Faada Freddy: “Il faudra s’attendre à une belle transe”

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Après ses tournées européennes, Faada Freddy va présenter pour la première fois le Gospel Journey à Dakar. Le membre du groupe Daara J Family, va se produire les 12 et 13 Janvier prochain respectivement au Pullman et au Grand Théatre. Pour Faada Freddy, cette première sera un spectacle inoubliable. L’artiste promet de bonnes vibes.

Partenaire de l’événement, Galsen Genius s’est entretenu avec Faada Freddy.

Entretien

Enfin le Gospel Journey à Dakar. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour présenter le spectacle au Sénégal malgré la forte demande ?

Oui ! C’est vrai que c’est une demande qui était croissante. Et au fur et à mesure que je faisais des dates je remarquais que j’avais de plus en plus de demandes. J’avais déjà fait un sondage naturel avec un concert guitare – voix et a capella que j’avais donné à l’institut français de Saint-Louis et là j’ai découvert que vraiment c’était le moment. C’était en guichet fermé. La salle était pleine. Et j’ai décidé que quand je vais fermer ma tournée Gospel Journey je vais caler la dernière date au Sénégal. Donc j’ai attendu pour ces raisons là.

“Quand la musique est là je suis en transe.”

Pourrais-tu nous expliquer comment t’es venu l’idée de composer de la musique organique ?

Bah je l’ai toujours fait. Étant tout petit, je reprenais des musiques, quand je savais pas jouer d’instruments ,soit des trompettes et autres, et tout avec la bouche. Je construisais mes propres instruments aussi avec des boites de conserves. J’ai commencé même ma carrière à Daara J avec de l’a capella parce qu’on avait pas des instrumentaux, qu’on disait des phases B de vinyle. Au départ on était dans les “foureuls” et autre avec seulement du beatbox et un micro. Donc j’ai réellement commencé par carrière avec de l’a capella. C’est un retour aux sources. Et quand je me suis entendu avec mon producteur, Mr Malick Ndiaye, qui m’a accordé le challenge de faire un album sans instruments, je me suis dit voilà j’ai trouvé le producteur qui me correspond, quelqu’un qui prend des risques, quelqu’un qui me correspond. Pour moi la voix c’est le reflet de l’âme. J’ai toujours voulu faire une musique qui parle aux âmes. Donc je pense que la musique organique est quelque chose de naturel, qui peut être fait par tout le monde et souvent je fais des masterclass pour expliquer à quel point il est abordable de faire de la musique avec son corps. L’être humain a créé les instruments et lui qui en est le créateur doit autant regorger de ces fréquences là que sortent les différents instruments qu’il a créé. C’est un concept que je dis “Bio” parce qu’il n’y a pas besoin d’instruments, pas de guitare électrique, pas d’amplificateur branché,  juste le corps.

L’album est sorti il y a maintenant 2 ans, t’attendais-tu à un tel succès ?

Non ! du tout. Je ne m’attendais pas à ça. Je m’attendais  par contre à avoir du plaisir à jouer. J’ai énormément de plaisir à chanter cet album. C’était déjà un kiff au studio. On l’écoutait et on rigolait. La recherche des différentes voix, que ce soit des voix à octaves assez hautes, que ce soit des voix Soprano, ou des voix à altos ou très très basses. Je me suis amusé à faire de la recherche dessus et c’était déjà un kiff. Donc toute l’excitation résidait dans le fait de redécouvrir ce que ça allait donner sur scène et le show scénique est vraiment un surkiff. Et d’ailleurs c’est là que j’ai créé le concept de la “Kiffologie active” et donc mon fan club de Paris qui s’appelle la “Faada Team” vient souvent avec des t-shirts où est écrit la “Kiffologie active” et voilà tout est parti de là.

A quoi devra s’attendre le public lors du spectacle au Grand Théatre ?

Un spectacle show ! Parce que c’est ma nature. Quand la musique est là je suis en transe. Il faudra s’attendre à une belle transe, mais une transe d’amour. Parce que tout ce je fais je le fais pour l’amour et je le fais aussi pour les enfants. Une bonne partie des recettes va être donnée aux enfants du Village Pilote, des enfants sans abris, sans parents. C’est la raison pour laquelle je tiens vraiment à ce que le public vienne en masse pour non seulement partagé de bonnes vibrations mais en sachant qu’une partie de ce qu’ils paieront pour le ticket sera destinée à ses enfants.

“On jouait dans les “Foureuls”, aujourd’hui on joue dans les stades”

Les musiciens qui vont t’accompagner sur scène qui seront-ils ?

A la percussion corporelle il y’aura Martin Gamet; Manu Vince voix alto – percussion corporelle; Philippe Aglae que j’appelle le maestro; Marion qui fait les voix lyrics et percussion corporelle; Jean Marc qui fait aussi basse vocale. Ce sera une équipe de 6 avec moi qui sera composée de: 5 musiciens, 5 vocalistes. Il y’aura aussi les ingénieurs de sons qui jouent un rôle très important et les ingénieurs de lumières qui ont remporté le dernier concours du meilleur ingénieur de lumière en France. Ils viendront pour donner de la belle lumière au Sénégal.

Les 30 ans du Hip Hop Galsen seront célébrés bientôt, que peux-tu nous dire là dessus ?

C’est du “belle année”. Je me rappelle quand on démarrait le Hip Hop on nous disait “ne vous inquiétez pas c’est une musique passagère, vous n’êtes là que pour un moment après vous allez disparaître“. Aujourd’hui le Hip Hop est toujours là. Et ça confirme qu’il est une musique de vérité, une musique à message. Justement c’est la raison pour laquelle la nouvelle génération doit connaitre l’héritage qu’elle a reçu et qu’elle sache que les premiers morceaux de hip hop qu’on entendait c’était des morceaux de GrandMaster Flash. Le son s’appelait “The Message”. Et pour moi quand on parle du Hip Hop il s’agit du message. Il faut savoir que l’égotripe ne tue pas le message parce qu’il est important de garder la population éveillée dans un monde où on nous bouscule avec le lavage de cerveau de tout bord. Il est important que le Hip Hop joue son rôle de maintien de l’ordre, d’élévation de conscience et de messages constructeurs.

Qu’est-ce qui t’a le plus marqué durant ces années ?

Ce qui m’a le plus marqué ? Le talent de Duggy TeeDuggy Tee a montré à tous les rappeurs qu’il pouvait être ce qu’il voulait et pour moi il est l’incarnation du talent et d’une vision internationale. Dès que le Hip Hop a commencé il était déjà dessus. Il y’a aussi le fait de voir que le mouvement a démarré très très dur. On faisait des concerts et il y’avait des gens qui sortaient des machettes à la fin. On voit aujourd’hui que le mouvement est plus apaisé. Je pense qu’on en a fait une industrie et aujourd’hui on gagne notre vie grâce au Hip Hop donc on vient de très loin. On jouait dans les “Foureuls”, aujourd’hui on joue dans les stades. Je pense jusqu’ici le Hip Hop a gagné son pari. Ce qui m’a marqué c’est toute la lutte pour en arriver là, qu’on soit respecté et que le Hip Hop soit reconnu comme une musique et non comme un acte de vandalisme.

Qu’est ce que ça fait d’être Faada Freddy ?

C’est comprendre Faada. Parce que dans Faada, il y a Abdoul Fatah. Et Abdoul Fatah l’emporte sur Faada même si Faada est plus connu. Abdoul Fatah c’est le disciple qui fait le “laasime” le matin, le “Wassifa” le soir et je pense que tant que Abdoul Fatah les respecte Faada ne prendra pas le dessus avec l’égo de l’artiste qui voit bien sous les projecteurs. Un artiste est un artiste, même si il est adulé son rôle c’est sur la scéne. Une fois qu’il descend de scène, il est un père de famille. Le spectacle c’est comme parfois faire un film. Un acteur quand il finit son film cela ne veut pas dire que dans la vie actuelle il continue à jouer. Ma transe s’arrête sur la scène et une fois que Faada descend, Abdoul Fatah reprend le dessus. Mais je vous dirai toute de suite que Abdoul Fatah est plus important pour moi que Faada. Parce que Faada c’est un surnom. Celui que je suis avec tout ce qui va avec, son âme, ses aspirations spirituelles, est pour moi la construction de tout ce qui peut être réussi autour de moi. Pour moi tant que mon intérieur reste apaisé, je peux réussir tout ce qu’il y a autour. Et ça, ce n’est pas Faada qui le construit mais Abdoul Fatah.

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