[Bonjour l’Afrique] Fermeture annoncée des bases militaires français au Sénégal : Un vrai-faux départ

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« Les bases françaises vont quitter le Sénégal, en vertu d’un accord, qui sera paraphé avant le 4 avril 2010 par les deux parties ». Telle est l’annonce laconique, rendue public par Mouhamadou Bamba Ndiaye, porte parole de la présidence de la République du Sénégal. La nouvelle est confirmée par l’entourage du ministère français de la Défense, mais du côté de l’Hexagone, on évoque un palliatif consistant à ériger à Dakar « un pôle de coopération militaire à vocation régionale ». En réalité, la France ferme ses bases, mais est partie, sur le plan militaire, pour être un absent très présent en raison de l’étendue des enjeux stratégiques de toutes sortes.

Pour ce cinquantenaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale, le départ du dernier soldat français, aurait apporté plus de relief à la valeur symbolique de la célébration. Des sources proches du ministère français de la Défense, citées par l’hebdomadaire français « Le Nouvel Observateur », font état d’ « une diminution (de la présence militaire française au Sénégal), mais pas « d’une disparition ». Il faudra s’y faire. L’heure n’est pas encore au départ de la troupe. Même si la perspective pour l’Etat sénégalais de récupérer 300 hectares de terre, occupées gratuitement par les Forces françaises du Cap-Vert (FFCV) constitue un enjeu de taille, trois facteurs principaux liés à des incidences stratégiques, géopolitiques, voire économiques, risquent d’alourdir le mouvement de la colonne.

La France s’est engagée dans les Forces africaines en attente (FAA), de l’Union africaine (Ua) et les FFCV basées à Dakar, forces qui apportent soutien opérationnel et logistique à la Brigade ouest-africaine des FAA, forte de 6 000 hommes. Elle ne compte pas lever le pied au moment où les Américains s’implantent dans le continent noir par l’intermédiaire de l’Africom, force quasi-concurrente.

D’autre part, de nouveaux périls prolifèrent en Afrique et inquiètent beaucoup l’Occident. Il s’agit du terrorisme qui s’invite dans la zone saharo-sahélienne, sous la férule de Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et de la prolifération de narcotrafiquants en Afrique de l’Ouest. Au plan économique, la France est le premier partenaire commercial du Sénégal où « environ 250 entreprises françaises sont implantées », selon un rapport de l’Assemblée nationale française. Compte tenu des enjeux financiers énormes, il faut veiller sur les intérêts français. On ne sait jamais.

Mais, c’est aussi et surtout, la présence au Sénégal de 25 000 Français, la plus importante communauté expatriée de l’Afrique sub-saharienne (avec Madagascar), dont il faut veiller sur la sécurité et celle de leurs biens. Le cas ivoirien, pays prospère et paisible jusqu’à un certain jour de septembre 2002, est là pour rappeler que le risque zéro n’existe pas. La présence des soldats français sur le territoire ivoirien a permis, en 2004, de veiller sur la sécurité de leurs citoyens et organiser leur rapatriement massif vers l’Hexagone.

La France part, mais restera très présente. C’est un vrai-faux départ, un vœu pieux, à l’image de « la rupture » promise par le président Sarkozy dans la conduite des relations franco-africaines (avec la françafrique). Cette fermeture annoncée des bases militaires françaises au Sénégal a des relents cosmétiques et au mieux, de marketing politique. Même si une position consensuelle est en vue, rien n’est encore arrêté par rapport aux Accords secrets de défense, en cours depuis 1974 et en renégociation depuis mai 2008. « Deux choses qui sont distinctes », précise un officier supérieur de l’Armée.

Les bases militaires coûtent cher à la France, mais les enjeux stratégiques de leur maintien sont considérables. La solution médiane de les substituer à « un pôle de coopération militaire à vocation régionale » semble incongrue. Est-ce une manière d’éviter de verser le « loyer » annuel de 30 millions d’Euros, agité naguère par le président Abdoulaye Wade (somme que la France paie à Djibouti) des 300 ha de terres occupées par les FFCV ?

Cheikh Lamane DIOP

africanglobalnew.com


1 COMMENTAIRE

  1. qu’ils rentre chez eux en france ,ils passent tous leurs temps a nous espionner et a baiser nos femmes.,ses soidissent soldats des plages ,des restaurants et des discotèques sènègalais ..

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