Financements extérieurs : Macky domine Wade

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XALIMA NEWS – En quatre années de pouvoir, Macky Sall a reçu plus de financements extérieurs que Wade durant ses douze ans. Le Pse y est peut-être pour quelque chose, mais pas que ça. Quoi qu’il en soit, au ministère de l’Economie, des finances et du plan, on essaie de montrer que ce sont tous les secteurs économiques et sociaux du pays qui bénéficient de cet appui.

En un peu plus de quatre années de pouvoir, Macky Sall a reçu des bailleurs de fonds, plus d’argent que Abdoulaye Wade en douze ans de règne. Selon les propres comptes du ministère de l’Economie, des finances et du plan, le Sénégal avait, du 2 avril 2012 au 12 juillet 2016, signé 251 conventions de financement, qui ont permis d’encaisser 4 mille 347 milliards 534 millions de francs Cfa.
A titre de comparaison, les données du ministère dirigé par Amadou Bâ indiquent que sur les douze années du président Wade, les Partenaires techniques et financiers (Ptf) de tous bords, n’ont financé le Sénégal que pour la somme de 3 mille 799 milliards 346 millions de Cfa. Donc, environ, 1,14 fois moins que pour le temps de pouvoir de Macky Sall. Et les services du ministère ne cachent pas leur assurance sur le fait que les perspectives de financement qui sont en cours de finalisation, feront en sorte qu’au plus tard à la fin de ce premier trimestre de 2016, la barre de 5000 milliards de francs de financement sera dépassée. Ce qui, quelque part aussi, fait pièce à la croyance plusieurs fois rabâchée, et qui voudrait que «deuk bi dafa macky», parce que l’argent serait devenu rare…
Maintenant, les observateurs vont, chacun en ce qui le concerne, tenter d’expliquer la raison de cette affection des partenaires étrangers pour Macky Sall. Le Quotidien, pour sa part, se contente d’indiquer que de manière générale, la gestion de cette manne ne sort pas des sentiers battus de l’orthodoxie, et ce, malgré les foucades du président Wade. L’une des choses qui aura peut-être fortement changé est que le Sénégal a reçu l’onction du Fonds monétaire international (Fmi) pour étendre son plafond d’endettement. Ce qui est une marque de confiance, d’abord en la capacité des gouvernants de maîtriser le déficit budgétaire, et de deux, en leurs possibilités de pouvoir rembourser leurs emprunts.

L’emprunt plus que les dons
Il faut en effet noter que sur les plus de 4 mille milliards de financement, 73% sont des emprunts, tandis que les dons ne comptent que pour 27%. Ce qui quelque part, évacue aussi l’idée communément véhiculée que le Sénégal est un pays sous la perfusion des bailleurs des fonds. A la rigueur, on pourrait nous rétorquer que lesdits emprunts se font pour leur très grande majorité, à des taux concessionnels. Il n’empêche qu’une dette reste une dette, quel qu’en soit le taux de remboursement. Or, on sait que le Sénégal s’est toujours fait un point d’honneur de rembourser ses dettes rubis sur l’ongle.
Par ailleurs, concernant l’origine de ces financements étrangers, on note également que le tropisme asiatique du Sénégal se confirme de manière très nette. Ainsi, s’il est presque naturel de voir que la Chine est le premier bailleur du «Macky» avec des montants cumulés de plus de 870 milliards de Cfa, les autres financements en provenance des pays et des organismes de l’Orient, proche, moyen et extrême, dépassent les 872 milliards de francs Cfa.
A côté, les plus de 369 milliards de l’Agence française de développement font pâle figure, et ne valent même pas les 561,3 milliards reçus de la Banque mondiale. Ce qui évacue le mythe de «la France premier bailleur du Sénégal».
Mieux, même si on y ajoutait les financements issus du Fonds européen de développement (un peu plus de 408 milliards de Cfa) et des autres partenaires comme la Kfw allemande (plus de 45 milliards), des Pays Bas (plus de 19 milliards), du Luxembourg (5 milliards), de l’Italie (plus de 14 milliards), de l’Espagne (plus de 2 milliards), de la Belgique, de l’Autriche ou de la Banque européenne de développement, les Européens font toujours moins que les pays d’Asie pour le développement du Sénégal. Et pourtant, c’est au profit de ce continent que les dirigeants africains veulent imposer à leurs peuples les Accords de partenariat économique (Ape)…

Infrastructures, agriculture, énergie
Il est également intéressant de voir la destination de l’argent ainsi rentré dans le pays. Si l’on se fie à des sources de la Direction générale des finances, les infrastructures de transport mobilisent la plus grosse part, soit 24,75% des financements. Elles sont suivies, dans l’ordre, par l’agriculture, l’énergie, le secteur de l’hydraulique et de l’assainissement, ainsi que la santé. Des secteurs clés dans la mise en œuvre et la réussite du Plan Sénégal émergent cher au gouvernement de Macky Sall. Mais d’autres secteurs tout aussi importants, ne font pas l’objet de la même sollicitude. Ainsi, les secteurs parmi les moins financés par les bailleurs sont les mines, le tourisme et l’emploi.
Un peu comme si les partenaires financiers étrangers étaient convaincus que c’est à l’Etat de montrer son implication dans la réussite de ces domaines, en mettant en œuvre ses propres moyens pour assister ces secteurs de son économie.

Le privé national pas oublié
Comme en réponse au secteur privé national qui ne cesse de réclamer des mécanismes d’encadrement et de promotion de l’initiative nationale, les services d’Amadou Bâ insistent sur le fait que toute la manne financière reçue n’est pas destinée à sortir du pays sans bénéficier à ses enfants. A la Direction générale des finances on dit : «Sur les 251 conventions de financement conclues, seulement 22 conventions, soit 8% sont de l’aide liée représentant une valeur de 998,75 milliards de francs Cfa, soit 23%. Autre­ment dit, les 92% des conventions de financement conclues représentant une valeur de 3 358,784 milliards de francs Cfa, soit 77% sont de l’aide déliée impliquant le secteur privé national.»
Reste à voir comment cette prise en compte des intérêts nationaux se décline dans les faits et la réalité. En attendant, il est dit que la dernière Loi des finances rectificative (Lfr) votée par l’Assemblée nationale, sécurise plus de 1639 milliards de francs pour divers projets d’investissement, dont le secteur privé national pourra bénéficier. Baidy Agne et ses amis du patronat auront largement l’occasion de vérifier s’il s’agit de propos en l’air.
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