La saison 1 d’«Un café avec … » vivra ses dernières heures le dimanche 27 novembre 2011 avec comme épilogue beaucoup de croustillantes surprises pour les téléspectateurs. Dans cet entretien, Boubacar Diallo alias Dj Boub’s, acteur principal de l’émission, revient sur les moments forts de la série, le budget et les anecdotes qui ont escorté la fiction.
Vous êtes à la fin d’«Un café avec…». Pouvez-vous revenir sur les moments forts qui ont jalonné la série ?
Le dernier épisode de la saison 1 de l’émission «Un café avec…» sera diffusé le dimanche 27 novembre. Je dirais qu’on a vécu de bons moments durant toute la série. Nous nous sommes bien amusés, nous avons beaucoup gagné en expérience. Nous avons beaucoup travaillé, nous nous sommes beaucoup donnés pour que la Télévision Futurs Medias (Tfm) apporte du neuf dans le paysage audiovisuel: C’était très dur de le faire pendant une année et beaucoup d’entre nous y ont laissé des kilos. Des mauvais moments, on en a vécus aussi avec la presse qui ne cessait de nous tirer dessus, sans savoir ce que nous étions en train de faire et sans y faire attention. «Icône magazine» a même traité notre café d’insipide. Je n’en veux pas à Mansour Diang (le Pdg d’Icône). C’est un grand frère, mais une émission sans publicité ne vaut rien pour la télé qui est diffuseuse. Ce furent des moments très durs pour nous et pour nos familles qui en ont souffert.
Au cours du tournage, n’y a-t-il pas eu des moments forts qui vous ont marqué ?
Oui ! Il y a eu le passage avec la participation de Souleymane Ndéné Ndiaye, le jour où Milkzo (Moussa Seck) est sorti de prison et l’organisation du mariage qui nous ont fortement marqués. Quand j’ai épousé aussi lissa (Mame Diama Thiam) en catimini avec: la lune de miel en catimini, l’épisode de la Tabaski… Tout cela nous a profondément marqués. Le fait de mentir durant toute la série, cela peut aussi me poursuivre et me porter préjudice. Mais toutes ces savoureuses expériences, nous les devons au scénariste Ameth Fall Diagne et au réalisateur Leuz. J’ai été aussi marqué par le fait que des filles qui n’ont jamais fait de la télévision soient devenues de vraies actrices qui peuvent aujourd’hui se produire dans une série. C’est la première fois au Sénégal qu’une émission de téléréalité de 52 mn est produite pendant un an. J’ai montré que c’est possible de concurrencer les films et les télénavélas et de produire des choses qui ont trait avec nos réalités.
Vous avez dit tantôt que produire une telle émission était très lourd financièrement, physiquement et moralement. A un moment donné, n’étiez-vous pas lessivé ?
J’étais extrêmement lessivé financièrement. J’ai laissé beaucoup de plumes dans cette émission. Physiquement, j’étais lessivé, car je devais allier la série avec mes activités habituelles. Je me réveillais tous les jours avec des cernes. J’ai perdu 12 kilos en un an. «Un café avec..:» nous a coûté au moins 200 millions FCFA. On ne pouvait réussir une telle émission sans publicité. A quoi sert une émission sans annonceurs pour le diffuseur ? A rien, sinon qu’à amuser la galerie. Et nous ne sommes pas là pour ça.
A un moment donné, ne vous est-il pas arrivé de vouloir tout arrêter ?
Je suis un passionné et je n’ai, à aucun instant, voulu arrêter. Je me suis engagé à fond et je tenais à le faire. Bien qu’au début, le concept d’«Un café avec…», c’était la téléréalité. Mais, au finish, c’est devenu une fiction. C’était selon le bon vouloir du scénariste. Je ne suis pas un professionnel du cinéma et je me suis donné à son bon vouloir en tant qu’acteur.
Pourquoi ce revirement ? Annoncer une téléréalité et proposer une fiction ?
C’est le scénariste qui la voulu ainsi. Moi, je n’ai fait que m’accorder avec lui.
N’est-ce pas là une arnaque sur la marchandise ?
Non ! Ce n’est pas une arnaque. La fiction est beaucoup plus difficile que la téléréalité. On a quitté quelque chose de très facile pour aller vers une chose plus difficile. Une fiction est plus difficile à réaliser qu’une téléréalité, car elle demande plus de temps. L’idée de départ était que deux célébrités se marient et qu’ils reçoivent dans leurs villas d’autres célébrités autour d’un café. Quand le scénariste a voulu changer, je lui ai donné carte blanche.
Est-ce que l’argent pour le financement a suivi ?
Nous avons eu des sponsors et chaque entreprise du Sénégal a voulu s’insérer dans cette émission
Quels ont été vos principaux partenaires ?
Il y a eu Orange, le Crédit Mutuel, Ccbm, Elton etc.
Après une année de tournage, est-ce que des liens se sont noués entre les différents acteurs ? Etes-vous devenus une famille ?
J’ai voulu garder une certaine distance parce que je travaille avec des filles et je suis une célébrité. Je fais vraiment attention à cela. Je fais tout pour garder la distance. J’ai une image de marque. J’ai un label que je me dois de sauvegarder.
Cette distance-là ne s’est-elle pas amoindrie au bout d’un an ?
Je suis un professionnel et j’ai une assistante qui s’occupe de contacter tous les acteurs. Je n’appelle personne. On m’appelle comme on appelle les autres acteurs. Quand il y a tournage, c’est elle qui synchronise tout.
Quid des autres ?
Eux, ils se connaissent. Ils s’appellent et rendent visite mutuellement. Mais moi, je ne peux pas me permettre cela parce que je suis un homme marié et je dois garder mes distances.
Gardez-vous des anecdotes sur le tournage ?
J’en ai plein. Alioune Badara Diagne dit «Golbert» nous a énormément marqués lors de notre passage à Saint-¬Louis. Quand on lui a posé une question sur comment il a vécu le transfert de la capitale de Saint-Louis à Dakar et qu’il a répondu qu’il ne pardonnera jamais à celui qui l’a fait, cela m’a réellement marqué. Ensuite, le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye qui pensait que j’étais marié à Katy (Chimère Diaw) pour de vrai, cela aussi m’a beaucoup touché. Il revenait de La Mecque et était notre invité lors du mariage. Il a pris Katy par la main pour lui dire : «Ne regarde jamais le téléphone de ton mari ! Et ne cherche pas à espionner ses messages ! » Il pensait vraiment que nous étions mariés. Trois jours après, il m’appelle pour me dire : Mais Boub’s, Katy est ta femme ou ? On a bien rigolé tous les deux. Quand on a viré vers la fiction, on travaillait jusque tard dans la nuit. Nous devions attendre la nuit et nous coucher tous les deux, Katy et moi, sur le lit. C’était très difficile, car aucun de nous deux ne le souhaitait. Et le réalisateur en voulait des choses.
Du genre ?
Nous rapprocher et jouer vraiment aux époux.
Comment va se passer la saison 2?
Je ne peux pas vous assurer qu’il y aura une 2e saison.
Il n’y aura pas de suite ?
Si de gros sponsors se manifestent, nous allons continuer. A défaut de gros sponsors; je ne pense pas qu’«Un café avec…» aura une suite. Il faut que les gens mettent la main à la poche et que nos sponsors augmentent le budget. Ou que l’un de nos sponsors achète l’émission.
Vous, n’allez pas laisser les Sénégalais sur leur faim quand même…
Dans une série comme ça, je peux mourir comme un autre acteur peut mourir dans la série.
Y aura-t-il une suite ? Oui ou non?
Y aura-t-il une suite ? Quel devra en être le scénario ? Je ne sais pas. Il y aura une suite, oui. Avec moi, je ne sais pas.
L’appréciation du public est-elle à la hauteur de vos espoirs ?
Cela a dépassé nos attentes. Les sondages font déclaré «la série télé la plus regardée au Sénégal». Et en décembre, nous projetons de diffuser le making-off de la série.
Y aura-t-il de nouvelles têtes dans la série ?
Je ne peux présager de rien. Il y en aura certainement.
Des désistements du côté des acteurs ?
On ne sait jamais.
N’y a-t-il pas des acteurs qui disent qu’après cette saison, ils vont arrêter ?
Non ! Les acteurs sont bien dans leur peau et ils aiment ce qu’ils font. Certains veulent poursuivre une carrière dans le cinéma ou à la télévision. Ils demandent juste qu’on relève le cachet et c’est à l’étude.
Avez-vous déjà bouclé le budget pour la saison 2 ?
Je ne peux rien dire.
SOURCE : L’OBS NDEYE FATOU SECK via Xibar.net
