EXIT LES CD ET AUTRES VERSETS CORANIQUES : La nouvelle démarche d’Idrissa Seck

Date:

Le Sénégal possède sans doute le secteur des télécommunications le plus développé de la sous région. Ce secteur est potentiellement une source importante de financement pour l’Etat et donc pour le développement de notre pays. En 2009, les services télécoms pèsent près de 415 milliards soit 6,9 % du PIB. Et pourtant, malgré ce succès dont on devrait s’enorgueillir, on assiste régulièrement depuis quelques années à des crises de confiance et à des remises en question systématiques de la politique de l’Etat dans le secteur par la succession de débats et ‘’affaires’’ dont les plus marquants sont :

• L’affaire Global Voice.
• les conditions d’octroi de la 3ème Licence à SUDATEL ;
• la situation précaire dans laquelle est maintenue SENTEL GSM (TIGO)
• les problèmes de qualité du réseau;
• la problématique de la redistribution optimisée de la valeur générée par le secteur entre l’Etat, les opérateurs et les utilisateurs ;
• l’absence de cahier des charges optimisés et du suivi de leur exécution ;
• les revendications non satisfaites du secteur privé national pour sa meilleure implication ;
• la définition d’une politique claire et stable sur la participation de l’Etat dans le capital de la SONATEL;
• le faible développement de l’accès de tous au téléphone et aux services associés (Service Universel );
.
La décision salutaire que vient de prendre l’ARMP d’annuler le contrat GLOBAL VOICE, doit être l’occasion pour l’Etat d’embellir sa conduite des affaires du secteur, et plus généralement du pays. En effet, la consultation préalable des parties prenantes, la sélection par voie compétitive du prestataire et enfin la communication au grand public sont aujourd’hui des pratiques standard minimales dans la gestion des marchés publics. Force est de constater que dans le cas du contrat Global Voice, ces standards n’ont pas été respectés. Ce qui a laissé planer des doutes sur la transparence des procédures du pays, installé la suspicion, l’image du Sénégal sur la scène internationale pouvant en souffrir.

Par ailleurs, cette affaire montre qu’il faut améliorer la régulation du secteur et assurer une meilleure répartition de la valeur qu’il génère compte tenu notamment des niveaux de rentabilité affichés par les opérateurs et des faiblesses à corriger (problème de qualité du réseau, service universel etc…). Les usagers doivent recevoir leur part des ressources importantes générées à travers une nette amélioration de la qualité du service, une extension de l’accès au service à tous les villages du pays, et une baisse des tarifs. Les opérateurs doivent être naturellement récompensés de leurs efforts d’investissements dans des proportions qui maintiennent l’attractivité de notre pays comme destination privilégiée d’investissements directs étrangers. L’Etat enfin doit améliorer la structure de ses prélèvements sans tuer l’incitation, pour faire face aux nombreuses demandes sociales.
La redistribution des bénéfices du secteur peut être
ainsi discutée dans le cadre d’une nouvelle fiscalité et de la revue des cahiers des charges des opérateurs. Le Ministre des finances ou même le Premier Ministre peut être chargé de cette mission. Il faudra cependant que la démarche soit participative et implique entre autres l’ARTP, l’association de défense des
consommateurs et les opérateurs. Le devoir et l’intérêt de l’Etat sont d’assurer un secteur des télécommunications apaisé qui puisse réaliser tout son potentiel.

Idrissa SECK
Maire de Thiès
Ancien Premier Ministre du Sénégal
Membre du comité directeur du PDS

EXIT LES CD ET AUTRES VERSETS CORANIQUES : La nouvelle démarche d’Idrissa Seck
Idrissa Seck sort de son mutisme lentement, par le biais de tribunes libres sur des sujets brûlants de l’heure. Après les mendiants, il parle de l’affaire Global Voice group (Gvg). Une démarche qui rompt d’avec sa traditionnelle façon de communiquer qui est loin d’être fortuite, selon ses proches. L’ancien Premier ministre sera désormais présent sur les questions d’actualité.

Pour son retour au-devant de la scène politique, l’ancien Premier ministre Idrissa Seck arrive à pas feutrés. Des tribunes libres – contributions dans un langage plus usité – pour véhiculer ses opinions sur la situation nationale. Il y a eu sa contribution sur les mendiants. Un texte publié, le 7 septembre, au plus fort de l’exécution de la loi interdisant la mendicité et la traite des personnes et dans lequel le maire de Thiès prônait une concertation préalable.
Hier, lendemain de l’annulation par l’Agence de régulation des marches publics (Armp) du contrat liant l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) à Global Voice group (Gvg) pour la gestion des appels téléphoniques entrants, l’ancien Premier ministre a encore publié une tribune libre sur la question intitulée «Optimiser la régulation du secteur des Télécommunications» (lire en page 10).
En l’espace de deux semaines, l’ancien numéro deux du Parti démocratique sénégalais (Pds) a fini de rompre avec ses déclarations hautement politiciennes, mâtinées aux références coraniques et déclinées à travers ses fameux Cd et lettres de Rebeuss (alors qu’il était en prison dans le cadre de l’instruction du dossier des Chantiers de Thiès) et autres conférences ou points de presse. Idy arbore désormais la prose simple sur des questions précises. Une réaction, faut-il le relever, à la plus récurrente critique qui lui a été faite : son mutisme, symbolique de son insensibilité aux multiples problèmes des Sénégalais. «C’est une nouvelle démarche qui s’intéresse aux questions d’envergure nationale, à des éléments de débat. Quand on aspire à gouverner, il faut que les gens sachent où l’on va. Quand on veut diriger, il faut montrer aux gens la voie à suivre, car tout change, tout bouge», souligne un de ses proches qui va plus loin en révélant qu’«Idrissa Seck estime que le pays est à un tournant et il a besoin de tous les cerveaux. Il va se prononcer sur toutes les questions d’intérêt national, mais pas sur des détails».
Il faut en outre relever dans sa démarche de rupture que l’ancien leader de l’ex-Rewmi tient à sa casquette de «membre du Comité directeur du Pds» qu’il spécifie à la fin de sa contribution. Un pied dans les préoccupations des Sénégalais, mais l’autre dans le Pds, car ne voulant laisser à personne l’appareil politique sur lequel il compte pour conquérir le pouvoir. Pour notre interlocuteur, «le Pds est association privée. Il y a une querelle de représentativité entre le président Abdoulaye Wade et lui. Idrissa Seck aime toujours rappeler qu’il a beaucoup investi dans le Pds et qu’il compte s’appuyer sur cet appareil pour accéder à la magistrature suprême. Il est également d’avis qu’il n’y a que deux appareils qui peuvent faire gagner des élections au Sénégal : le Pds et le Ps. Donc, il estime que ce serait stupide de laisser le parti à d’autres», soutient notre interlocuteur.

Barka Isma BA
popxibaar.com

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

CAN 2023

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE