Elage Diouf, artiste musicien : « J’adore fusionner les cultures, le vécu »

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Elage Diouf se décrit lui-même comme un « Québégalais ». Il a passé vingt ans au Sénégal et vingt autres de sa vie au Québec, sa terre d’adoption. En ce sens, il représente parfaitement les liens qui unissent ces deux cultures au sein du grand ensemble que représente la Francophonie. Sa musique exemplifie la force de la diversité canadienne. L’artiste qui aura bientôt 42 ans, a bien voulu répondre à nos questions.

Quel est le sentiment qui vous anime après ce concert à Dakar ?
Ce moment est vraiment important pour moi, parce que ce jour célèbre le 150e anniversaire de la Confédération canadienne. Si on qualifie un artiste de Sénégalo-canadien, c’est une fierté. Cela signifie que le pays que j’ai choisi pour immigrer m’a rendu honneur. Cela fait 20 ans que je vis au Canada, ma terre d’adoption, mais l’autre moitié de ma vie, je l’ai passée au Sénégal.

Cela explique-t-il que votre répertoire musical assez varié ?
Je ne vais pas me priver des autres sonorités de la musique. Je fais de la salsa, du yéla, du diambadong, du bougarabou, du blues, du jazz, du reggae et toutes autres styles.

Malgré cette diversité musicale, vous n’êtes pas encore assez connu des mélomanes sénégalais…
Pour moi, cela est normal, car je suis un musicien qui vient juste de naître. Mais, si je marche dans la rue, je vois une fierté. Ma particularité, c’est d’apporter quelque chose ; j’essaie de ne pas suivre les autres avec une musique classique. Cela est ma vision. C’est pourquoi je travaille sur un répertoire assez varié. A la longue, le public va apprécier. Je pense que je suis en train de gagner du terrain. Car, depuis 2010, les gens qui m’ont découvert connaissent qui est Elage Diouf.

Chez vous, la musique relève-t-elle d’un héritage, de l’apprentissage ou des deux pour vous ?
La musique, c’est toujours de l’apprentissage, parce qu’on ne fait pas des choses déjà faites. J’ai fait plusieurs concerts différents. Je suis plus pour la création avec une écoute intelligente musicalement. C’est la manière dont je vois la musique qui détermine ma façon de faire la musique. Quand je chante et que le public reprend mes chansons, à part quelques personnes qui ne parlent pas le wolof, cela est une confirmation que les gens adorent ce que je fais. Je dirai que c’est une mission accomplie pour moi. Je suis satisfait et rassuré de ce que je vois. Je profite de l’occasion pour dire que ce n’est pas la première fois que je me produis à l’Institut français de Dakar, même si cela fait très longtemps. C’était dans le cadre d’autres projets. Je peux citer celui de Mbaye Dièye Faye du vieux Sing Sing Faye.

Où est-ce que vous tirez votre inspiration ?
Je la tire de mon ouverture, de la vie et de la musique tout court. J’adore fusionner les cultures, ce qui est vécu. J’ai la curiosité d’aller découvrir ce que l’autre fait. Cela est un gain pour moi.

D’où est venu le déclic qui vous a incité à faire la musique ?
Mon environnement familial a été un déclic pour moi. Je suis né dans une famille de dix personnes, Machallah. Mes frères et sœurs ont commencé à écouter la musique mandingue et autres sonorités ; je pense que le déclic est venu de là-bas. C’est depuis l’âge de 10 ans. Et maintenant, j’existe dans l’actualité de la musique sénégalaise.

Que vous inspirent les jeunes pousses du métier ?
J’adore Kane Diallo, fils du défunt Oumar Mbassou Niang ; je suis Momo Dieng et les autres, également d’autres rappeurs.

Si on vous demandait de nous décrire un musicien idéal à quoi aurait-il ressemblé ?
Nous sommes tous différents ; l’émotion nous différencie, le talent, notre manière de faire la musique (arrangements, sonorités). Une chanson peut être très bien composée et mal arrangée. Si on réussit des albums, c’est parce qu’il y a des gens qui nous ont bien orienté, des réalisateurs qui nous poussent à réaliser nos rêves. Il ne s’agit pas de dire qu’on fait plusieurs prestations dans la semaine pour se considérer comme un artiste idéal.

Quels sont vos projets et perspectives à l’horizon ?
J’aimerais avoir plus de pieds au Sénégal parce que cela me permettrait de faire des évènements. J’envisage de faire des duos avec des artistes que j’aime tels que Youssou Ndour, Fata, Kane Diallo, Pape Ndiaye « Thiopet », Abou Thioubalo, Dip Doundou Guiss, Fou Malade et les chanteurs traditionnels qui font du Yéla, du « tassu ».

 

Recueillis par Serigne Mansour Sy CISSE

 lesoleil.sn

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