Les « mbanars » de Diourbel constituent un sanctuaire, un site chargé d’histoire, un patrimoine culturel classé. Grâce aux « mbanars », l’on sait que les Sérères ont toujours cru à un être supérieur « Rogue Sène » qui pouvait régenter une autre vie après la mort. Aujourd’hui, situés entre l’hôpital Heindrich Lubke et le lycée d’Enseignement Général de Ndayane, ils ne bénéficient d’aucun système de protection et de sauvegarde pour les générations futurs.
Ces « mbanars » de Ndayane appartiennent exclusivement à la famille Faye qui dit-on s’était exilée du Sine et datent d’il y’a 800 ans. Le premier à y être enterré s’appelle Yavou Nakhwe. Pour être précis, Ndayane, où se trouvent les « mbanars », signifie en sérère « ndayayo qui veut littéralement dire « ceux qui se sont exilés ».
Ces « mbanar » donc, sont des cimetières où l’on enterrait les grands dignitaires tels que les Diaraffs, les Diargas ou riches propriétaire de bétails. A l’époque, (bien avant l’emprise de l’islam), les sérères étaient des animistes et des païens. Chaque fois qu’un jaaraff ou un Diarga décédait dans le village, c’était l’occasion d’un festin. Les familles célébraient les funérailles au rythme de tam-tams que jouent les griots. Le public chante et boit pendant des taureaux sont immolés pour les sacrifices et la nourriture.
Lors du rite funéraire, le corps du défunt est accompagné au cimetière par des chants et des danses. L’on mettait alors le mort en position assise avec les ustensiles qu’il utilisait de son vivant car, le sérère croyait à une vie prolongée à l’au-delà, c’est-à-dire le «Dianive» qui correspond au «barsakh». Les croyances voulaient qu’à partir de sa nouvelle station, le mort continue à travailler, à psalmodier et à vénérer son seigneur.
Le mort en position assise et tout le matériel nécessaire à sa vie de l’au-delà réunis, on lui mettait par-dessus une charpente de case avec des branchages de « ngout » ou « nger » qui sont des plantes sauvages. Le tout est recouvert de terre. Ce travail était effectué par des proches parents dont principalement des neveux.
L’esprit de cette pratique ancestrale sérère remonterait à l’époque des pharaons d’Egypte connus pour leurs rites funéraires en partie similaires, car ayant les mêmes croyances sur une vie prolongée dans l’au-delà, après la mort. A Diourbel par contre, les mbanars ont perdu leur éclat pour plusieurs raisons. L’érosion liés aux vents et aux intempéries a presque dévasté ce qui reste de ces lieux très mal protégés. L’avènement des religions monothéistes y est aussi pour quelque chose car les descendants de ceux qui reposent dans les mbanars ne font plus de l’entretien des sépulcres une priorité. Sérères pour la plupart, ils ont aujourd’hui adopté l’Islam ou le Christianisme comme religion.
Les collectivités locales et surtout le conseil régional de Diourbel devraient user de tous les moyens pour les maintenir intacts.
Lauris GOMIS
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vive latradition il va falloir regagner notre dignite
Cette histoire est plus profonde que ce que vous avez écrit. le sérere a tjrs cru en Mohamet psl(rog fo touleroume Hamad psl). Rog sène veut dire DIEU nul part (seen veut dire nul part c à d partout). les sérere cé des GRANDS. Domage que la turbine est limitée sinon y a bocou de chose à dire.
La paix soit avec vous, l’histoire dont regorge notre cher pays reste à être vulgarisée et à faire enseigner à notre jeunesse. C’est un papa avec qui je discutais qui m’a parlé de manant et les recherches m’ont amené sur votre page. Aujourd’hui j’ai appris qlqchose de nouveau sur ce pays qui m’est cher. Merci à vous et bonne continuation