EDF dans le capital de Senelec ? Par Frédéric Tendeng

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Même s’il ne le dit pas de façon explicite, le communiqué rempli de zones d’ombres publié par le ministère de l’Energie ce Vendredi 18 décembre n’écarte plus la possibilité que le groupe Electricité de France (EDF) fasse son entrée dans le capital de la Société National d’Electricité du Sénégal (Senelec), qui peine à joindre les deux bouts afin de remplir la mission de service public qui lui est assignée, à savoir, fournir les foyers et les ayants droit de l’électricité en quantité suffisante et régulière.

A la recherche de solutions à l’équation Senelec dont les inconnues et les variables continuent visiblement d’échapper à Karim Wade, le fils du chef de l’Etat avoue de plus en plus son impuissance et décline avoir obtenu du groupe français EDF qu’il aide Senelec à mettre en œuvre des mesures qui permettront de mettre fin aux délestages et de satisfaire la demande en énergie. Au terme donc de l’accord que Karim Wade a signé à Paris avec Henri Proglio, le PDG d’EDF, cette société française s’engage à aider le Sénégal à développer et à mettre en œuvre des options visant à renforcer la production et le taux de rendement des équipements de production et de transport de la Senelec. Voilà qui dit tout et rien à la fois car ce communiqué soulève encore plus de questions qu’il n’informe les sénégalais. Si ce sont des services qu’EDF doit rendre à Senelec, combien cela coûterait à l’Etat du Sénégal ? On voit mal en effet comment Senelec signerait un accord avec EDF en lui fermant son capital, et permettre à défaut à la société française de faire tout simplement de la figuration ou de la consultance alors que cela n’est pas la priorité. Mieux, l’expertise sénégalaise pour la dernière option existe et n’est pas à démontrer. D’autre part, on se demande comment Senelec qui ne fonctionne que sur des systèmes de paie, ne remplit pas les conditions bancaires pour mettre en place un crédit documentaire et manque d’argent liquide pour s’acheter et se faire livrer le combustible de ses centrales, pourrait louer les services coûteux d’EDF pour tout simplement faire de la supervision sans contrepartie d’une entreprise dont le dernier rapport interne confirme le poids énorme des arriérés (60 milliards fin août 2010) avec des prévisions de résultats nets négatifs pouvant aller de 20 à 25 milliards de nos francs en 2011. La recapitalisation et le dégroupage des activités de Senelec étant parmi les solutions les mieux envisagées dans la situation actuelle, ce serait en effet une bonne perche que Karim Wade tendrait aux français

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