Double Meurtre A Madinatoul Salam : Quatre Ans Après, Le Dossier Est-il Classé ?

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Malgré tout le ramdam entretenu autour de l’affaire Madinatoul Salam, les choses se sont dégonflées comme un ballon d’air, au point que l’on croit que ce dossier a subi un enterrement de première classe, avec la libération du Cheikh et de trois de ses disciples incriminés dans le double meurtre de

Bara Sow et Ababacar Diagne. Un prétexte saisi pour faire le diagnostic : pourquoi le dossier dort-il toujours dans les tiroirs de la Justice. Le second prétexte, c’est aussi l’anniversaire, quatre ans après les faits, de cette histoire qui a, en son temps, connu un grand emballement, et qui, aujourd’hui, semble épouser les contours d’une lenteur judiciaire, synonyme d’impunité.  

Pourquoi le procès s’enlise

LE DOUBLE MEURTRE DES «THIANTACOUNES» BARA SOW ET ABABACAR DIAGNE, ENCORE APPELÉ AFFAIRE MADINATOUL SALAM, SEMBLE ÊTRE RANGÉ AUX OUBLIETTES. ALORS QUE L’HISTOIRE N’A PAS ENCORE CONNU SON ÉPILOGUE. ON ATTEND LE PROCÈS DES ACCUSÉS À QUI L’ON REPROCHE D’AVOIR DONNÉ LA MORT À CES DEUX DISCIPLES DE CHEIKH BÉTHIO THIOUNE,. CETTE LENTEUR FAIT CROIRE QU’IL N’EN SERA RIEN ET QUE LE DOUBLE MEURTRE SURVENU À KEUR SAMBA LAOBÉ (COMMUNAUTÉ RURALE DE MALICOUNDA, NORD-EST DE MBOUR) VA SOMBRER DANS L’IMPUNITÉ. POURTANT, AINSI NOUS CONFIRME L’ÉTAT DIU DOSSIER, LE JUGEMENT AURA BEL ET BIEN LIEU, CAR LES ACCUSÉS ONT ÉTÉ TOUS RENVOYÉS DEVANT LE JUGE DE LA CHAMBRE CRIMINELLE (ANCIENNE COUR D’ASSISES), À L’ISSUE DE LA CLÔTURE DES INVESTIGATIONS JUDICIAIRES CONFIÉES AU JUGE D’INSTRUCTION DE THIÈS. MIEUX, DES PERSONNES AU BANC DES ACCUSÉS SONT TOUJOURS EN DÉTENTION À LA MAISON DE CORRECTION DE THIÈS, DANS L’ATTENTE DU «JUGEMENT», AU MOMENT OÙ CHEIKH BÉTHIO THIOUNE EST EN LIBERTÉ PROVISOIRE. SELON NOS INVESTIGATIONS, LE PRINCIPAL OBSTACLE À L’OUVERTURE DU PROCÈS, C’EST LA «PLURALITÉ DES DOSSIERS EN ATTENTE D’ÊTRE EXAMINÉS PAR LA CHAMBRE CRIMINELLE DE THIÈS». CAR, EN EFFET, QUATRE SESSIONS D’ASSISES SE SONT TENUES SANS QUE LE DOSSIER EN QUESTION NE SOIT ENRÔLÉ. ENSUITE, IL SE TROUVE QUE CETTE JURIDICTION SE TIENT TOUS LES QUATRE MOIS, SELON LA NOUVELLE LOI DE 2008 PORTANT RÉFORMES DE LA COUR D’ASSISES. RAISON POUR LAQUELLE LES CHOSES CONNAISSENT PARFOIS DES LENTEURS, SELON UNE SOURCE PROCHE DU PARQUET DE THIÈS. IL S’AGIT DE CETTE LOI QUI A FAIT DISPARAITRE LES JURÉS POPULAIRES ET LE DOUBLE DEGRÉ D’INSTRUCTION ET A, EN MÊME TEMPS, FAIT QUE L’ENQUÊTE DE PERSONNALITÉ DEVIENT FACULTATIVE EN MATIÈRE CRIMINELLE.

 AU PROCÈS QUI SE TIENDRA AU TRIBUNAL DE THIÈS VONT COMPARAITRE, OUTRE LE CHEIKH, 9 ACCUSÉS SUR LES 21 INITIALEMENT ARRÊTÉES, CAR PLUSIEURS D’ENTRE EUX ONT BÉNÉFICIÉ D’UN NON-LIEU EN COURS D’INSTRUCTION. LES TROIS DERNIERS ACCUSÉS AYANT RECOUVRÉ L’ONT ÉTÉ À LA FAVEUR D’UN DYSFONCTIONNEMENT. C’EST LE CAS POUR ALASSANE NDIAYE (PROCHE COLLABORATEUR DU CHEIKH), SALIOU BARRO ET SALIOU NDOUR, TOUS CHAUFFEURS DU CHEIKH.   LES ACCUSÉS SERONT JUGÉS POUR «ASSOCIATION DE MALFAITEURS, RECEL DE CADAVRES, INFRACTION AUX LOIS SUR LES INHUMATIONS, MEURTRE AVEC BARBARIE, NON DÉNONCIATION DE CRIME ET DÉTENTION D’ARME À FEU SANS AUTORISATION». DANS CETTE AFFAIRE, L’ACCUSATION A CONCLU QUE LES DEUX VICTIMES ONT ÉTÉ BATTUES À MORT PAR LEURS CONDISCIPLES AVANT D’ÊTRE ENTERRÉES DANS UNE FOSSE COMMUNE : L’UNE FUSILLÉE, L’AUTRE ABATTUE À COUP DE COUPE-COUPE. LE CHEIKH, QUANT À LUI, N’EST POURSUIVI QUE POUR COMPLICITÉ CAR LE TEST ADN FAIT SUR LES TRACES DE SANG A CONCLU QU’IL NE S’AGIT PAS D’UN LIQUIDE ÉMANANT D’UNE PERSONNE HUMAINE, MAIS PLUTÔT D’UN ANIMAL.

CAS CHEIKH BETHIO THIOUNE, un dossier, mille remous

Arrêté le 23 avril 2012, à 18 heures, par la gendarmerie de Mbour (éléments du Gign), Cheikh Béthio Thioune sera inculpé puis placé sous mandat de dépôt, suite à l’expiration de sa garde-à-vue. La reconstitution des faits à Madinatou Salam a donné l’occasion de déceler une autre version des faits jusque-là servie par l’accusation. Celle-ci déclarait que«toutes les pistes concordent pour prouver l’implication directe de M. Cheikh Béthio Thioune». Notamment au sujet du lieu où s’est déroulée la bagarre, le fait que le Cheikh n’ait pas entendu les coups de feu et des bruits occasionnés par la rixe, l’origine de l’arme utilisée par Khadim Seck, la participation du Cheikh à l’acheminement des corps et à leur inhumation ainsi que le moyen de transport ayant servi à déplacer les deux cadavres. Puis, il y a eu les résultats des tests Adn concernant le sang trouvé sur la L200  qui se sont révélés négatifs ont montré que le liquide rouge n’était pas d’origine humaine, mais plutôt animale. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ses deux véhicules (Humer et Ford) lui ont été restitués, sur ordre du juge d’appel.

L’épisode s’est poursuivi avec le transfèrement de Bethio de la prison à Thiès au Pavillon spécial, avant de regagner Rebeuss, au bout de six mois, pour des raisons de sécurité en octobre 2012. Son séjour à Rebeuss reste marqué par des visites des autorités religieuses de Touba… Auparavant, son passage à la Mac de la capitale des rails a été marqué par la mutation du régisseur Bada Fall.  On lui a reproché d’avoir fait preuve de complaisance vis-à-vis du guide desCantakuun, lesquelles faveurs suscitaient parfois les frustrations des pensionnaires de cette prison. Il faudra attendre le 21 février de la même année pour qu’il obtienne la liberté provisoire tant sollicitée par ses avocats et plusieurs rejetées aussi bien par le juge d’instruction que la Chambre d’accusation, après dix mois de détention avant jugement. En fait, Bethio avait obtenu une «liberté provisoire pour raisons médicales». Présenté au début comme un «malade imaginaire», alors qu’il risquait une mort subite, des rapports médicaux vont démontrer la réalité de sa maladie.

Après 9 mois de soin et ayant subi deux opérations dans la région du cœur, il est rentré au Sénégal avant de retourner à l’Hexagone pour avoir bénéficié d’une seconde autorisation accordée par le juge. Et le 10 septembre 2013, la Chambre d’accusation va remettre en liberté trois disciples de Cheikh Béthio Thioune. Une remise en liberté de Serigne Saliou Barro, Aziz Mbacké Ndour et Alassane Ndiaye, trois Cantakuun arrêtés en même temps que leur guide en avril 2012, a été motivée par un vice de procédure du Parquet de Thiès qui n’a pas respecté le délai d’un mois pour la transmission de leurs dossiers à la Cour d’Appel, cite.  «J’ai plaidé la liberté d’office parce qu’ils n’ont pas posé d’actes positifs», avait indiqué Me Clédor Ciré Ly à sa sortie d’audience.

 

TEMPS FORTS DE LA CHUTE DU CHEIKH   

Nous sommes le 22 avril 2012, un peu avant 19 heures. Le chambellan du Cheikh, Khadim Faye, appelle la brigade territoriale pour signaler une bagarre entre des disciples Cantakuun à Madinatoul Salam. Une fois sur les lieux, les éléments de la brigade constatent des traces de sang devant la maison du Cheikh, dans sa voiture L200 et une chemise tachetée de sang, étalée par terre. Interrogé par les pandores, le chauffeur dira qu’il en ignore la provenance. Le lendemain, en faisant son jogging, un vieux retraité constate des traces de sang et alerte, à son tour, la brigade territoriale. Le secteur est alors bouclé. La fouille de l’espace, à l’aide de pelles, a permis la découverte de deux corps sans vie, superposés et croisés, enterrés dans une fosse commune avec des traces de violences occasionnées par des armes contondantes, tranchantes et à feu. Après identification, les corps se sont révélés être ceux de Bara Sow et d’Ababacar Diagne. De retour chez le Cheikh, les limiers découvrent des traces de sang sur un pick-up de marque Ford immatriculé DK-2559- AN et sur le flanc droit du 4X4 Hummer immatriculé DK-9210-AF appartenant à celui-ci avant de procéder à leur saisie. Des opérations de détections chimiques de traces de sang opérées sur les deux véhicules ont plus tard montré qu’il ne s’agissait pas de sang humain.

Le jour du drame, les deux victimes (Ababacar Diagne et Bara Sow) s’étaient rendues chez leur guide, comme à l’accoutumée. Arrivés devant la maison, des disciples sur place les barrent la route. Selon les témoignages desCantakuun, ils n’avaient donc pas le droit de voir le Cheikh ce jour-là. S’ensuive alors des affrontements au cours desquels les récalcitrants vont perdre la vie. Selon d’autres témoignages, les victimes ont été  enterrées alors qu’ils n’avaient pas encore rendu leur dernier souffle.

 

Pape NDIAYE (WALF QUOTIDIEN)

6 Commentaires

  1. Apparemment ce dossier a été classé, et aucun Magistrat n’osera lever le petit doigt pour dire le droit ! Le marabout, semble avoir compris que dans ce pays dont les dirigeants se targuent partout d être un état de droit il suffit de faire allégeance pour se sortit de toute situation compromettante . Le Président n’avait-il pas été voir ce marabout jusque dans sa chambre d’hôpital à Paris juste sa libération provisoire ? C’est tout dire non?!

  2. Les victimes ont perdu leur nationalité en osant s’opposer au guide. Telle est la loi au Sénégal. Faut penser comme les « mouride » (certains illuminés), comme les mbalaxkatts (ne surtout pas critiquer les intouchables: Youssou Ndour, Coumba Gawlo etc … Qui brillent par leur « créativité »). Au Sénégal, il faut suivre la horde des anti-gays (je ne sais pas comment ils reconnaissent les gordjiguènes … Ah oui par leurs sacs d’une certaine couleur. Au Sénégal il faut aimer le « café Touba » (qui est tout sauf du café), il faut suivre les télé théâtre de pitre qualité comme « un café avec, wiri-wiri, Ndary Baba, et je ne sais . Les débats politiques sont aussi animés sur une télé Mbalax par le politologue Ndour frère de l’autre (ça plane haut). Finalement, le simple sénégalais a fini de s’opposer, de se résigner. Il a laissé la place (par paresse intellectuelle) aux faiseurs de bruit (là je crois que je me trompe car les résultats du dernier référendum ont démontré que le Sénégalais lamda laisse faire. C’est ce laisser-faire qui est troublant des fois. Merde! Réagissons, refusons …. En silence, puisqu’ils commencent nous confisquer nos moyens

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