ENTRE 350 à 480 MORTS et 2100 BLESSES PAR AN Voiries urbaines: les routes de la mort!

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La route constitue un enjeu de taille au Sénégal avec 99 % des déplacements intérieurs de personnes et au moins plus de 95% pour les marchandises. Cependant l’insécurité routière coûte très cher à l’Etat aussi bien sur les plans financier qu’humain. Une évaluation montre que les accidents de la route font 350 à 380 décès par an, en majorité dans les villes. En 2005 elles ont coûté près de 45 milliards de F Cfa (base inférieure), soit plus de 120 millions de F Cfa par jour pour un Pib établi à 4535 milliards F Cfa.

Le transport est un secteur important de l’économie sénégalaise avec 7% du Pib (Produit intérieur brut). Seulement le sous secteur routier constitue un enjeu de taille avec 99 % des déplacements intérieurs de personnes et au moins plus de 95% pour les marchandises. Cependant, notre pays paye un lourd tribut de l’insécurité routière.

Selon le professeur Serigne Mbacké Seck, Enseignant-chercheur au Centre universitaire de recherche et d’étude de la mobilité (Curem) à l’Esp (Ecole supérieure polytechnique) de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar présentant une communication sur « Responsabilité des collectivités locales en matière de sécurité routière : où en est-on à Dakar ? », dans le cadre de la Semaine de la Prévention routière, l’insécurité routière coûte très cher à l’Etat aussi bien sur les plans financier qu’humain.

A en croire le professeur une évaluation de 2005 montre que les accidents de la route ont coûté près de 45 milliards de F Cfa (base inférieure), soit plus de 120 millions de F Cfa par jour pour un Pib établi à 4535 milliards F Cfa.

Pour la seule année 2005, l’insécurité routière a coûté , au total, 2 milliards 346 millions de FCfa. Les accidents de la circulation ont causé, cette année, 120 décès pour un coût financier estimé à 792 millions de FCfa. Le nombre de blessés s’élève à plus de 5000. Les blessures graves se chiffrent à 1068, coûtant 854 millions de FCfa alors que les blessures légères qui sont de 2011 ont valu 60 millions de FCfa. Quant aux dommages matériels qui s’élèvent à 3200, le Sénégal a perdu 640 millions.

Entre 350 et 480 victimes par ans

Serigne Mbacké Seck du Curem (Ucad) révèle que les statistiques entre 2002 et 2008 montrent que les accidents de la circulation font en moyenne 350 à 480 personnes tuées et 2100 blessés par an. En 2005, 440 personnes ont été tuées dont 155 piétons dans 3599 accidents impliquant 4611 véhicules. En 2006, 286 morts ont été dénombrés parmi lesquels 102 piétons dans 3419 accidents concernant 4404 voitures. En 2007, 320 victimes, dont 111 piétons, ont été enregistrées dans 3177 cas avec 4224 voitures concernées.

Cette insécurité routières est causée, entre autres, par l’excès de vitesse (7% des accidents), des défaillances humaines (l’alcool et la drogue, la fatigue, somnolence) avec 29 % des cas, le non respect de la ceinture de sécurité et le téléphone au volent avec 36 % des accidents. Il y a également les défaillances techniques des véhicules (9%), les infrastructures routières (4%), l’Imprudence des piétons (13%). Seuls 2% des accidents sont liés aux conditions atmosphériques.

Toutefois, 85% des accidents ont pour cause des défaillances humaines. En atteste, 85% des 3177 accidents corporels enregistrés en 2007 sont dus au comportement des usagers alors que l’état technique des véhicules n’y est que pour 9% selon le Bulletin d’analyse des accidents corporels (Baac). D’où l’urgence à prendre des mesures.

80% des chauffeurs sortent indemnes des accidents

Les voiries urbaines constituent les principaux lieux d’accidents avec 65% en 2002, 71% en 2003 et 83.5% en 2004. Cette situation s’explique par un défaut de conception, une classification non utile à toute mesure de prévention de la sécurité routière, une insuffisance d’entretient des infrastructures routières, facteur majeur ou aggravant l’insécurité routière.

Toutefois, l’Enseignant-chercheur souligne que dans les grandes agglomérations, le nombre d’accident évolue en dent de scie. Entre 2002 et 2004, le pourcentage des accidents n’a fait que progresser, surtout en milieu urbain où il est passé de 67% en 2002 à 85.5 % en 2004 et 83 % en 2006. Plus de 90% des accidents ont eu lieu dans des situations de chargement normal contre moins de 10% pour les surnombres. De 2002 à 2004, plus de 80 % des accidents ont impliqués des véhicules de transport de personnes contre 93% des accidents en 2006. Aussi, plus de 70% des véhicules sont âgés de plus de 10 ans en 2007 contre 69.9% en 2006

Si 80% des chauffeurs en sortent indemnes, les victimes des accidents sont en général des passagers (64% en 2002, 38% en 2003, 47% en 2004, 54% en 2005 et 46% en 2006). Entre 2002 et 2006, la proportion de piétons tués dans les accidents est de 45% à Dakar seulement. Les multiples structures et intérêts concurrents freinent l’application rigoureuse des textes

Le professeur Serigne Mbacké Seck, qui reste convaincu que les responsabilités sont partagées, reconnaît que l’Etat a toujours pris en compte la question de la sécurité routière à travers différent documents (DSRSP-I et II, SCA, LPST, le Plan stratégique de sécurité routière) et des organes de gestion de la sécurité routière (DTP, AATR, CETUD, DSP, DPC et CSR), etc. Les collectivités locales aussi jouent leur partition à travers des programmes de coordination, de planification et d’administration de la circulation routière. A cela s’ajoute le financement de la sécurité routière qui est essentiellement du ressort de l’Etat. Financement qui se fait à travers le Fonds de garantie automobile, la Fédération nationale des compagnies d’assurance, les communes et le Fonds d’entretien routier autonome.

Cependant, à l’exception du Fonds routier actuel, les actions de sécurité routière souffrent d’une prise en charge adéquate. De même, il existe un cadre juridique adéquat pour réglementer et assainir l’activité de la sécurité routière, mais les multiples structures et intérêts concurrents entraînent des difficultés dans l’application rigoureuse des textes et beaucoup de défaillances causes d’accidents.

C’est pourquoi le professeur Serigne Mbacké Seck recommande de nommer un organe de coordination en matière de sécurité routière, d’aider à développer une capacité institutionnelle pour mieux appliquer des mesures efficaces de dommages liés aux conséquences de l’insécurité routière. Il invite également à définir et préciser un niveau de responsabilité pour les collectivités locales, intensifier l’information et la sensibilisation pour amener les usagers de la route à comprendre les risques et à adopter un comportement sécuritaire.

La Nouvelle prévention routière du Sénégal (Nprs) a bouclé la 9e édition de la Semaine nationale de la prévention routière le dimanche 17 avril dernier. Dans le cadre de cette campagne de sensibilisation et d’éducation des populations sur la sécurité routière lancé le mardi 12 avril à Dakar sous le thème « La sécurité routière en zone urbaine », le Conseil régional de Dakar a abrité une conférence sur « Quel rôle pour les élus locaux en matière de sécurité routière » le vendredi 15 avril.
sudonline.sn

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