Fermeture des bases militaires françaises au Sénégal: »C’est une diminution, ce n’est pas une disparition » selon un officiel français

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La France confirme, samedi 20 février, son intention de fermer ses bases militaires au Sénégal, fortes de 1.200 hommes et qui constituent une de ses trois installations permanentes en Afrique, mais elle souhaite conserver à Dakar un « pôle de coopération militaire à vocation régionale ».
« Les bases militaires françaises vont quitter Dakar en vertu d’un accord qui sera signé avant le 4 avril (date de l’indépendance du Sénégal) par les deux parties », a déclaré vendredi le porte-parole du président sénégalais Abdoulaye Wade, Mamadou Bamba Ndiaye, sans apporter d’autres précisions.
Cette annonce surprise de la part des autorités sénégalaises intervenait juste après la visite de quelques heures à Dakar du ministre français de la Défense Hervé Morin, consacrée notamment à la renégociation des accords de défense entre la France et le Sénégal.
Il devait « lui remettre un message du président Nicolas Sarkozy », selon une source proche du dossier.

25.000 Français en Afrique de l’Ouest

La France et le Sénégal, ex-colonie française, sont liés par un accord de défense depuis 1974, et quelque 1.200 militaires français (terre, air, mer) sont « pré-positionnés » à Dakar dans le cadre des « Forces françaises du Cap Vert » (péninsule de la région dakaroise).
Quelque 25.000 Français vivent dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, réputé pour sa stabilité politique et qui est l’un des rares du continent à n’avoir jamais connu de coup d’Etat depuis son indépendance en 1960. Il s’agit de la plus importante communauté française en Afrique subsaharienne avec Madagascar.

« C’est une diminution, ce n’est pas une disparition »

La fermeture prochaine des bases françaises a été très vite confirmée à Paris par le ministère de la Défense.
« Le concept de base a vécu et on va vers autre chose, la mise en place d’un pôle de coopération régionale », a-t-on déclaré dans l’entourage du ministre de la Défense Hervé Morin.
« Les détails de la mise en œuvre doivent encore faire l’objet de discussions avec la partie sénégalaise », a précisé le ministère.
Publié au printemps 2008, le Livre blanc sur la Défense annonçait « à terme, une présence (française) sur la façade atlantique du continent africain (et) une sur sa façade orientale », laissant entendre que l’une des bases riveraines de l’Atlantique, Libreville ou Dakar, serait sacrifiée.
Mais, en septembre 2009, Hervé Morin avait affirmé que les bases de Dakar et de Libreville seraient maintenues, sans toutefois complètement rassurer de nombreux militaires français vivant au Sénégal avec leur famille.
« C’est une diminution (de la présence militaire française au Sénégal), ce n’est pas une disparition », a relevé une source française proche du dossier. « Mais le Gabon a pris de l’ampleur par rapport au Sénégal », a-t-elle admis.
Le chef de l’Etat français est d’ailleurs attendu le 24 février à Libreville, avant de se rendre au Rwanda.

« Je suis suffisamment protégé par mon armée »

L’échéancier du retrait militaire français au Sénégal et le nombre de militaires demeurant à Dakar n’ont pas été précisés, tant du côté français que sénégalais. « On attend de voir, c’est une décision politique qui doit être finalisée », a précisé cette source française.
En mai 2008, le président sénégalais avait affirmé que son pays « ne serait pas le dernier pays à maintenir une base (militaire) française en Afrique ». « Il ne peut pas y avoir d’agressions extérieures, j’ai beau réfléchir, je ne vois pas qui peut agresser le Sénégal », avait-il souligné.
Et « les accords de protection du chef de l’Etat ou de gouvernement, personnellement, je n’en ai pas besoin. Si cela existe, il faut les supprimer. Je suis suffisamment protégé par mon armée », avait-il conclu.

(Nouvelobs.com)

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