Face aux professionnels des médias et aux étudiants : La Première Dame du Canada fait la leçon aux journalistes

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Il y a eu, hier, beaucoup de monde à l’Ucad II où était traité le thème : ‘Rôle des médias dans l’émergence d’une Afrique nouvelle’. Ce panel était inclus dans le programme retenu dans le cadre de la visite de la Gouverneure générale du Canada au Sénégal.

C’est devant un parterre d’étudiants, d’universitaires, de journalistes et d’intellectuels que la Gouverneure générale du Canada a introduit le panel consacré au ‘Rôle des médias dans l’émergence d’une Afrique nouvelle’. Et c’est en journaliste, ayant consacré près de deux décennies de sa vie à ce métier, qu’elle s’est adressée à cet auditoire. ‘… La journaliste que j’ai été, est ravie de participer à cette discussion sur le rôle et la portée des médias dans un monde qui doit à la fois être compris dans toute sa complexité et protégé contre l’étroitesse et les abus de la pensée unique’, dit-elle d’emblée. Pour la première Dame du Canada, le métier de journaliste, pour être bien pratiqué, doit être sous-tendu par une bonne formation. Elle fonde son assertion sur la thèse du président Léopold Sédar Senghor, selon laquelle ‘la formation des journalistes était cruciale’, car l’ex-président de la République du Sénégal voyait en eux des gardiens de la démocratie et des vigies de la liberté civique. ‘Car acquérir des connaissances sur ce qui nous entoure, maîtriser les techniques pour améliorer notre quotidien, réinventer le passé en fonction du présent, tout cela n’a de sens que si l’on donne à chacune et à chacun la liberté d’accéder à l’aventure humaine et d’y contribuer à part entière et sans entraves’, fait remarquer l’ancienne journaliste de Radio Canada.

De l’avis de Michaëlle Jean, autant le professionnel des médias doit avoir les outils nécessaires au bon travail qu’exige son métier, autant celui-ci doit avoir comme bréviaire le respect des règles d’éthique et de la déontologie. ‘Le journalisme sert à cultiver la clairvoyance, à nourrir la vigilance et à dénoncer les pratiques qui cherchent à empêcher qui que ce soit à donner son plein potentiel ou à abuser de la confiance de nos concitoyennes et concitoyens’, soutient-elle, avant de confier que ‘c’est une profession que j’ai pratiquée avec conviction car elle relève, selon moi, du devoir de mémoire, du besoin de comprendre, du combat contre l’indifférence, contre le sentiment d’impuissance, contre l’ignorance’.

Après ce cours magistral, la Gouverneure générale a partagé avec l’assistance la première leçon de journalisme qu’elle a reçue au contact de journalistes haïtiens, à l’occasion d’un documentaire qui portait sur les premières élections libres en Haïti, auquel elle participait comme recherchiste. ‘J’y ai vu à l’œuvre des journalistes dont la force de conviction forçait l’admiration’, confie-t-elle avant de poursuivre : ‘C’est auprès d’eux que j’ai compris la force de tenir un micro, de passer la parole et de la faire entendre, dans un climat où régnait la terreur’.

A la suite de la Gouverneure générale, il revenait à chacun des panélistes de faire un résumé du thème qui lui a été confié. C’est ainsi que le journaliste Mame Less Camara fera un rapide survol de l’historique de la presse sénégalaise en revenant sur les péripéties des différentes expériences vécues dans ce domaine. Quant à Souleymane Niang, secrétaire exécutif du Cored, il a axé son propos sur la problématique du respect de l’éthique et de la déontologie dans le journalisme et dont la structure à laquelle il appartient consacre tout son temps et son énergie. Il n’a pas omis d’évoquer la lancinante question de la dépénalisation des délits de presse qui, selon lui, n’est pas un combat gagné d’avance. Mama Diarra, une journaliste à la radio Manoré Fm, présentera, pour sa part, son médium qui œuvre dans le communautaire. Elle en fera le bilan en parlant des acquis de sa radio mais aussi des problèmes auxquels celle-ci est confrontée. Un journaliste canadien axera son intervention sur le retard de l’Afrique en matière d’information, surtout dans le domaine du numérique.

Les nombreuses et pertinentes questions du public en disaient long sur l’importance du thème choisi. Mais le temps faisant défaut, certaines sont restées sans réponses, la modératrice du panel Eugénie Rokhaya Aw ayant opté pour leur report aux calendres grecques.

A. KANE
walf.sn
Trajectoire iconclaste de Michaëlle Jean : L’ancienne journaliste devient chef d’Etat

Née à Port-au-Prince, en Haïti, et mariée à un cinéaste avec qui elle a eu une fille de 9 ans, c’est en 1968 que Michaëlle Jean est arrivée au Canada avec sa famille, après avoir fui le régime dictatorial de l’époque. Elle enseignera à la faculté d’études italiennes après avoir obtenu un baccalauréat en langue et littérature italiennes et espagnoles et poursuivi des études de maîtrise en littérature comparée à l’Université de Montréal. Elle put obtenir trois bourses d’étude qui lui ont permis de parfaire ses connaissances à l’université de Pérouse, à l’université de Florence et à l’université catholique de Milan. L’actuelle Gouverneure générale du Canada est une adepte des langues. Elle parle couramment le français, l’anglais, l’italien, l’espagnol et le créole.

Parallèlement à ses études, Michaëlle Jean a beaucoup fait dans le social et l’humanitaire. C’est ainsi que, pendant huit ans, elle a œuvré auprès des maisons d’hébergement et de transition pour femmes victimes de violence conjugale et participé à la création d’un réseau de refuges d’urgence au Québec et au Canada.

Par ailleurs, Mme Jean a connu une brillante carrière de journaliste. Ainsi, elle a été présentatrice et animatrice d’émissions d’information à la télévision de Radio Canada. Elle a, en outre, participé à plusieurs films documentaires réalisés par son mari, le cinéaste Jean Daniel Lafond. Ses réalisations lui ont valu beaucoup de distinctions, dont une pour un reportage sur les violences conjugales.

Elle a été, également, reçue comme membre de l’Ordre des Chevaliers de La Pléiade par l’Assemblée internationale des parlementaires de langue française et désignée citoyenne d’honneur par la ville de Montréal et le ministère québécois de l’Immigration pour ses réalisations dans le domaine des communications.

Assermentée le 27 septembre 2005, la très honorable Michaëlle Jean, 27e Gouverneure générale depuis la Confédération de 1867, exerce les fonctions de chef d’Etat.

A. KANE
walf.sn

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