Emmanuel Nahshon, porte-parole du ministère des Affaires étrangères : LA RÉSOLUTION D’ISRAËL

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Emmanuel Nahshon, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, que nous avons joint à Tel-Aviv, réagit au gel de la coopération avec le Sénégal suite au vote de l’Onu. Il analyse aussi la réaction palestinienne et dit espérer que cela soit juste une crise temporaire.

Suite au vote de la résolution 2334 du Conseil de sécurité de l’Onu interdisant la colonisation des terres palestiniennes, le Pre­mier ministre a fait rappe­ler l’ambassadeur d’Is­raël à Dakar et «gelé la coo­pé­ration économique entre les deux pays». Comment ex­pli­quez-vous en tant que porte-parole du ministère des Affaires étrangères is­raélien, cette décision de M. Netanyahu ?
C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris que le Sénégal avait soutenu cette résolution, que nous, nous considérons comme une résolution anti-israélienne. Ensuite la décision de geler les aides à la coopération, provient de la raison suivante : nous ne pouvons plus accepter cette situation de deux poids deux mesures, à savoir les bonnes relations bilatérales qui ne trouvent pas leur expression au sein des organisations internationales. Nous essayons à travers cette décision de faire passer des messages très clairs. Le Sénégal est un pays ami et s’il veut continuer l’amitié dans tous ses aspects, ça doit être également en rapport avec les organisations internationales, plus précisément les Nations unies. Nous n’avons pas suspendu les relations avec le Sénégal. Israël a temporairement réduit les visites et travaux avec des ambassades qui sont concernées par cette affaire. Jusqu’à nouvel ordre, nous limiterons nos contacts avec les ambassades et éviterons les déplacements de responsables israéliens dans ces pays et la venue de leurs responsables ici. Pour nous, cette résolution est beaucoup plus anti-Israël que pro-palestiniens.

Ce n’est pourtant pas une surprise que le Sénégal ait appuyé cette résolution, puisque le Sénégal exerce aujourd’hui la présidence du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du Peuple palestinien ?
Ça nous le comprenons parfaitement. Mais pour nous, la meilleure manière de promouvoir le droit des Palestiniens, ce n’est pas par la résolution des Nations unies, mais bien en encourageant les Palestiniens à revenir à la table de négociation avec Israël. Si le Sénégal veut jouer un rôle et exercer son influence auprès des Israéliens et des Palestiniens pour une résolution du conflit, ce n’est pas la bonne manière de le faire. La manière de le faire, c’est de leur demander de revenir à la table de négociation. Malheureusement, le Sénégal a choisi de voter en faveur d’une résolution dont le seul but est d’attaquer Israël, d’aller contre le peuple d’Israël. C’est une résolution qui ne sert pas à la cause de la paix.

C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris que le Sénégal avait soutenu
cette résolution, que nous, nous considérons comme une résolution anti-israélienne.

Les autorités sénégalaises ont clairement affirmé qu’«il ne s’agit pas d’un vote contre Israël ». Mais vous semblez ne pas prendre en considération cela?
A nos yeux, il s’agit clairement d’un vote anti-Israël. C’est à nous de le savoir ce qui est contre nous. C’est à nous Israéliens de savoir ce qui est contre nous. Et je le redis clairement cette résolution ne sert pas la cause de la paix. Suite à cette résolution, les Palestiniens seront encore plus encouragés dans leur stratégie qui consiste à s’adresser à des organisations internationales, plutôt que de parler, d’échanger directement avec Israël. On risque de se retrouver dans une situation tout à fait contraire à ce qui avait été souhaité.

C’est quand même triste qu’au moment où Israël refait l’image de sa coopération en Afrique, cette brouil­le arrive entre les deux pays. Cela risque également d’avoir un impact sur les autres pays africains, vu la position stratégique du Sénégal sur le continent. Vous n’avez pas aussi ce sentiment ?
Je comprends parfaitement ce sentiment. Mais d’un autre côté, il nous fallait  trouver un moyen de signifier et dire de manière très claire notre colère et notre désaccord. C’est la décision qui a été prise ici par le Premier ministre. C’est une décision qui est encore en vigueur. Mais, c’est une décision qui peut être reconsidérée par Israël,  si le pays en question, c’est-à-dire le Sénégal reconsidère aussi ses positions. En clair, les mesures prises sont temporaires et dépendent de la situation telle qu’elle évoluera.

L’ambassadeur de la Palestine au Sénégal affirmait dans un entretien avec le journal 24 heures ce ma­tin (Ndlr, hier) que «si Is­raël arrête ses programmes au Sénégal, il sera grand perdant». Et il rassure déjà le Peuple sénégalais du désir de son pays d’être à leur côté. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Je pense que les Palestiniens n’ont aucune possibilité crédible de donner  une assistance quelconque, ou d’être véritablement utiles au Sénégal en termes de coopération. Encore une fois, je déplore cette attitude. Parce que ce que les Palestiniens devraient faire, c’est de revenir à la table de négociation. Et non pas de profiter d’une résolution qui va outre la logique de la paix.Nous essayons à travers cette décision de faire passer des messages très clairs. Le Sénégal est un pays ami et s’il veut continuer l’amitié dans tous ses aspects, ça doit être également en rapport avec les organisations internationales, plus précisément les Nations unies.

Vous disiez dernièrement au journal Le Quotidien que «Israël a besoin de l’Afri­que, comme l’Afrique a be­soin d’Israël». Le même raisonnement peut valoir entre le Sénégal et Israël. Com­ment voyez-vous alors l’avenir de la coopération entre les deux pays ?
Effectivement, Israël a besoin de l’Afrique comme l’Afrique a besoin d’Israël. Et c’est la raison pour laquelle nous avons cette fois-ci voulu faire passer un message très fort. Car nous ne pouvons plus continuer à accepter cette logique de deux poids deux mesures (bonnes relations bilatérales et hostilité au niveau des Nations unies). Un soutien africain dans le cadre des organisations internationales telles que les Nations unies est très important. Je comprends que c’est une démarche israélienne qui entraîne une friction et une certaine déception. Mais imaginez aussi notre déception par rapport à l’attitude du Sénégal.

Qu’est-ce qui va se passer maintenant après que l’ambassadeur d’Israël à Dakar a quitté son poste et est déjà en Israël ?
L’ambassadeur se trouve actuellement à Jérusalem. Nous l’avons rencontré et il est en consultation. Je ne saurai dire pour combien de temps encore. Cela incombe au Premier ministre. Mais j’espère qu’il reviendra prochainement. Mais encore une fois, c’est une décision que le Premier ministre doit prendre. Pour l’instant, l’ambassade continue son travail sans l’ambassadeur. Le travail continue et nous espérons que cette situation sera réglée très rapidement.
Entretien réalisé par lequotidien.sn

1 COMMENTAIRE

  1. Pauvre Macky… dupé par les onusiens… il ne méritait pas cela… si seulement il savait qu’il n’y a jamais eu « d’occupation » et encore moins de «colonisation» par Israël, ni de Jérusalem Est, ni de la « Cisjordanie ». Si seulement il savait que tout ce mythe « palestinien » n’est qu’une forfanterie… il aurait pu s’économiser bien des tracas… C’est pourtant simple à comprendre dans les faits:

    Jusqu’en 1967, la Jordanie occupait les régions de Judée, de Samarie, et la partie Est de Jérusalem. Puis l’armée jordanienne attaque et envahit. Israël réagit donc et repousse les Jordaniens au-delà du Jourdain et reprend donc ces territoires à la Jordanie.
    Que se passe-t-il ensuite ?
    Un Traité de Paix est signé le 26 Octobre 1994 entre Israéliens et Jordaniens. Par ce traité, la Jordanie abandonne des territoires à Israël, et entérine l’abandon de sa souveraineté. Par cette action, et en parfaite conformité au Droit International, ces territoires reviennent automatiquement à Israël.
    Depuis ce 26 Octobre 1994, Israël « n’occupe » donc PAS la Judée et la Samarie (cette « Cisjordanie »), ni Jérusalem-Est, puisqu’il y a eu non seulement un authentique Traité de Paix signé des deux parties, mais aussi un accord supplémentaire avec la Jordanie, celui qui lui revient d’administrer le Mont du Temple et la Mosquée Al Aqsa.
    Ces deux accords légaux signés avec la Jordanie confirment qu’il n’y a aucune violation du Droit International. Les décisions Onusiennes DOIVENT donc être rejetées par l’Etat d’Israël, car elles sont sans fondement, nulles et non avenues.

    D’autre part, quelle est la légitimité des « Palestiniens » à vouloir occuper le territoire israélien ? Aucune, puisqu’il n’y a jamais eu d’accord, ni avant 1948, ni pendant 1948, ni après 1948.
    L’ONU, dans sa décision du 29 Novembre 1947, avait pourtant bien assorti cette proposition « à deux Etats » – l’un Juif, l’autre Arabe – d’une date: Date du 1er Octobre 1948 à partir de laquelle il ne fut plus possible d’envisager d’autre Etat. Les juifs ont donc créé leur Etat le 14 Mai 1948. Les « Palestiniens » ne l’ont pas fait.

    Il est utile de rappeler que l’ONU n’a qu’un rôle consultatif. L’ONU n’a jamais eu la possibilité de créer ou de défaire des Etats. Pas plus en 1947 qu’aujourd’hui, car ce n’est absolument pas le rôle de l’ONU. Par contre, l’ONU doit créer les conditions de dialogue entre Nations, pour éviter les guerres destructrices entre Pays adhérents de l’ONU.

    Lorsque le Premier Ministre Benyamin Netanyahu dit qu’il n’appliquera pas la dernière décision onusienne, il est dans son droit, ET en parfaite conformité avec le Droit International. Tous les soi-disants « experts » sur ce « conflit » oublient INTENTIONNELLEMENT de le mentionner.

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