Editorial-Le sursaut civique de Y’en a marre. Par Mamoune Faye

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POURQUOI Y EN A MARRE FAIT PEUR A LA REPUBLIQUE

Ce vendredi 7 avril 2017, le mouvement Y en a marre a frappé un grand coup en mobilisant des centaines de milliers de Sénégalais à la Place de l’Obélisque, en ce même lieu qui abritait, trois jours plus tôt, la célébration des 57 ans de l’accession du Sénégal à l’indépendance. En mobilisant ce monde, Fadel Barro et ses camarades ont cloué le bec à tous ceux qui les prenaient pour des plaisantins incapables de rassembler une telle marrée humaine. Dans les plus hautes sphères de l’Etat, l’arrogance et la suffisance, qui caractérisaient ceux qui dirigent le Sénégal, commencent à céder la place à la peur et au doute. Leur silence et leur quasi absence de réaction après le succès de la manifestation citoyenne de Y en a marre en témoignent éloquemment. Pourtant, quelques jours plus tôt, ils promettaient l’enfer aux jeunes du mouvement en affirmant à qui veut l’entendre qu’ils vont organiser une contre manifestation afin de montrer que le régime Apr est encore majoritaire au Sénégal.
La forte mobilisation de vendredi est pleine de symboles et nous renseigne sur la vitalité de l’esprit de liberté et d’indignation de nos compatriotes. Il est vrai que bon nombre de Sénégalais commençaient à s’étonner de la non réactivité de nos compatriotes face aux dérives du régime de Macky Sall et à ce que d’aucuns considèrent comme une dictature rampante avec ses arrestations d’opposants, ses musèlements de tous ceux qui osent ramer à contre courant, sa justice à géométrie variable et sa manie à interdire toute manifestation de l’opposition.
L’un des symboles de cette mobilisation citoyenne est la déliquescence des partis politiques qui sont totalement déconnectés des réalités du monde moderne et qui fonctionnent comme au siècle dernier, ignorant que nous vivons désormais dans une époque marquée par la toute puissance des réseaux sociaux dont la capacité de pénétration et l’impact sur les citoyens sont plus forts que les médias traditionnels (journaux, radios, télévisions, etc.). La preuve, ce sont ces réseaux sociaux (Whatsapp, Facebook, etc.) qui ont principalement relayé les appels à la manifestation de vendredi dernier. Et les centaines de milliers d’images et de vidéos prises par les téléphones portables des manifestants ont fait le tour de la Terre bien avant la fin de l’événement, par la magie d’instruments de diffusion planétaires comme Youtube.
Pour revenir aux partis, on constate que la plupart de leurs militants les plus influents ont voulu profiter de la manifestation de Y en a marre pour se refaire une santé, une certaine virginité politique et avoir une visibilité alors qu’ils peinent à mobiliser quelques centaines de personnes. Même le parti du président Macky Sall, l’Apr, est obligé d’avoir recours à l’achat des consciences, au ramassage de manifestants par des cars « Ndiaga Ndiaye » et à la distribution de quelques mètres de tissu pour pouvoir mobiliser.
Tout ceci montre que les Sénégalais commencent à en avoir… marre des partis traditionnels et, surtout, de la manière dont leurs leaders font de la politique, c’est-à-dire se remplir les poches, une fois élus, et jeter aux oubliettes les promesses de campagne. Cette tendance n’est pas uniquement sénégalaise, elle est mondiale. Cela explique le succès de mouvements tels que Podemos en Espagne, la formidable percée de Jean Luc Mélenchon en France et, dans une moindre mesure, la victoire de Donald Trump face à Hillary Clinton qui représentait l’establishment politique américaine. Les Sénégalais veulent désormais une autre façon de faire la politique et exigent de ceux qui sont appelés à les diriger une probité morale sans aucune hypocrisie et non des slogans creux du genre « gestion sobre et vertueuse » alors qu’on fait tout le contraire.
Si le mouvement Y en a marre fout la touille à toute la République, c’est que ses membres ont une grande capacité de mobilisation et, surtout, de « nuisance » qui peut faire mal, très mal. Et quoi qu’on puisse leur reprocher, ces jeunes ont quand même des principes, des convictions fortes et des idées à défendre, contrairement à la plupart des hommes et femmes politiques de ce pays qui, en général, ne sont guidés que par l’appât du gain. Tout compte fait, leur forte mobilisation du vendredi 7 avril 2017 peut être considérée comme un tournant dans la magistrature de Macky Sall, un président qui, jusque là, déroulait son agenda les doigts dans le nez, face à une opposition qui semblait groggy. Désormais, la peur et le doute semblent avoir changé de camp et c’est tout bénef pour la bonne marche de notre démocratie. En effet, face à une presse (aussi bien publique que privée) qui dans sa majorité semble s’être uniformisée et rangée derrière Macky Sall et une opposition en quête d’un leader capable de rassembler les énergies et de canaliser les rancœurs, l’apparition d’un mouvement citoyen fort est une véritable bouffée d’oxygène pour la démocratie sénégalaise. Dans un contexte de veille d’élections législatives qui seront fortement disputées, il est plus qu’indispensable d’avoir un contre-pouvoir, une sorte de garde-fous qui, le moment venu, se dressera comme un seul homme face aux velléités de fraudes électorales ou d’accaparement du pouvoir par un groupe d’individus qui dicterait alors sa loi à la majorité des Sénégalais…

Modou Mamoune FAYE, journaliste

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    Samedi 1 Avril 2017
    Qui est derrière OSIWA l’ONG américaine qui finance Y’en a marre ?
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    Qui est derrière OSIWA l’ONG américaine qui finance Y’en a marre ?
    Il y a quelques jours Œil d’Afrique avait épinglé le mouvement « Y’en a marre » dans une publication qui présentait le millionnaire Américain, Georges Soros, en compagnie des jeunes activistes Sénégalais. Répondant à notre article via une interview, le journaliste Fadel Baro, coordinateur et fondateur du mouvement a essayé de sauver ce qu’il pouvait encore l’être tant la photo en compagnie de Soros est explicite.
    Voici ce que affirme Fadel Baro : « Avec Soros comme avec les autres, nous discutons d’égal à égal. Des ONG sont venues vers nous, OXFAM, Open Society Institute de Georges Soros, OSIWA, pour nous accompagner dans la réalisation de nos programmes. Mais ce qui doit être clair, et j’y accorde beaucoup d’importance, c’est que cet argent qui est remis par ces ONG au Mouvement « Y en a marre », ce ne sont pas les membres du Mouvement qui le touchent directement. Pour garder notre indépendance, parce que déjà nous n’avons pas la bureaucratie pour gérer cet argent, nous avons signé un contrat avec Enda Lead Afrique francophone, une entité de Enda tiers monde, afin qu’ils gèrent ces fonds-là. » affirme le coordianteur et fondateur de Y’en a marre.
    Mais qui est OSIWA (Open Society Initiative for West Africa)?
    Voici ce que écrivait l‘ analyste des questions géostratégiques Patrick Mbeko à ce sujet :
    Basée à Dakar, OSIWA fait partie du réseau mondial d’ONG parrainées par le spéculateur américain, qui se présente lui-même comme un « philanthrope politique » affirmant souffrir d’une drôle de pathologie : la « surextension impériale ». Elle est présente dans plusieurs pays de la CEDEAO (Communauté des États d’Afrique de l’Ouest), en Afrique centrale (Tchad et Cameroun) et en Mauritanie. Comme toutes les organisations chapeautées par Soros, elle a comme leitmotiv « la démocratie et les droits de l’homme ». On la croit sans problème. Mais comment démêler, dans les investissements de Georges Soros, l’action de l’homme d’affaire et celle du « philanthrope politique » alors qu’il règne sur un empire mondial où la rhétorique sur la démocratie et les droits humains sert de faux nez dissimulant les menées de divers intérêts occidentaux sur le continent africain?
    On se rappellera du rôle joué par l’OSI de Soros et le gouvernement américain dans ce que les médias occidentaux ont baptisé le « printemps arabe » et dans les « révolutions de couleur » en Europe de l’Est, afin d’intégrer les États ciblés à une mondialisation fondée sur les exigences du capitalisme financier international.
    A lire : Y’en a marre, Filimbi, Balai Citoyen, une jeunesse africaine récupérée par le milliardaire américain George Soros?
    Il y a quelques temps, Georges Soros et les responsables d’OSIWA ont été reçus par le mouvement « Y’en a marre ». Le groupe d’activistes sénégalais « a sollicité des financements pour un certain nombre de projets dont la mise sur pied de l’Observatoire national de la démocratie et des droits humains. » On ne peut douter des nobles intentions de ce groupe d’activistes qui a mobilisé le peuple sénégalais pour barrer la route au président Abdoulaye Wade. Mais la démarche est sans rappeler la stratégie mise en place en Afrique du Nord par l’OSI et d’autres organisations américaines de « promotion de la démocratie » les années précédant le « printemps arabe ». Le modus operandi est toujours le même : s’appuyer sur les revendications légitimes des peuples opprimés et révoltés pour avancer des politiques chères à la démocratie du marché. Pour ce faire, on fait des yeux doux à des groupes de la « société civile » ayant pignon sur rue; un merveilleux travail de cooptation est entrepris pour gagner les cœurs et les esprits de certains activistes ciblés.
    Ce n’est donc pas un hasard si le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius a, en marge de sa rencontre avec le président sénégalais Macky Sall à Dakar, rendu visite au mouvement de jeunes contestataire «Y’en a marre».
    En effet, Fadel Barro, devenu un leader d’opinion respecté au Sénégal, avait reçu la visite de M. Fabius, le 29 juillet 2012 à Dakar. Quelques temps après, le président Obama lui a marqué son soutien, en même temps qu’à dix autres représentants de la société civile parmi lesquels figurent l’historienne et militante féministe Penda Mbow, le représentant de l’ONG Enda Tiers-Monde Emmanuel Ndione et Moussa Mbaye, du Forum civil, la section sénégalaise de Transparency International. La rencontre s’est tenue pendant une demi-heure dans une ambiance décontractée au Gorée Institute, une autre ONG de promotion de la paix et de la démocratie en Afrique fondée en 1992 à Dakar.
    En apportant leur concours financier à différentes associations ou mouvements africains, les fondations de Georges Soros et certaines ONG occidentales mènent de facto des actions d’ingérence dans la vie socio-politique et économique des pays dans lesquels elles opèrent en vue d’orienter les décisions en fonction de leurs intérêts.
    Même si certains gouvernements africains ont démissionné de leur mission régalienne, une prise de conscience du côté africain est urgente. Dans un contexte international de crise, de plus en plus incertain et agressif, et au moment où la politique de la canonnière est remise au goût du jour par les « enseignants de la démocratie », les mouvements africains se réclamant de la société dite « civile » comme « Y’en a marre », le Forum civil, Filimbi etc., quelque soit par ailleurs la sincérité de leurs militants, doivent se méfier de toutes ces « organisations-pièges » qui donnent aux puissances occidentales une légitimité pour les coopter, les dominer et les instrumentaliser afin d’atteindre d’inavouables objectifs dans nos pays. Ces organisations occidentales, qui n’ont d’« internationales » que le nom, sont l’incarnation d’un colonialisme de type nouveau.
    La lutte contre la pauvreté et les injustices, l’aspiration à la paix et à la dignité, l’élaboration d’une perspective de développement durable sur le continent africain implique que les peuples d’Afrique résistent à cet ordre cannibale nouveau incarné par des mercenaires de l’humanitaire, sous-traitants officieux d’un système qui ne peut plus assurer les exigences indispensables à la dignité humaine et à la créolisation du monde. Il est grand temps que les Africains ouvrent les yeux et privilégient avant tout leurs intérêts. Comme nous le rappelle cette grande figure noire de la lutte anti-apartheid, Steve Biko : «l’arme la plus puissante dans les mains de

  2. Y’en a marre, Filimbi, Balai Citoyen, une jeunesse africaine récupérée par le milliardaire américain Georges Soros
    Les activistes du mouvement sénagalis Y’en a marre,et le millairdaire américain, Gerorges Soros
    Les activistes du mouvement sénégalais Y’en a en marre et le millairdaire américain, Gerorge Soros

    Y’en a marre, révolutionniares téléguidés

    Depuis les élections au Sénégal ou l’ex-président Abdoulaye Wade a voulu se maintenir au pouvoir, un mouvement citoyen appelé » Y’en a marre » est né. Le même modèle sera reproduit au Burkina Faso sous l’appellation « Le balai citoyen. » Puis deux mouvements similaires ont également vu le jour en RD Congo, le « Lucha » et le « Filimbi. »

    Vecteurs d’une nouvelle image de la jeunesse africaine luttant pour l’établissement d’une vraie démocratie dans leurs pays respectifs, ces mouvements ne réussissent pas à tromper les spécialistes des questions politiques en rapport avec l’Afrique. Il suffit de s’interroger sur le financement des activistes pour percevoir une télécommande occidentale pilotant à distance qui parait comme une « génération spontanée. »

    L’actualité récente en RD Congo nous montre que la rencontre – débat entre les mouvements » Y’en a en Marre « , « Filimbi » et « Balai Citoyen » à Kinshasa où des jeunes activistes ont été arrêtés et jetés en prison, était le fruit de l’organisation et du financement, d’ailleurs revendiqué comme tel de l’USAID (United States Agency for International Development.) Or, il est de notoriété publique que tous ces organismes sont des bras armées des USA au service de leur diplomatie souvent hégémonique en direction des pays généralement pauvres.

    Soros, un paravent de la CIA

    Parvenir par d’autres moyens plus fin aux objectifs que la CIA a atteint par le sang, dans la désapprobation ou le déshonneur, c’est le leitmotiv de la création de tous ces réseaux d’organismes. L‘homme orchestre de tout ces systèmes d’organisation au service de la puissance américaine est le financier et philosophe Georges Sorros.

    Les suspicions sur la mainmise de Sorros sur ces jeunes activistes africains viennent d’être confirmées par la publication sur les réseaux sociaux de la photo explicite, démontrant les accointances du mouvement Sénégalais Y’en a Marre et celui qu’on accuse d’être un paravent de la CIA. Une image qui parle d’elle même. Soros, l’homme actif dans de nombreux changements de régime, porte le t-shirt estampillé du logo du mouvement » Y’en a Marre » et en bon « guru », il enseigne la bonne parole à ses nouveaux disciples.

    Dans le cas, de la RD Congo, un pays capitale dans la politique géostratégique américaine, l’ambassadeur des USA à Kinshasa n’avait pas hésité à revendiquer la paternité de la réunion des activistes via l’USAID. Ce qui a soulevé l’ire du gouvernement congolais par l’entremise de son ministre de communication, Lambert Mende. Lequel trouvera surement un motif de réjouissance par cette découverte qui lui donne finalement raison.

    Au delà d’être révélateur sur la vrai nature des mouvements du genre « Lucha », » Y’en a marre » et compagnie, cette photo dévoile juste un secret de polichinelle.

    S’il y en a qui vont se frotter les mains à la découverte de cette image, qui discrédite ces mouvements financés par des officines américaines. Ils doivent aussi avouer tout de même que la question de la qualité de la démocratie se pose dans ces pays où prospère ces mouvements. Que fait-on pour rendre le terrain moins fertile au semence de George Sorros?

    ___________________________
    Kerwin Mayizo / Roger Musandji

  3. Comme les pionniers de la pensee libre l’avaient ecrit il y a des siecles, « L’eternelle vigilance est le prix de la liberte. » Chapeau a « Y En A Marre » et merci a tous ces Senegalais epris de justice et de paix qui se sont joints a ce combat pr la defense des libertes et une gestion plus rationelle et equitable de leur deniers publiques. Non a ceux qui veulent arreter la marche de l’histoire de cette jeune nation. Nous continuerons de veiller, in Cha Allah.

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