EROSION COTIERE Saly-portudal menacée de disparition

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Les professionnels du tourisme et responsables de réceptifs hôteliers de la station balnéaire de Saly-Portudal sont montés au créneau hier, pour tirer la sonnette d’alarme, suite à l’érosion côtière qui constitue une véritable menace sur leur outil de travail. Les syndicalistes et les responsables des travailleurs ont demandé aux nouvelles autorités étatiques de réagir avant qu’il ne soit trop tard.

Au cours d’une rencontre avec la presse, les délégués des travailleurs du secteur touristique de Saly-Portudal ont exposé leurs inquiétudes face à l’ampleur de l’avancée de la mer et son cortège de destruction d’ouvrages et de plages. Ils ont invité les autorités étatiques à leur venir en aide par la définition de plans d’actions et la mise en oeuvre de solutions idoines pour sauver la station balnéaire de Saly-Portudal de la furie de la mer et des milliers d’emplois. Des dizaines de millions de francs CFA sont déjà engloutis dans la lutte contre l’érosion côtière sans pour autant déboucher sur une solution durable.

Nicolas Forger, directeur de Fram Saly-Portudal, porte-parole des réceptifs est revenu sur e phénomène de l’érosion côtière de venu endémique ces dernières années. A l’en croire, « les causes restent liées en partie à des activités humaines dont l’édification d’infrastructures inappropriées le long du littoral .Elles ont perturbé le système d’équilibre et de compensation en provoquant l’interruption des flux sableux longitudinaux».

Les initiatives prises ou envisagées pour endiguer le phénomène depuis 2009 sont restées en partie vaines. Alors que les plages de l’hôtel Téranga et la pointe des pêcheurs de Saly-Koulang ont été dévorés par les eaux marines, celle de Saly est sous la menace d’une disparition. Filaos et Palm Beach disposent ainsi d’espaces de baignade dans un piteux état.

En dépit de travaux effectués il y a un an avec le génie militaire dans le cadre d’un partenariat public-privé, la mer continue d’avancer (voir photos), l’ouvrage est fragilisé par les percées des grosses marées. Les cages réalisées ont cédé pour donner des blocs de pierre et des bouts de ferraille éparpillés, défigurant ainsi les plages tant prisées par les touristes. Selon Nicolas Forger, les images offertes « sont apocalyptiques ». Le collectif des directeurs d’hôtel déplore le manque de cohésion sur les tentatives de trouver des solutions par les services et centres techniques impliqués dans la lutte contre l’érosion côtière. Il déplore aussi la mise en place d’ouvrages ou de réalisations qui, après avoir réglé des problèmes ponctuels, les transfèrent ailleurs.

Malgré des promesses fermes, le comité de pilotage du projet d’adaptation aux changements climatiques traine encore les pieds face aux urgences. Il tarde à réaliser les grands travaux pouvant endiguer de manière durable le mal. Pourtant, il risque d’être trop tard si rien n’est fait, car les houles vont continuer leurs œuvres de destruction avec comme conséquences, la perte de la clientèle faute de plages. Avec les conséquences économiques liées à la disparition d’hôtels du fait de l’érosion côtière. Encore affectés par les retombées négatives des tensions liées à l’élection présidentielle dernière, les hôteliers peinent encore à relancer leurs activités.

L’Etat appelé à la rescousse

Mamadou Diouf , Secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l’hôtellerie, de la restauration des cafés et bars du Sénégal, s’est impliqué avec les travailleurs dans la recherche de solutions à l’érosion côtière. Leur engagement se justifie par la volonté de ne pas voir détruit un pôle de développement économique.

La progression du phénomène de l’érosion côtière entraine, à l’en croire, une perte de plusieurs emplois directs et indirects. Ils demandent au gouvernement de Macky Sall de prendre des mesures immédiates pour sauver la station balnéaire de Saly Portudal et limiter les dégâts collatéraux.

Il se désole du manque de réaction du gouvernement suite aux menaces sérieuses d’engloutissement de la zone touristique de la station balnéaire de Saly-Portudal par la mer. Leur inquiétude reste liée à cette attitude de passivité dans la recherche de solutions. Il en appelle à la mise en œuvre de mécanismes techniques et institutionnels pour une meilleure gestion des risques liés à l’érosion côtière. Il fait observer que la menace sur les réceptifs hôteliers se traduit par des plages dévorées quotidiennement par les eaux marines.

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