Fief de Sadio Mané, Papis Demba Cissé : Pourquoi le sport peine à décoller à Sédhiou ?

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La région de Sédhiou a donné au football sénégalais deux de ses plus brillants éléments : Sadio Mané, le « Lion » le plus cher de l’histoire depuis qu’il est passé en début de saison de Southampton à Liverpool (Premier league anglaise) et Papis Demba Cissé qui, après s’être illustré en Bundesliga et en Premier league, a migré en Chine. Pourtant, la région qui les a vus naître manque de presque tout en matière de sport et peine à s’illustrer autant en football que dans d’autres disciplines. Nous avons envoyé une équipe enquêter sur place.

Manque criant d’infrastructures : Les Asc squattent le terrain du nouveau lycée
Dahaba président de la Ligue de SédhiouEn plus du manque criant de moyens, les clubs de Sédhiou sont confrontés au problème d’infrastructures sportives. Le seul stade communal qui servait de lieu de compétition est fermé depuis deux ans pour travaux. Son ouverture, prévue en novembre ou décembre au plus tard, reste hypothétique. En attendant, c’est le terrain du nouveau lycée de Sédhiou qui sert de solution de secours.

Les moyens, c’est ce qui manque le plus à Sédhiou. A l’unanimité, les autorités sportives de la région reconnaissent que c’est la principale cause explicative du blocage du sport de la région du Pakao. Et s’il faut y ajouter le manque criant d’infrastructures sportives constaté sur les lieux, cela fait déjà trop pour cette nouvelle région. Le seul stade de la ville est en chantier depuis deux ans et devrait être livré en « novembre ou décembre prochain », d’après Fodé Boukhary Dahaba. Le président de la Ligue régionale de football n’arrive pas à s’expliquer le fait que « Sédhiou soit la première capitale de la région de la Casamance et qu’elle n’ait pas de stade fonctionnel».

Et au point où évoluent les travaux qui « concernent la tribune de 2.000 places et la grille de protection », Abdoulaye Diallo doute du respect de l’échéance de « sept mois » qu’aurait donnée l’entrepreneur pour livrer le stade. « On nous parle du mois de novembre, mais au rythme où évoluent les travaux, je suis inquiet », regrette ce responsable d’une Asc de la place, très remonté contre les autorités. D’après Diallo, « ce n’est pas normal qu’une région comme Sédhiou qui a produit des internationaux comme Sadio Mané et Papis Demba Cissé » soit ainsi « négligée » en termes d’infrastructures. « Bien de régimes se sont succédé au pouvoir, avec toujours les mêmes promesses non tenues. Mais, avec le nouveau régime, il y a un espoir », reconnaît M. Diallo, par ailleurs ancien président du Conseil régional de la jeunesse de Sédhiou.
En attendant, les équipes de la localité squattent les terrains des établissements scolaires dont celui du nouveau lycée de Sédhiou pour organiser leurs compétitions. Le stade est une « vieille doléance de la jeunesse locale. Cela a toujours été une préoccupation. Des jeunes ont d’ailleurs été emprisonnés à Kolda pour avoir participé à des manifestations pour réclamer le stade », rappelle Abdoulaye Diallo. En fait, M. Diallo ne peut pas comprendre que Sédhiou « regorge de talents et que ces derniers n’aient pas de cadre d’expression », en clair, des infrastructures dignes d’abriter leurs manifestations.

Mais, Abdoulaye Diallo peut nourrir l’espoir puisque « depuis quelques temps, le nouveau régime a pris en compte ses préoccupations. Il a pris des mesures pour doter la jeunesse d’infrastructures sportives ». Et d’après Dahaba, en plus du stade communal actuellement en chantier, l’Etat aurait promis de construire un stade régional à Sédhiou. Certes, la tribune du stade communal est sortie de terre, mais Abdoulaye Diallo reste encore sceptique quant au respect du délai de livraison. Ainsi, il émet des doutes sur la date de livraison (le mois de novembre), même s’il préfère que l’entrepreneur prenne « le temps nécessaire pour faire une infrastructure de qualité ».

Le président de la ligue régionale précise que l’Etat a prévu de construire le stade mais ne prend pas en compte l’éclairage et le gazon synthétique. Un volet du projet que les autorités locales auraient promis de prendre en charge. « Nous avons pris langue avec Papis Demba Cissé et Sadio Mané pour doter le stade de projecteurs et mettre une pelouse synthétique », d’après M. Diallo. Les deux internationaux, fils du terroir, auraient donné leur accord, en attendant « la piste d’athlétisme qui ne fait pas partie du contrat », d’après Dahaba. Un Comité de suivi a été mis sur pied pour piloter ce dossier.

Les footeuses aussi crient leur malaise
Stade de la villeDans le marasme qui caractérise le sport à Sédhiou et le football en particulier, les « footeuses » ne sont pas en reste. Le problème est partagé par les trois formations dont les responsables font des pieds et des mains pour donner corps à une ambition difficilement réalisable.

La région de Sédhiou compte trois clubs de football féminin : Kumare, Tessito Réal de Marsassoum et Diato qui tentent, tant bien que mal, de tenir le flambeau et de placer la région dans le landerneau de la discipline sur le plan national. Des efforts qui, pour le moment, ne portent pas leurs fruits à l’échelle nationale. Puisque les trois entités évoluent en division régionale, loin de l’élite. Les atouts pour franchir le cap et intégrer la 1ère Division ou du moins, le niveau 2 du foot national ne manquent pas même si les problèmes sont multiples.

Pour Fatoumata Samb Sylla, responsable du football féminin à Sédhiou et ancienne de l’Ucas, le contexte global du football féminin dans la localité est caractérisé par des conditions difficiles du fait du manque de moyens : une « réalité partagée par tous les sportifs de la région ; ce qui constitue un frein au développement du sport ici ». Sur le plan des infrastructures, les footballeuses ne sont pas mieux loties que leurs homologues masculins qui n’ont pas de terrain ; l’unique réceptacle des rencontres et autres mises en jambes est fermé depuis quelques années car devant abriter le nouveau stade en construction.

Tous ces problèmes que rencontre la discipline dans la localité font dire au président de la Ligue que « le football féminin de Sédhiou n’a pas de visibilité à la Fédération ». Et pour l’heure, Fodé Boukhary Dahaba renseigne que l’instance régionale n’a pas encore touché la subvention que la Fsf alloue au football locale de cette année ; « alors que cette somme nous permet de rembourser certaines dettes ». Pour tenter de faire face, c’est plutôt à une routine que les responsables ont recours pour ‘‘renflouer’’ les caisses. En l’absence de soutien des autorités locales, ils font avec les moyens du bord.

« Pour y remédier, nous organisons des soirées dansantes pour rechercher des fonds et des quêtes auprès des populations pour avoir de quoi financer nos activités. Mais à la longue, c’est lassant », concède Mme Sylla. Pour lui, la gestion du sport dans la localité relève d’un véritable parcours du combattant et qu’il faut beaucoup de courage pour ne pas céder. « Depuis notre adhésion à la Fédération en 2011, nous participons régulièrement à des compétitions. Nous avons une subvention de la Fsf avec laquelle nous remboursons nos frais de transport ». Un appui insuffisant qu’il convient de compléter à chaque fois. D’autant plus que la formation se déplace à cinq reprises pour se rendre chez ses adversaires et reçoit également à cinq reprises ; des rencontres qui entrainent des dépenses.

« Un seul voyage sur Oussouye a absorbé la subvention de la Fédération », concède Khalil Diop, un des encadreurs. Il note également la difficulté pour la formation à avoir des équipements. Et là, il souligne que « ce sont deux Asc de navétanes qui nous prêtent des maillots que nous donnons aux filles. Papis Demba Cissé avait donné 5 ballons au football local et nous en avons reçu 3 dont les deux sont déjà gâtés ». Aussi pour permettre aux joueuses d’avoir des sparring-partners, ils les font jouer contre des jeunes d’un centre de formation de la ville pour qu’elles aient de la compétition.

Pourtant, un gros réservoir de talents
Les résultats du football féminin de Sédhiou à l’échelle nationale contrastent d’avec les ressources dont dispose la localité, si l’on en croit les responsables sur place. Mme Sylla estime que le football féminin à Sédhiou prend part à toutes les manifestations organisées sur le plan national, comme pour signifier que les clubs ont les potentialités en termes de joueuses pour entretenir l’adversité. Et Khalil Diop renchérit : « nous avons des talents inexploités mais qui peuvent apporter quelque chose à l’équipe nationale même ». Si Sadio Mané et Papiss Demba Cissé ainsi que d’autres jeunes s’illustrent chez les hommes, pourquoi ne devrait-il pas en être ainsi pour les dames ?, se demandent les responsables de la discipline à Kolda.

Ils annoncent ainsi que le potentiel existe et qu’il convient de l’exploiter au grand bénéfice du football et de la localité. Mais le problème commun à tous les sportifs se trouve être celui des moyens pour permettre à tout ce beau monde de s’exprimer. « Avec peu de ressources, nous pourrions monter en D1 avec le potentiel que nous avons », estime l’encadreur. Qui souligne que cette année, la Fédération et la mairie ont appuyé le football féminin à hauteur de 250.000 et 200.000 FCfa pour lui permettre de terminer la saison. « C’est avec cette somme que nous motivons les filles en leur octroyant chacune 10.000 à 15.000 FCfa pour les intéresser ». Des gestes qui ont pour, entre autres conséquences, la réception, « chaque année, beaucoup de prétendantes pour jouer dans l’équipe ».

Des facteurs sociologiques qui constituent un frein
En plus des problèmes liés au manque de moyens et au déficit d’infrastructures pour accueillir les compétitions, des écueils d’ordre sociologique constituent l’autre casse-tête auquel les responsables du football féminin doivent faire face à Sédhiou. Dans une localité où la tradition est tenace avec des croyances qui perdurent, la pratique sportive chez les jeunes filles est souvent mal vue. Ce qui dépeuple parfois les terrains de football de Sédhiou. « Ici, les parents ne sont pas toujours disposés à laisser leurs filles pratiquer du sport, en particulier le football », renseigne Fatoumata Samb Sylla.

Elle évoque les multiples prétextes qui poussent les parents à retenir leurs filles hors des terrains. Aussi, l’indisponibilité des joueuses une bonne partie du temps n’est pas pour faciliter la tâche et n’assure pas la pérennité dans la performance. Car dans une localité où la religion occupe une bonne place dans les coutumes et us des populations, les événements religieux sont fréquents. Et l’encadreur ainsi que la responsable du football féminin renseigne que « les jeunes que nous avons dans l’équipe sont indisponibles plusieurs jours lors de Gamous qui sont très fréquents dans la localité et en fin d’année pour lesquelles elles se cotisent pour faire la fête ».

Ce qui fait qu’ils sont obligés de leur rembourser l’argent investi pour les avoir sous la main lorsque l’équipe a besoin d’elles. Pour convaincre les parents de laisser leurs filles intégrer les équipes de football, les responsables usent d’astuces, mais surtout de pédagogie. C’est ainsi que les icônes du sport sont mises à contribution pour démontrer que la pratique sportive est aussi faite pour les filles. « Nous avons montré aux parents des modèles de réussite dans le sport, à l’image d’Amy Mbacké Thiam, qui pourraient inspirer leurs filles », a dit par exemple M. Diop qui assure s’investir personnellement auprès des parents.

Football : L’Ucas ciblée pour être le club-phare de la région
Boubacar BiayeSe doter d’un club d’élite de football autour duquel tout Sédhiou se retrouve, c’est le très cher projet des responsables sportifs de la région. Le choix porté sur l’Ucas de Sédhiou fait l’unanimité dans le Pakao.

A l’image des autres contrées du pays, Sédhiou rêve d’un club phare autour duquel tout le Pakao se reconnaîtrait. « Nous voulons un club d’élite à Sédhiou pour fédérer toute la région », annonce Boubacar Biaye, au nom des représentants du monde sportif de Sédhiou. Et à ce sujet, l’Ucas, pensionnaire de la Nationale 2, semble rallier tous les suffrages et devrait bientôt fédérer toutes les énergies, afin que, le plus vite possible, Sédhiou joue sa partition dans le foot national. Même professionnel.

« Nous voulons agir à l’unisson et monter un club d’élite dans la région », renchérit Abdoulaye Diallo. Après avoir passé en revue les difficultés rencontrées sur les lieux, le président de l’Organisme régional de coordination des activités de vacances (Orcav) de la localité et trésorier de la Ligue régionale de foot met particulièrement l’accent sur le manque d’infrastructures. « Nous jouons sur des terrains vagues qui n’ont même pas de grille de protection. Nous avons un manque criant d’infrastructures dans la localité avec un seul terrain », regrette M. Biaye très remonté contre les autorités du pays en général, et municipales en particulier. « Sédhiou est négligé, il y a un manque de considération pour la localité et une injustice à notre endroit. Et c’est ce qui a causé les problèmes d’il y a quelques années, avec l’emprisonnement de nos jeunes à Kolda », se désole le secrétaire général de l’Orcav.

362 clubs dont 3 en Nationale 2
D’après M. Biaye, Sédhiou compte, à l’échelle régionale, 362 équipes réparties dans 30 zones. Sur le plan national, 3 clubs en Nationale 2 (Ucas, Samine et Tessito Real de Marsassoum) et 16 clubs en division régionale. Deux écoles de football dans la Commune et trois à l’échelle régionale travaillent dans la formation. Et dans ce secteur de la formation, « la région n’a qu’un seul entraîneur de premier degré, tous les autres sont des initiateurs », précise M Biaye. En petites catégories, le trésorier général de la Ligue a notamment constaté la présence d’un « potentiel qui ne cherche qu’à être encadré », mais aussi « des clubs qui ont besoin d’un cadre d’expression ».
Les responsables du mouvement sportif de Sédhiou ont hâte de réceptionner leur stade.

« Papis Demba Cissé et Sadio Manéont une dette envers Sédhiou »
« Alors que le chantier du stade tarde à se terminer, on nous dit que c’est un projet évolutif avec des plateaux qui seront construits tour à tour, en attendant d’avoir le stade régional promis par le président de la République, Macky Sall. A notre niveau, en tant qu’acteurs du sport, nous ne sommes pas restés les bras croisés. Nous avons mis en place un Comité de suivi du stade pour apporter notre touche à la construction. Nous voulons prendre en charge l’éclairage et la pelouse qui ne sont, pour le moment, pas prévus dans le projet initial. Nous n’attendons pas tout de l’Etat.

C’est ainsi que nous avons mis à contribution les fils du terroir qui sont dans la diaspora pour nous aider. Papis Demba Cissé et Sadio Mané qui ont joué ici avant de percer ailleurs, ont été sensibilisés et ils ont promis de nous appuyer. Ils ont une dette envers Sédhiou. Ils étaient des produits finis avant d’aller dans d’autres clubs à Dakar d’où ils sont partis pour l’Europe. Nous voulons régler les problèmes structurels et espérons l’accompagnement des pouvoirs publics. Nous réclamons notre part de l’Etat mais nous faisons avant tout avec nos moyens. Nos collectivités n’ont pas assez de ressources mais nous travaillons avec intelligence », résume Boubacar Biaye.

Sédhiou handball club : La vitrine du sport du Pakao peine à retrouver les sommets
terrain de footballA Sédhiou, le handball est la deuxième discipline sportive après le football. Du moins, si l’on se fie à la participation de la « petite sphère » au rayonnement sportif de la région. Et comme le sport-roi, le handball pâtit du manque de moyens ; ce qui n’est cependant pas pour décourager les acteurs qui font avec les moyens du bord pour entretenir la seule équipe de la région et lui permettre de retrouver les sommets.

S’il y a bien une discipline qui positionne Sédhiou dans le paysage sportif national, c’est bien le handball, avec une équipe qui flirte avec l’élite de la discipline au Sénégal avec des va-et-vient dans le championnat de 1ère division. Car en dehors de l’équipe de football de Tessito Real de Marsassoum, la « petite sphère », via la formation de Sédhiou Handball Club, fait exister la capitale du Pakao dans le landerneau sportif national et fait actuellement la fierté de toute une région. Car à travers cette formation, toute la population de Sédhiou s’est fait représenter au moins dans une discipline sportive au sein de l’élite du sport sénégalais.

Issu de l’ancienne association mythique de l’Ucas (Union culturelle et artistique de Sédhiou) aux multiples composantes sportives et culturelles, le Sédhiou handball club a disputé entre 2010 et 2013, le championnat national élite (D1) de handball du Sénégal avant de descendre en division inférieure. Le Sédhiou Handball Club s’efforce de représenter dignement la contrée au niveau national à travers sa discipline malgré la modicité des moyens à sa disposition. Les responsables essayent tant bien que mal de faire bouger les lignes et de donner la meilleure image de la localité à travers le sport.

Ils sont accompagnés timidement par les autorités pour assurer la prise en charge des équipes masculine et féminine ainsi que des déplacements. Des frais auxquels s’ajoute la dotation en équipements dans un contexte marqué par le défaut d’infrastructures et en particulier d’une aire de jeu pour accueillir les pratiquants. Ce d’autant que le seul terrain dont dispose la ville est dans un état de dégradation très avancé. Pourtant, la prise en charge de la formation devrait plutôt relever d’une mutualisation des énergies surtout que Sédhiou Hbc est la seule équipe de toute la région à disputer des compétitions. Car comme l’a souligné le président de la Ligue régionale de handball, Mamadou Lassana Ndiaye, les autres formations ont disparu.

« En plus de Sédhiou, Goudomp comptait également une équipe de handball mais des problèmes ont conduit à sa disparition. Il y avait un problème avec celui qui l’animait et qui est professeur d’Eps à Djibanar. Il s’est finalement retiré et le club n’a pas survécu à ces problèmes ». A Marsassoum aussi, soutient-il, la formation n’a pas survécu aux dissensions entre ses membres. Ce qui fait que « il n’y a plus que Sédhiou qui résiste malgré les difficultés ».

Des efforts insensés pour entretenir l’équipe
Sédhiou Handball Club se déplace régulièrement dans le voisinage immédiat pour disputer ses matchs du championnat. Elle effectue cinq déplacements sur les terrains de ses adversaires et reçois également ces mêmes formations. Pour un total de dix rencontres qui nécessitent des moyens qui ne sont pas toujours disponibles. D’autant plus que c’est du colmatage qui permet aux administrateurs de s’en sortir. « Pour entretenir l’équipe avec ses différentes sorties, les membres se cotisent. Nous sommes quatre ou cinq travailleurs à entretenir l’équipe », a dit le patron de la Ligue.

Le président du club ajoute qu’après sa montée en D1 en 2010, la formation est redescendue trois ans plus tard, faute de moyens. Actuellement, elle évolue en D2 et se bat régulièrement pour retrouver le sommet de la discipline sur le plan national. D’autant plus que chez les filles, Sédhiou a fait le vide autour de lui dans la Zone sud constituée des formations de Sédhiou, Ziguinchor, Tambacounda et Kolda. Le club a d’ailleurs remporté le tournoi zonal disputé à Ziguinchor qui lui avait ouvert les portes de la compétition nationale disputée à Thiès en août dernier. Un rendez-vous au cours duquel les représentantes du Sud se sont arrêtées en demi-finales face à des adversaires mieux loties sur le plan des moyens, estiment leurs dirigeants.

« A Thiès, on s’est retrouvés confrontés à nos difficultés. Car à la présentation, au moment où nos adversaires de l’Université Gaston Berger étaient bien huppées avec leurs blousons, nos filles n’avaient même pas de maillots. Psychologiquement, elles étaient donc abattues avant de descendre sur le terrain ». Les seuls soutiens que le club reçoit des autorités locales sont loin d’être suffisants, ne serait-ce que pour disputer deux matchs. Car avec des déplacements hors de la ville, c’est quasiment intenable même si, tiennent-ils à préciser, la Fédération sénégalaise de handball prend en charge la moitié du transport. Comme d’ailleurs pour les autres équipes du championnat.

« Cette année, nous avons reçu un petit appui de la mairie qui s’élève à 300.000 FCfa ; ce qui est largement insuffisant. Le Conseil départemental nous a également appuyés en nous allouant 75.000 FCfa pour effectuer le voyage de Thiès où nous devions disputer le Tournoi de montée ». Des gestes qu’ils aimeraient voir se multiplier pour soutenir le handball local.

Comme la plupart des formations des localités périphériques du Sénégal, Sédhiou handball club fait parfois les frais de ses propres performances. « Nous sommes un club de formation qui fournit des joueurs à des clubs de Dakar », renseigne le président de la Ligue.

Des départs qui retardent le retour dans l’élite
Qui ajoute que le gardien de l’équipe nationale junior, Ousmane Camara qui a récemment remporté le Tournoi Challenge Trophy avec les Lionceaux à Conakry a été formé au club. Il est allé grossir les rangs des joueurs ayant quitté la formation puisqu’il joue actuellement au Saltigué de Rufisque.

Aussi après le baccalauréat, les joueurs partent poursuivre leurs études ailleurs, puisque ne trouvant pas sur place des structures d’accueil. Ce qui conduit à un éternel renouvellement de l’effectif ; une gymnastique à laquelle le club du Pakao s’adonne avant chaque début de campagne. Mais, il parvient toujours à trouver la parade. Il met à contribution les joueurs des petites catégories pour suppléer les départs et renforcer l’équipe première avec du sang neuf. Il faut dire que selon les animateurs du handball local, le réservoir est assez nanti pour alimenter le club en joueurs. « Le football à Sédhiou est bien fourni mais le handball n’est pas en reste », a dit le président qui ajoute que « nous travaillons à la base et encadrons environ 300 jeunes depuis la petite catégorie jusqu’aux séniors ». Un trop plein de jeunes qui ne cherchent qu’à être encadrés, selon Mamadou Lassana Ndiaye qui sollicite ni plus ni moins que du soutien pour amener la formation parmi les meilleurs clubs du pays.

Par Ansoumana SAMBOU, Ousseynou POUYE (textes) et 

-lesoleil.sn

2 Commentaires

  1. Et qu est ce que sajoo et papis ont a cherche de dans qui leur vaut ce titre? Comme si s etait de leur faute.! Ìls ganent dignement leur vie avec leur travail c est pas a eux de.developper leur bled. Travailler et eviter l alcool et les.femmes. N elisez pas des maires qui vont aller vivre a Dakar. Restez nobles en.dignes casamancais et encore une chose :il y a que le travail qui paie. Il faut compter que sur soi meme Dieu est pour tout le monde.

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