Donné pour mort en Syrie – Omar Diaby, le franco-sénégalais recruteur de Daesh « ressuscite »

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Considéré comme un des principaux recruteurs de djihadistes français en raison du succès de ses vidéos de propagande « 19HH », Omar Diaby, niçois d’origine sénégalaise de 41 ans, revient d’entre les morts. Emir autoproclamé d’une katiba (bataillon) de Français, affiliée au Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaida et rival de l’organisation État islamique (EI), Omar Diaby était considéré comme « présumé mort » par la justice antiterroriste, qui s’était cependant bien gardée de confirmer officiellement son décès faute de preuve. Après dix mois de silence, il a décidé d’annoncer sa résurrection médiatique en accordant un entretien exclusif à « Complément d’enquête », dans le cadre d’un sujet qui sera diffusé sur France 2, jeudi 2 juin : « Djihad, les recruteurs ». Apprenant par un proche que des journalistes s’intéressaient à ses techniques de propagande, Omar Diaby les a spontanément contactés pour leur proposer une interview et accepter qu’un cameraman vienne tourner des images au sein de sa katiba.

Dans un entretien accordé par Skype au journaliste Romain Boutilly, dont Le Monde a pu visionner les rushes, Omar Diaby explique avoir fait courir la rumeur de sa mort afin d’être exfiltré de Syrie pour subir une « grosse intervention chirurgicale ». Visé par un mandat d’arrêt international, le recruteur dit s’être fait soigner durant quatre mois dans un « pays arabe », sans plus de précision. Dans cet entretien exclusif, le recruteur sénégalais revient longuement sur ses relations avec l’EI, sa vision du djihad, et légitime les attentats qui ont frappé la France. « L’EI fait des vidéos plus sur la forme que sur le fond, explique le recruteur. Ils visent un public réactionnaire, impulsif, très différent du nôtre ». Qualifiant la propagande de l’EI de « clips de 5 minutes qui ne font qu’exciter la rage », il affirme viser « un public un peu plus posé, qui se pose des vraies questions ».

Malgré ces différences de sensibilité, l’émir autoproclamé dit comprendre les attentats du 13 novembre perpétrés par l’Etat islamique. « Ils ont été faits en représailles aux frappes françaises sur des femmes et des enfants. (…) Nous ne pouvons donc les condamner, car Allah a dit ‘transgresser à transgression égale' ». Il justifie le meurtre de civils par le fait que les Français ont élu un président qui aurait annoncé dans son programme son intention d’intervenir en Syrie (ce qui est faux). Il justifie également les attentats contre Charlie Hebdo : « Si défendre son prophète est du terrorisme, alors tous les musulmans qui connaissent leur religion sont des terroristes. Ceux qui insultent le prophète doivent être exécutés, c’est une loi islamique. Le fait que les frères Kouachi ont appliqué cette loi ne fait pas d’eux des terroristes, mais de véritables musulmans ».

Le Populaire

2 Commentaires

  1. Si des menaces précises émanait de ce Sénégalais, pour parer à tout risque d’attentat que Franco-Sénégalais pourrait faire courir au Sénégal, est-ce qu’une opération « Homo » de nos services chargés de ce genre d’opération ne serait pas légitime ? Avant que ce terroriste n’opère au Sénégal, installons la peur d’être éliminé, dans sa tête !

  2. Si des menaces précises émanaient de ce Sénégalais, pour parer à tout risque d’attentat que Franco-Sénégalais pourrait faire courir au Sénégal, est-ce qu’une opération « Homo » de nos services chargés de ce genre d’opération ne serait pas légitime ? Avant que ce terroriste n’opère au Sénégal, installons la peur d’être éliminé, dans sa tête !

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