Elections locales- Les dessous d’un report programmé

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Au moment où des états major des partis politiques et autres mouvements affutent les armes pour remporter le maximum de collectivités locales, le report de ces joutes se précise de jour en jour. Autant de raisons, d’aspects techniques et administratifs consécutifs à l’Acte 3 de la Décentralisation militent en faveur de la non tenue des locales à date échue.
Avec l’Acte 3 de la Décentralisation, la carte électorale va considérablement changer. Les grandes communes, comme les Parcelles Assainies, Rufisque, Dakar, pour ne citer que celles-là, vont connaitre des mutations profondes. Il n’y aura plus de communes d’arrondissement encore moins de communautés rurales. Elles céderont leur place aux communes, avec des responsabilités beaucoup plus accrues, conformément aux dispositions de l’acte 3 de la décentralisation. De plus, à l’instar des pays comme la France, les gouverneurs vont disparaitre, au profit des préfets de régions et de départements. Pout y parvenir, il faut du temps. Or, les mois qui nous séparent des locales -sept- ne seront pas suffisants pour aborder toutes les reformes nécessaires voulues par les nouvelles autorités. C’est à cette fin que des experts se sont tous accordés.

Raisons politiques

Ils sont d’avis, qu’il faut au maximum six mois à la commission nationale de réforme des institutions (Cnri) pour finir son travail et le déposer sur la table du chef de l’Etat, alors que jusqu’ici, aucun acte allant dans ce sens n’a été posé. Mais, les raisons politiques ne sont pas à négliger. Car, la question des élections locales est prise à la légère par les autorités étatiques. Les raisons sont toutes simples. Aujourd’hui, le parti au pouvoir traine les pieds par rapport à la tenue à date échue de ces locales. L’Apr, en tant que parti au pouvoir, n’est pas prête à aller aux locales, de peur d’être défaite à plate couture dans toutes les localités du pays. Parachutée au pouvoir, sans y être préparée, l’Apr est en quête d’une structuration qui tarde à prendre forme. En outre, au sein de la mouvance présidentielle, l’éventuel éclatement de la grande coalition Benno Bokk Yakaar jugée hétéroclite, hante le sommeil de ses principaux leaders. C’est en sens que presque tous les états major politiques des partis ont mis la pédale douce, en attendant d’y voir plus clair.

Assises Nationales

La réforme des Institutions étant une promesse des Assisses nationales, est aperçue comme une tâche fastidieuse qui demande du temps. «On n’a pas besoin d’une nouvelle constitution pour parfaire. Il faut avancer en améliorant l’existant». C’est à cette conviction que beaucoup de Sénégalais se sont adossés. Parmi eux, le constitutionnaliste Ismaïla Madior Fall. Le professeur qui émet des doutes quant à l’expertise des membres de ladite commission, est d’avis que «faire le tour du Sénégal et dépenser 700 millions de francs Cfa pour recueillir les avis n’est pas la bonne démarche. Ainsi, explique-t-il pourquoi le Sénégal n’avait pas besoin d’une nouvelle constitution. «Wade nous a fait tourner en rond en 2001; on a organisé un cinéma constitutionnel avec une nouvelle constitution qui a repris, à 90 %, l’ancienne. On ne doit pas nous doter d’une nouvelle constitution, en commettant la même erreur de 2001 où on aurait dû réformer une partie de la constitution de 1963», tranche le constitutionnaliste.

Sekou Dianko DIATTA

rewmi.com

1 COMMENTAIRE

  1. Une grande majorité de nos grandes Communes auraient du mal à s’auto-administrer avec efficience sans une dotation substantielle en moyens financiers de l’Etat, à fortiori les petites !
    S’il en est ainsi, le moment est venu d’accepter l’évidence, à savoir que le Sénégal ne reconnait que son village, son quartier, et ne saurait s’engager que pour ceux-là.
    Je pense que le phénomène des « navétanes » est là pour illustrer cet engagement pour leurs quartiers et villages. Rien ne devrait nous empêcher de suivre les traces de la Frances, pays phare en matière de décentralisation, avec l’Allemagne et l’Espagne.
    J’avais préconisé, il y a quelques années que chaque village, quartier de plus de dix milles habitants soit érigés en Communes de plein droit, comme en France où même les hameaux Bourgs, lieux dits de moins de cinq cents habitants ont leurs Maries propres avec tout ce qu’il faut pour son fonctionnement.
    Le plus souvent, ces Maires ont leurs occupations professionnelles qui leur assurent des revenus, et le service rendu à leurs administrés est leur seule satisfaction.
    Quand je vois Fass-Colobanne-Gueule Tapée, Mermoz, Amitié et tant d’autres au SENEGAL, je doute de la motivation qu’a l’Administration centrale en maintenant ces entités inefficaces.

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