Aux Législatives du 1er juillet, le Parti démocratique sénégalais (Pds) avait battu Bokk gis gis (Bgg). Aujourd’hui, le projet de suppression du Sénat rejeté par la majorité des sénateurs sonne comme une autre défaite pour Pape Diop, Mamadou Seck et Cie.
Le président du Sénat avait déclaré, après le rejet du projet de loi portant suppression du Sénat par la commission des lois de cette Chambre haute que si la plénière prend le sens inverse, le rejet devient nul. Cette condition était déjà révélatrice d’un revers déjà subi dès la première phase de la procédure. Et lorsque Pape Diop minimisait la probabilité d’une confirmation par la plénière par un «il n’y a pas le feu !», c’était un simple vœu pieux politique.
En réalité, il y avait un autre enjeu, au-delà du défi lancé aux sénateurs et de la promesse faite à Macky Sall par Pape Diop pour une «unanimité» autour de son projet. La guerre fratricide entre le Pds et sa dissidence Bokk gis gis s’est prolongée dans la Chambre haute et tout se jouait dans l’adoption ou le rejet du projet de suppression de l’institution. Quoique le président du Sénat ait parlé de «fausse bataille», ajoutant que «Bokk gis gis n’a aucun intérêt dedans». Et pourtant, Pape Diop a laissé entendre que quand il a appelé à ce vote «à l’unanimité», «le Pds a convoqué une réunion pour donner une consigne à ses sénateurs». En clair, une réponse à sa ligne.
Sa réponse, hier, à l’émission Objection de Sud fm à la même question confirme cette querelle continue entre Bokk gis gis et les Libéraux jusque dans la Chambre haute. N’est-ce pas d’ailleurs que certains sénateurs pro Wade les ont qualifiés, lui et ses partisans, de «traîtres» ? Pape Diop a beau nier ce duel libéral sur fond de défiance, tout comme Doudou Wade, invité de l’émission Opinion de Walf Tv, les mots et les expressions sont là pour le prouver. L’ancien président du groupe parlementaire libéral et démocratique dit : «(Pape Diop) a pris des engagements politiques (en faveur de Macky) qu’il ne fallait pas prendre. Il revenait au président du groupe parlementaire de la majorité au Sénat ou à l’opposition de le faire. Que je sache, à ce jour, l’opposition c’est le Pds, principalement, et peut-être même seul le Pds.» Une façon de démontrer au leader de Bgg que Me Wade et son parti contrôlent encore le Sénat.
En fait, l’affront des Législatives, qui ont vu le parti dirigé par Abdoulaye Wade obtenir un groupe parlementaire (12 députés) et Bgg de Pape Diop, Mamadou Seck et Cie 4 seulement, n’était pas encore lavé. L’on croyait qu’après le scrutin du 1er juillet dernier, les frères ennemis s’étaient rendu compte, comme disait Moussa Sy, un des frondeurs, de «qui pèse quoi dans ce parti». Le rejet par la commission des lois, jeudi, du projet de suppression du Sénat, présageait déjà du résultat de la plénière. La der sera le Congrès, même si la majorité de Benno bokk yaakaar et les sénateurs frondeurs devraient faire les 3/5 requis pour sceller le sort du Sénat. Pour le moment, Pape Diop est doublement mené au score par la bande à Oumar Sarr et Modou Diagne Fada. ça sent déjà le fair-play d’après la défaite lorsqu’il dit : «Il y aura un règlement de comptes (entre Bgg et le Pds) dans l’avenir ; c’est ça qui est important, je ne suis pas pressé.»
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