Emigration des Africains : Karounga Camara esquisse des modalités du « retour »

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XALIMANEWS : L’ouvrage intitulé « Emigration des Africains : oser le retour », publié aux éditions L’harmattan, a été présenté aux lecteurs, samedi dernier, nous rapporte lesoleil.sn. L’auteur, Karounga Camara, y a entrepris une réflexion sur le retour en Afrique des émigrés et les modalités qui l’organisent.
Le récit de vie de Karounga Camara est inspirant. Il est en harmonie avec sa première production littéraire, « Emigration des Africains : oser le retour ». Il est un chef d’entreprise, auteur, conférencier, formateur et coach mental. Après les études universitaires en mathématiques à la Faculté des Sciences et Techniques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, il entame une carrière professionnelle dans l’enseignement, dispensant des cours au collège pendant plus d’une décennie. Il émigre ensuite, en Italie, après avoir subi une formation en Tourisme, Communication et Marketing. Pendant sept ans, il vit et travaille dans ce pays et a eu la chance d’en découvrir d’autres en Europe. En 2015, il « ose le retour » et crée « Senitafood », une entreprise agro-alimentaire, et s’engage dans un réseau regroupant des expatriés sénégalais de retour au pays.
Sa trajectoire inscrit donc ce livre dans une démarche empirique avec des mots et images qui, à la fois, peignent le drame et nourrissent des espoirs. Karounga Camara le dit avec une précision remarquable parce qu’il décrit la réalité et émet des propositions pertinentes tendant à dissiper les appréhensions de ceux qui sont loin de leur espace de « confort ».
De cet ouvrage, Babacar Ngom, magistrat et écrivain, dit ceci : « Le mot oser traduit un sentiment de peur et d’incertitude. Un sentiment certes justifié par les raisons du départ qui sont toujours là. Mais l’auteur, tel un thérapeute, un pédagogue, suggère une méthodologie et une démarche pour réussir le retour. Aussi, tel un expert, l’auteur fait des propositions pertinentes d’accompagnement des candidats au retour sur le plan économique, institutionnel, technique et administratif. Une belle réflexion qui peut être versée dans la corbeille des politiques publiques de développement. A travers ce livre, Karounga Camara se révèle et allie, dans une aisance remarquable, un style de narration du genre romanesque et un style technique qui renseigne sur son profil d’expert ».
Penser le retour
L’auteur aborde plusieurs questions essentielles destinées à rendre le retour plus serein. De l’idée de retour à l’instant favorable en passant par la réflexion sur le projet d’activité et son articulation, il fournit un monceau d’indications sur un retour pensé et méthodique. Celui-ci doit être précédé d’une thésaurisation pour financer l’activité ciblée ou suivi d’un financement sans négliger les opportunités qui s’offrent au revenant. Toutefois, l’acceptation du retour définitif est un élément psychologique important de ce processus, de cette nouvelle vie.
Le préfacier, El Hadji Songué Diouf, estime que ce livre « fera certainement date tant par l’originalité du propos que par la froide rigueur de l’objectivité dans l’analyse… Oser revenir, c’est comprendre que l’Occident prend le chemin inverse pour perpétuer son éternelle action prédatrice des ressources du continent africain. Ce, pendant que nous nous bousculons à ses frontières ». Il assimile le sort de l’Afrique et des Africains à un « paradoxe tragi-comique ».
La leçon magistrale de Karounga Camara, pense-t-il, consiste à inviter les Africains à redevenir Africains. Cela n’est possible qu’à la condition de vaincre l’afro-pessimisme, de comprendre que l’Afrique n’a de leçons à recevoir de personne et surtout qu’elle regorge, en tous les domaines, d’experts aptes à la porter sur les cimes du développement durable.
Le professeur de philosophie a soulevé la nécessité de « s’adapter aux mutations de l’Occident, naguère hospitalier et aujourd’hui hostile à toute forme « d’invasion étrangère… Certains dérapages verbaux sonnaient déjà comme des lapsus révélateurs d’un inconscient collectif occidental de plus en plus indisposé par la vague migratoire africaine ». Karounga Camara pose donc, au-delà des implications économiques et politiques du retour, un débat idéologique.

1 COMMENTAIRE

  1. Un Sénégalais disposant d’un métier reconnu, vivant et travaillant en Occident ou aux U.S.A, gagnerait au minimum l’équivalent d’un million cinq cent mille francs en moyenne pour la majorité. Dans ces conditions si enviables par rapport à ce que nous vivons ici au pays pour la grande masse, il est possible quand même de mettre en épargne au pays au moins 200.000 FCFA par mois, nonobstant les quelques dons ici et là. Au bout de vingt ou trente ans d’épargne, on peut revenir investir si on en a envie. Ce ne doit pas être une obligation de revenir avant la retraite, le monde actuel étant un village planétaire où chacun doit pouvoir vivre là où il se sent bien avec sa famille ou seul !

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