En finir avec la rébellion casamançaise !!! Par Dr Mouhamadou Bamba Ndiaye

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Dans son allocution à la nation, à la veille du nouvel an, le Président de la République a éludé le problème casamançais ; lui qui avait promis très solennellement, dès son investiture, de le régler en cent jours ; constat d’impuissance ou stratégie de communication ? Dieu seul sait ! En tout cas, l’opposition s’en est émue et a émis quelques idées nouvelles ; entre autres, saisine du Conseil de Sécurité de l’Onu, tenue d’assises nationales ou d’états généraux. Et lors du Magal de Touba et du Gamou de Tivaouane, les honorables khalifes généraux n’ont pas manqué de manifester  leur très grande préoccupation au sujet de cette douloureuse situation et de réitérer leurs prières.

En vérité, la rébellion casamançaise constitue un véritable casse-tête pour nos autorités politiques et militaires – un véritable cancer qui continue de nous coûter un bilan lourd en vies humaines, handicaps physiques et un retard de développement économique et social de la région sud, du fait d’une insécurité endémique. Certes, beaucoup de choses ont été tentées, mais sans résultat significatif et durable ; et de notre point de vue, l’inefficacité des stratégies déployés jusqu’ici ne tient qu’à une absence de consensus et de solidarité sur la question ; en effet, chaque fois que l’armée riposte face aux attaques rebelles, les défenseurs des droits de l’homme élèvent leurs voix, les politiques se divisent ; ainsi, à force de vouloir tenir compte de la volonté et des récriminations des uns et des autres, le pouvoir se ramollit et se perd dans des négociations avec un mouvement extrêmement hétérogène – une véritable nébuleuse, avec une multitude de chefs qui en fait ne contrôlent presque rien du tout ; ainsi, au quotidien, les maquisards qui sont des ‘’sans foi ni loi’’ et n’ont donc aucun sens de l’honneur et de la parole donnée, commettent des exactions (meurtres, braquages, etc.). Et tout cela ne peut aboutir qu’à une situation de ni guerre – ni paix qui ne profite qu’à la rébellion. On pourrait même se demander comment une République digne de ce nom peut-elle continuer à négocier avec des rebelles ?

Certes, le problème casamançais n’est pas d’ordre confessionnel, mais une approche religieuse est très certainement nécessaire pour l’élucider. En effet, les rebelles sont des païens, dans leur immense majorité ; et en vérité, ces derniers sont considérés par toutes les religions monothéistes (Islam, Christianisme et Judaïsme) comme des transgresseurs en puissance et donc de très grands fauteurs de troubles (sédition) – ce qui se passe au Soudan, Sierra Léone, Libéria et ailleurs semble accréditer cette opinion. Et selon le Saint Coran, la sédition (fitnatou) est pire que le meurtre ; dès lors, une seule conduite à tenir s’impose : la fermeté, encore la fermeté, toujours la fermeté :

(190) Combattez dans le sentier d’Allah ceux qui vous combattent, et ne transgressez pas. Certes. Allah n’aime pas les transgresseurs !

(191) Et tuez-les, où que vous les rencontriez ; et chassez-les d’où ils vous ont chassés : la sédition (fitnatou) est plus grave que le meurtre. …

(193) Et combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sédition (fitnatoun) … . S’ils cessent, donc plus d’hostilités, sauf contre les injustes.

(2. La Vache  : 190-193 – Al-Baqarah)

(36) … Combattez-les sans exception (discernement), comme ils vous combattent sans exception [légitime défense !!!]. Et sachez qu’Allah est avec les pieux.

(9. Le Désaveu ou Le Repentir : 36 – At-Tawbah)

Il est bon de rappeler que du fait du caractère sacré de la vie, toutes les religions monothéistes (Judaïsme, Christianisme, Islam) proscrivent le meurtre et les rebellions :

(32) … Nous avons prescrit pour les Enfants d’Israël (les Juifs) que quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes [crime contre l’humanité !!!] … .

(5. La Table Servie  : 32 – Al-Mâ’idah)

Et de rappeler aussi que l’Islam préconise et garantit la liberté de culte :

(256) Nulle contrainte en religion ! Car le bon chemin s’est distingué de l’égarement.

(2. La Vache  : 256 – Al-Baqarah)

(1) Dis : « Ô vous les infidèles ! (2) Je n’adore pas ce que vous adorez. (3) Et vous n’êtes pas adorateurs de ce que j’adore … (6) A vous votre religion, et à moi ma religion ».

(109. Les Infidèles : 1-6 – Al-Kâfiroûne)

(108) N’injuriez pas ceux qu’ils invoquent, en dehors d’Allah, car par agressivité, ils injurieraient Allah, dans leur ignorance. …

(6. Les Bestiaux : 108 – Al-An’âm)

(8) Allah ne vous défend pas d’être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allah aime les équitables.

(60. L’Eprouvée : 8 – Al-Mumtahanah)

Certes, nous sommes dans un contexte laïc, mais à y voir de très près, les principes que préconisent l’Islam pour gérer efficacement une rébellion sont universels. Oui, on ne négocie pas avec des rebelles !!! Une rébellion, ça se réprime ; ça se mate !!!  Et dans cette perspective, il faut que les casamançais, eux-mêmes, se démarquent très clairement, et désavouent sans jambage leurs frères égarés ; mais, malheureusement, ce n’est pas encore le cas. Il est donc nécessaire d’ouvrir une large concertation, en particulier avec les casamançais, pour faire admettre à tous la nécessité d’une approche militaire radicale, comme la seule alternative pour les délivrer de cette douloureuse épreuve qui n’a que trop duré et qui continue de plomber toutes les velléités de développement de la région. En vérité, dans notre pays musulman à plus de 95%, la concertation doit être de rigueur, et au quotidien, mais elle doit être balisée par nos convictions religieuses que nous partageons avec les gens du Livre (Chrétiens et Juifs) :

(10) Sur toutes vos divergences, le jugement appartient à Allah. Tel est Allah mon Seigneur … (13) Il vous a légiféré en matière de religion, ce qu’Il avait enjoint à Noé, ce que Nous t’avons révélé, ainsi que ce que Nous avons enjoint à Abraham, à Moïse et à Jésus …

(36) Tout ce qui vous a été donné [comme bien] n’est que jouissance de la vie présente ; mais ce qui est auprès d’Allah est meilleur et plus durable pour ceux qui ont cru et qui placent leur confiance en leur Seigneur, (37) qui évitent [de commettre] des péchés les plus graves ainsi que les turpitudes, et qui pardonnent après s’être mis en colère, (38) qui répondent à l’appel de leur Seigneur, accomplissent la prière, se consultent entre eux à propos de leurs affaires, dépensent de ce que Nous leur attribuons, (39) et qui, atteints par l’injustice, ripostent.

(43. La Consultation ou La Concertation  : 36-39 – Ach-Chûrâ’)

Le Hadith n’est pas en reste :

– Abû Hurayra rapporte ces propos du Prophète – sur lui la grâce et la paix – : « Tant que vos chefs d’Etat sont les meilleurs d’entre vous et vos responsables, les plus magnanimes d’entre vous, et que vous vous consultez pour la conduite de vos affaires, alors, la surface de la terre est préférable pour vous. Mais lorsque vos chefs d’Etat sont les pires d’entre vous et vos possédants, les plus avares d’entre vous, et que vous confierez la conduite de vos affaires à vos femmes, alors le ventre de la terre (la mort) sera préférable pour vous ».

– Et toujours selon le Prophète (PSL), ‘’tout homme qui se suffit de son intelligence et ne se concerte pas est un ‘’handicapé mental’’.

En outre, il est bon de savoir que dans une perspective islamique (conforme donc avec la croyance de plus de 95% des sénégalais), les rebellions, génocides, famines et divers troubles et crises qui caractérisent la situation de l’Afrique ont une tout autre signification par rapport à l’approche sociologique classique ; ils ont été prédits par le Prophète (PSL) et entrent dans le cadre des signes précurseurs de l’avènement du Mahdi, à la fin des temps :

– On rapporte, d’après  un long hadith de Mu’âwiya b. Abî – Sufiân, ces propos du Prophète – sur lui la grâce et la paix – : «  A ma mort, une péninsule connue sous le nom d’al-Andalus [Andalousie] sera conquise [par les musulmans] puis reprise par les mécréants … . Et les [gens du] Maghreb [Afrique] connaîtront  les meurtres et la peur ; ils seront victimes de la faim et de la hausse des prix, connaîtront des troubles et se « mangeront » entre eux. [C’est en ce moment qu’apparaîtra à l’extrême du Maghreb (Afrique] un descendant de Fatima, fille de l’envoyé de Dieu – sur lui la grâce et  la paix -, qui n’est autre que le Mahdi devant apparaître à la fin de temps : il sera la première des conditions de l’Heure [de la fin du monde] ».

– Anas b. Malick rapporte ces propos de l’Envoyé de Dieu – sur lui la grâce et la paix – : « … L’Heure (fin du monde) se lèvera sur les pires des hommes, et il n’est d’autre Mahdi que Jésus fils de Marie ». [Il s’agit là d’un raccourci qui permet de conformer la mission du Mahdi avec le Coran, pour en appréhender sa véritable dimension].

(Al-Hâkim)

– Abû Sa’id rapporte ces propos du Prophète – sur la lui la grâce et la paix – : « Le Mahdi est un de mes descendants … il emplira la terre d’équité et de justice tout comme elle avait été le théâtre de l’iniquité et de la tyrannie. Il régnera sept années. ».

(Abû Dawûd)

A l’évidence, tous les gens épris de paix et de justice devraient souhaiter l’avènement du Mahdi (l’Imam dirigé) – le « Christ de la Parousie  », et donc la « Porte du repentir », en cette fin des temps. Oui, en dehors de lui, il n’y a pas d’alternatives pour restaurer l’espoir. Ainsi, le meilleur service que les religieux peuvent rendre à notre pays pour une rapide résolution du problème casamançais, c’est d’œuvrer dans cette perspective ; c’est de témoigner de la véracité de la mission du Mahdi et de l’assister ; il est, en vérité, le rassembleur attitré de la fin des temps ; dès lors, ‘’celui qui ne l’aide pas à rassembler disperse’’ ; ainsi, si les religieux, eux-mêmes, ne se réconcilient pas, s’ils ne se regroupent pas autour de lui, ils ne réussiront jamais la réconciliation des politiques, en dépit de leur volonté et de tous les moyens dont ils disposeraient. Oui, la réconciliation nationale se fera avec le Mahdi ou ne se fera pas – Il y va de la crédibilité même du Prophète (PSL). Mais à quel Mahdi se fier ? C’est là toute la problématique

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