Dr Malick Diop, Apr : «Le peuple a besoin d’une Assemblée forte dirigée par Niasse»

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Malick Diop relève que le peuple a besoin d’une Assemblée nationale différente des autres. Et pour cela, il faut beaucoup d’expérience, un vécu, beaucoup de calme, de sérénité. Et c’est tous ces atouts qui ont amené le peuple et le chef de la coalition Benno à voir en Niasse le meilleur profil pour la future Assemblée nationale, a-t-il fait savoir dans cet entretien.


Quels enseignements tirez-vous des dernières élections ?

(…). Les Sénégalais veulent aujourd’hui qu’il y ait une Assemblée forte avec une séparation entre l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire. Je pense qu’on a fait une bonne lecture de tous ces éléments. Parce que dès lors qu’on fait une bonne lecture de ses mandants, on mène son mandat à bien. Et c’est ça l’objectif de Benno.

 

Vous parlez d’unité et pourtant des membres de l’Apr ne veulent pas de Niasse au Perchoir. Mais, on n’entend pas l’Afp. Qu’est-ce qui se passe ?

Vous n’entendrez jamais l’Afp discuter de poste… Parce que ce n’est pas pour cela que nous faisons de la politique. Nous avons d’excellents rapports avec tous les membres de Benno Bokk Yaakaar. Nous sommes bien organisés dans les différentes localités ; nous travaillons ensemble et nous avons le même objectif de satisfaire les besoins des Sénégalais qui nous ont élus et que nous sommes, nous-mêmes. Ayant compris cela très tôt, nous savons que l’essentiel, c’est la satisfaction des besoins des Sénégalais. Ce qui est important, c’est que celui qui va diriger telle ou telle structure ou chambre soit compétent pour le faire. Surtout que les exigences de Sénégalais sont très fortes. C’est pourquoi nous voulons que ceux qui dirigent soient de très bonne qualité, quel que soit le parti politique duquel ils seront issus.

Est-ce que le mépris est la meilleure réponse pour les contestataires de Niasse ?

Non, nous ne méprisons personne. Nous avons une méthodologie qui a toujours été basée sur l’éthique et la loyauté depuis 1999. Nous savons que nous sommes avec des partenaires qui sont tous loyaux et ce n’est pas une ou deux personnes sur la base d’opinion individuelle qui vont nous faire changer de cap.

Qu’est-ce que Niasse gagnerait à être au perchoir quand on sait qu’il est un potentiel adversaire de Macky Sall, leader de l’Apr ?

C’est vous qui parlez d’adversité parce que vous savez très bien que Macky considère Niasse comme son grand frère et Niasse comme son petit frère. Il n’y aura jamais d’adversité entre eux. Parce que ce sont des hommes de valeurs qui se respectent mutuellement. Mais, il est important également de savoir qu’il y a une exigence nationale. Niasse a répondu à un appel du peuple. Il y a eu un appel du peuple et une proposition du chef de la coalition Benno Bokk Yaakaar qui se trouve être Macky Sall qui lui a demandé d’être tête de liste nationale. Mis à part les éléments partisans, le peuple a besoin d’une assemblée différente des autres. Et pour cela, il faut beaucoup d’expérience, un vécu, beaucoup de calme, de sérénité. Et je pense que c’est tous ces atouts qui ont amené le peuple et le chef de la coalition Benno à voir en Niasse le meilleur profil pour la future Assemblée nationale.

 

Est-ce que ce poste n’est pas un piège quand on sait que le mandat de l’Assemblée a une durée d’un an ?

Il n’y a pas de piège aujourd’hui. Nous ne sommes pas dans des querelles de positionnement ou de piège. Si on le fait, on sera en porte-à-faux avec ce que le peuple veut. Le peuple veut une démarche complètement différente de ce qui se passait. Aujourd’hui, le peuple ne nous pardonnera plus une quelconque erreur. On doit tout de suite aller vers des résultats. On doit savoir que le fait d’avoir ramené le mandat à un an, c’était simplement pour abattre un adversaire, Macky Sall, qui était à ce poste. Maintenant, à charge aux députés et aux différents leaders des différentes coalitions de voir la meilleure solution à adopter. Mais personnellement, je pense que ce ne serait pas bon, de revenir tous les ans à cette instabilité qui s’était installée au sein de l’Assemblée. Parce que c’était des éléments politiques.

Est-ce qu’il ne se pose pas aujourd’hui un problème de souveraineté quand c’est le président qui choisit celui qui doit diriger le Législatif ?

Ce n’est pas tout à fait ce que le président de la République a dit. Et nous ne le disons pas non plus. Il faut savoir que c’est des coalitions qui sont arrivées avec 119 députés. Nous sommes bien structurés dans cette coalition dirigée par un président qui s’appelle Macky Sall. Qui donne aussi ses points de vue comme les autres leaders.

Dans 5 ans, ce sera une autre présidentielle. Jusqu’où s’arrêtera la collaboration de l’Afp avec Macky Sall ?

En tout cas, nous sommes en très bonne entente. Nous avons la même vision, nous avons également le même programme. Nous sommes ensemble dans la gestion du pouvoir. Je pense que c’est un compagnonnage qui marche très bien parce que Macky Sall est un homme d’ouverture, de valeur et de parole. C’est la même chose pour Niasse. Ça se passe bien. Pour le futur, je ne suis pas comme Selbé Ndom (voyante)

Vers une fusion entre Apr et Afp ?

Comme je l’ai dit, nous, nous avons commencé la politique en 1999. Et nous refusons de parler d’idéologies. Nous sommes du peuple des Assises nationales. Et dans ce cadre, je pense qu’il est important de savoir que dans la vie politique, les différents partis et les différentes coalitions et les convergences continuent. Et plus, il y a des convergences, plus il y a possibilité d’aller vers autre chose. Comme je l’ai dit, je ne suis pas Selbé Ndom. Mais, nous avons vraiment des convergences de point de vue avec un certain nombre de partis politiques. Et ça peut aller très loin.

C’est-à-dire ?  

Je ne peux pas vous parler de fusion…

C’est dans l’ordre du possible ?

Si je le dis, ça veut dire que je suis un devin. Mais, j’ai appris en politique qu’il ne faut rien exclure. Comme, c’est ce qu’on m’a appris en politique, je ne dirai pas ça aujourd’hui pour être contredit demain. Mais, il ne faut rien exclure en politique.

Peut-on envisager un groupe parlementaire pour l’Afp ?

L’Afp a 14 députés. Au niveau de Benno Siggil Senegaal, nous avons 21. Mais l’Afp se refuse de réfléchir en parti politique. Ce sont les Sénégalais qui refusent qu’on le fasse. Donc, nous avons réfléchi en tant que coalition. Le plus important aujourd’hui pour nous, c’est la coalition Benno Bokk Yaakaar. Si chacun de nous tire vers son parti, ça va complètement changer la donne. Il faut qu’on sache pourquoi on est élu. C’est vrai qu’il est important de garder son identité, mais il est important que pour pérenniser une coalition, il faut réfléchir en coalition. Et c’est ça notre credo au niveau de l’Afp. Si on l’a, tout le monde comprendra que tous ces députés ne sont pas là pour le peuple.

Quelle sera la démarche pour se différencier de la précédente assemblée ?

Déjà le mode de désignation est différent. Nous avions une assemblée essentiellement constituée par des membres du Pds qui attendaient un signal pour voter oui. Et aujourd’hui, il y a un ensemble de partis et de coalitions avec une forte percée de la société civile et les femmes qui ont leur particularité. Ce sont des débats qui vont tourner autour des préoccupations des Sénégalais. Au niveau de l’Afp, on ne veut pas de députés de notre parti. Nous voulons que les députés qui ont été proposés sachent qu’ils ont été élus par les Sénégalais.

Quel enseignement tirez-vous de l’échec de la précédente assemblée ?

L’échec de la précédente assemblée est une source de motivation pour nous. Parce que si on échoue encore, nous demandons au peuple de nous sanctionner. Si on fait la même chose, nous demandons au peuple de nous sanctionner et de nous ramener à l’opposition. C’est ce que je veux personnellement. Si nous commettons les mêmes dérives que ceux qui étaient là, qu’on nous ramène à l’opposition.

Source : avec xalima La Tribune

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