Fair-play financier : comment Manchester City en est arrivé à une possible exclusion de la Ligue des champions

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Manchester City, menacé d’exclusion de la Ligue des champions, a toujours flirté avec les limites, voire les a parfois dépassées, depuis l’entrée en vigueur du fair-play financier en 2011.

Si l’information révélée lundi par le New York Times venait à être confirmée, Manchester City deviendrait le premier club exclu pour une édition de la Ligue des champions depuis l’adoption du fair-play financier (FPF) par l’UEFA en 2010 et son entrée en vigueur un an plus tard. Pour autant, le club détenu par un membre de la famille régnante d’Abou Dhabi n’en est pas à sa première sanction. Pointé du doigt par les « Football Leaks » qui ont révélé la somme colossale (2,7 milliards d’euros) apportée par les propriétaires émiratis depuis leur prise de pouvoir en 2008, via notamment des contrats de sponsoring surévalués, le champion d’Angleterre est dans la ligne de mire de l’organe externe chargé du contrôle financier des clubs par l’UEFA depuis plusieurs années.

Premier avertissement en 2014

En 2014, les Citizens avaient déjà dû se plier « à contrecoeur » aux mesures prises par la chambre d’instruction de l’instance (ICFC) en charge de faire appliquer les nouvelles règles drastiques voulues par Michel Platini, lorsqu’il était encore président de l’UEFA. À l’instar du PSG la même année, City avait été épinglé pour ne pas avoir respecté l’équilibre entre ses recettes et ses dépenses. Son déficit dépassait alors le maximum de 30 millions d’euros autorisé. En conséquence, il avait été condamné à payer une amende de 60 millions d’euros.Football Leaks : comment Gianni Infantino a aidé Manchester City pour le fair-play financier

« Dans des circonstances normales, le club souhaiterait défendre sa cause et exposer sa position à travers toutes les voies de recours. Mais notre décision doit être mise en balance avec les réalités pratiques pour nos supporters et nos partenaires », avait alors expliqué le club mancunien qui, « dans l’intérêt de (ses) opérations commerciales », n’avait pas souhaité faire appel de cette décision. L’instance européenne avait ainsi retenu 20 millions d’euros de ses gains sous forme de droits télé et résultats obtenus en Ligue des champions. Quarante millions supplémentaires pouvaient aussi être bloqués si le club ne revenait pas à l’équilibre la saison suivante. Ce qui avait finalement été le cas, l’amende se limitant ainsi à 20 millions. Dans le cadre de la même sanction, Manchester City avait aussi été contraint de recruter pour un montant maximal de 60 millions d’euros. L’achat de joueurs devait impérativement être soumis à une vente préalable.

Cet avertissement concret et contraignant n’a pas empêché le cheikh Mansour de poursuivre ses investissements en injectant de l’argent massivement, par le biais de stratagèmes douteux. Selon Mediapart, le richissime propriétaire aurait versé des fonds à des sponsors, pour qu’ils les reversent ensuite au club sous couvert de partenariats. Il aurait aussi financé des sociétés parallèles pour des missions externes, tout en continuant à empocher les gains de ses activités.Football Leaks : Comment Manchester City contournait le fair-play financier

Nouvelle enquête ouverte début 2019

Une manière à chaque fois de contourner le fair-play financier qui a fini par avoir des conséquences, puisque le contrôleur financier a ouvert une nouvelle enquête pour des « violations potentielles » des règles du FPF, début 2019. La Premier League lui a emboîté le pas, sommant le club de « s’expliquer », à la suite des révélations du quotidien allemand Der Spiegel, en novembre 2018, concernant le paiement interdit d’une indemnité de transfert pour l’achat d’un mineur, Jadon Sancho, arrivé au club en 2015 à l’âge de 14 ans. Toutes ces affaires auraient donc décidé l’ICFC à frapper fort cette fois, et plus seulement au porte-monnaie. L’exclusion de la C1 de City, pour la saison prochaine ou la suivante, si elle se confirme, démontrerait que l’UEFA n’a pas du tout l’intention de lever le pied en matière d’application du fair-play financier, même si un assouplissement pour les clubs les plus riches semblait, un temps, avoir été envisagé. 

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