Doudou Ndoye : « Travailler, c’est améliorer notre vie »

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Le travail demeure la seule solution pour tirer les ménages sénégalais des conséquences de la cherté du coût de la vie dans le pays, a réaffirmé l’avocat et homme politique Doudou Ndoye, ci-devant président de la Commission nationale de réforme foncière.

Dans un entretien paru dans le numéro de reprise du magazine sénégalais Femmes d’Afrique et d’ailleurs, Me Ndoye a déclaré, à propos de la « vie chère » dont se plaignent ses compatriotes, que « le remède, c’est le travail ».

« La seule façon pour les citoyens d’améliorer leur vie, c’est de travailler. (…). Le peuple souffre, nous devons être en première ligne pour tracer la voie », a dit cet ancien ministre de la Justice, plusieurs fois candidat à l’élection présidentielle.

Invité à commenter les premières mesures de baisse des prix des denrées de consommation courante, prises à l’avènement du président Macky Sall, et leur impact sur le vécu des consommateurs sénégalais, Me Ndoye a dit que « c’était une bonne chose ».

« Mais, a-t-il précisé, ces prix remonteront s’il n’y a pas de solution au chômage. Si nous ne sommes pas productifs, nous serons obligés d’importer. Nous ne pouvons pas maîtriser les cours mondiaux lorsque nous sommes des importateurs. »

La voie du salut consiste à vivre de son labeur et vaincre la dépendance alimentaire. « Nous devons être des producteurs. Nous devons créer de la plus-value, produire de la valeur ajoutée, en exporter et nous en servir pour nourrir notre population. C’est par le travail que nous pouvons y arriver », a-t-il noté.

Me Doudou Ndoye a insisté sur l’urgence à mettre les jeunes dans les meilleures conditions pour travailler. « Les jeunes ont accès à l’emploi. Il reste à voir s’ils sont bien formés pour travailler », a-t-il estimé, mettant le chômage chronique de la jeunesse sur le dos des différents dirigeants du pays.

Le président Macky Sall est au pouvoir depuis 18 mois, a-t-il indiqué, l’excusant de la sorte d’une responsabilité pleine et entière dans l’échec cumulé des politiques jusque-là menées pour favoriser l’insertion des jeunes sénégalais dans le monde du travail.

« Ce sont tous les précédents régimes (…) qui ont failli par la manière dont ils ont appréhendé l’économie de notre pays. Nous avons des problèmes de fond au plan économique et il faut des gens sérieux pour les aborder avec lucidité d’abord. Mettre en œuvre une politique qui permette à chacun de s’engager par lui-même dans le travail », a soutenu l’avocat d’affaires.

Me Ndoye a donné l’exemple du Maroc qui, selon lui, s’est engagé dans la voie de la restructuration de son système éducatif dans le but de rendre ses élèves et étudiants aptes à participer à la productivité et au développement de leur pays.

« Quant aux enseignants, mon avis est qu’ils méritent respect et considération », a-t-il toutefois concédé à propos de grèves des syndicats de l’enseignement, avant de réitérer son invite à la formation professionnelle, surtout agricole, mais aussi à la scolarisation des filles.

« La production agricole est la première voie et la base de notre vie », a-t-il indiqué par ailleurs, relevant aussi le handicap de la durée de la campagne agricole au Sénégal. La courte saison de pluies limite ainsi les opportunités offertes par l’exploitation de la terre.

Outre l’option des infrastructures à améliorer et la formation aux métiers de l’agriculture à développer partout dans le pays, Doudou Ndoye a prôné la mise en œuvre d’une politique agricole visant le long terme pour pouvoir tirer profit de l’exploitation des terres de culture.

« Il faut une bonne politique agricole. Cela demande du temps, alors que les Sénégalais veulent se lever un matin, planter un arbre et manger ses fruits dès le lendemain. Nous devons changer cette habitude-là. C’est encore une question de détermination », a fait remarquer l’homme politique.

Il y a quelques jours, Me Ndoye annonçait sa démission de la présidence de la Commission de réforme de la terre, une instance ad hoc installée le 27 mars 2013. Avec le magazine Femmes d’Afrique et d’ailleurs, il a rappelé la finalité de cette mission à lui confiée par le président de la République.

« La Commission nationale de réforme foncière a pour rôle final de rendre transparent le droit d’accès à la terre, pour tous », a-t-il confié dans l’entretien. « Nous voulons apporter au peuple sénégalais de nouvelles règles de gestion de la terre, pour que tout le monde y voit clair. »

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