Explosion de la corruption entre 2007 et 2010 : 1 240 milliards volés aux Sénégalais

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L’indice de transparence avait placé le Sénégal et un certain nombre de pays de la sous-région dans la zone rouge. Le Forum civil, de concert avec Osiwa a lancé Niet, une Nouvelle initiative pour l’émergence citoyenne et la transformation. Lors d’un panel organisé hier au siège d’Osiwa, des vérités sont sorties, qui font froid dans le dos mais, justifient également leur engagement en faveur de la promotion de la bonne gouvernance et de l’Etat de droit.

L’analyse dépouillée du Pro­fes­seur Abdoulaye Seck, de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, mesure l’impact de la corruption à l’aune de l’économie des pays victimes. Pour lui, l’impact de ces pratiques a frappé de plein fouet le Sénégal. En particulier  sur la période de 2007 à nos jours. Il mesure l’ampleur du phénomène : «De 2000 à 2007, la corruption n’a pas beaucoup évolué. C’est à partir de 2007 que l’indice a connu une régression de 3,7 à 2,9, entraînant annuellement, à partir de cette période, une perte d’environ 380 milliards de francs Cfa pour notre pays.»
La corrélation entre la consistance des pratiques corruptives et la croissance d’un pays est une donnée réelle, non négligeable. L’économiste souligne que la corruption, bénigne ou à outrance, entraîne une distorsion à l’allocation des ressources dans les économies des pays de la sous-région. Il argumente : «La corruption dé­courage l’investissement. Elle est une sur-fiscalité et par ailleurs, l’Etat ne sera jamais un acteur dans la lutte contre la corruption. Ce serait comme demander à un chauffeur de dresser le code de la route ou à un pédophile de rédiger les droits de l’enfant.»

«Ceux qui déclarent qu’ils avaient un milliard avant l’Alternance ne savent pas ce qu’ils disent»
Phénomène éminemment social, la corruption, de l’avis de Fa­tou­mata Hanne, sociologue, engendre des inégalités pour l’acquisition des ressources. Généralement passée sous silence ou même banalisée, la petite corruption tolère et même considère comme normaux les échanges d’argent pour services rendus.
Cette petite délinquance est du menu fretin pour Abdoulaye Niane de l’administration fiscale et domaniale, impliquée dans le rapatriement des biens mal acquis. En croisade contre le fléau de la corruption, l’administration a une panoplie de méthodes régaliennes dans les secteurs du cadastre, du domaine et de la fiscalité. Il explique : «On peut aisément reconstituer le capital d’une personne à travers les informations que nous stockons, tout comme nous pouvons recourir à la collaboration par des demandes d’informations. Les biens détournés sont nets d’impôts. Quelqu’un qui déclare à la suite d’une audition à la brigade de la gendarmerie ou à la Dic qu’il avait un milliard avant l’Alternance par exemple, celui-là ne sait pas ce qu’il dit. En confrontant sa déclaration avec son dossier fiscal, l’administration peut se rendre compte aisément que ce n’est pas vrai. En tout cas, ce n’est pas déclaré et donc, ce milliard-là n’a pas fait l’objet d’une imposition. Je me suis amusé à fiscaliser un milliard non déclaré et cela donne un milliard d’impôts au moins. C’est donc là, une preuve presque irréfutable. L’Etat peut lui demander à payer un milliard d’impôts.»
Le combat contre la corruption engagé sur tous les fronts oblige, de l’avis de Abdoulaye Dièye, universitaire et juriste, à créer une véritable indépendance du pouvoir judiciaire, jointe à une conscientisation de la société.
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