Folies dépensières de l’état du Sénégal – Des bailleurs de fonds tapent sur la table: Karim Wade derrière l’A319

Un des Airbus A 319 qui étaient mis à la disposition du Président français Nicolas Sarkozy est cédé depuis hier au Sénégal, contre 21 milliards de francs Cfa. Mais sa réception est programmée pour le 1er trimestre de 2011, le temps d’y apporter quelques modifications. Le fils du Président Wade a mené l’opération, permettant à son père de ne plus se contenter d’avions de location pour ses nombreux déplacements.

Le chef de l’Etat sénégalais a enfin son avion présidentiel. Un Airbus A 319 qu’il a «hérité» de son homologue français, Nicolas Sarkozy qui s’est, lui, offert un nouvel Airbus A330, spécialement aménagé pour lui. Les services présidentiels de la France ayant retiré hier, les deux Airbus A 319 mis à la disposition de l’Elysée depuis 2002, le Sénégal en a acheté un à 32 millions d’euros, soit près de 21 milliards de francs Cfa. Pour l’autre, la Présidence française précise qu’il va le céder après un appel d’offres.
Ainsi, après plusieurs atermoiements, l’Etat sénégalais a finalement décidé de casser la tirelire pour abréger «la souffrance» de Me Wade, contraint de louer des avions pour ses déplacements. Et cette saignée financière à la charge du Trésor public dure depuis le 15 avril 2007, date à laquelle, le pare-brise de la Pointe de Sangomar (nom de l’avion présidentiel) a failli éclater en plein vol, dans l’espace aérien espagnol. Depuis, des proches du chef de l’Etat ont théorisé l’acquisition d’un nouvel avion digne d’un président de la République. C’est désormais chose faite, après que les Sénégalais ont dû supporter plus de 12 milliards de francs consentis pour les frais de location d’un avion mis à la disposition du Président.
Mais cette saignée financière va se prolonger, puisque les Sénégalais vont devoir encore supporter les frais de réaménagement du «nouveau» A 319 jusqu’à sa livraison, au cours du 1er trimestre de l’année à venir.
Si les conditions d’acquisition n’ont pas été précisées par la partie française, il est néanmoins certain que c’est Karim Wade qui est derrière la transaction. Le fils du chef de l’Etat a en effet, piloté seul le dossier, alors que l’une des missions que le chef de l’Etat avait confiées à Samuel Sarr, était justement de lui trouver un avion présidentiel.
KARIM WADE, DERRIèRE LA TRANSACTION
Maintenant que le souhait du chef de l’Etat a été réalisé, beaucoup d’interrogations demeurent. D’abord, pourquoi l’Etat du Sénégal n’a pas lancé un appel d’offres international, pour l’acquisition d’un avion présidentiel ? Etait-ce d’ailleurs, la raison pour laquelle, le chef de l’Etat avait pris la décision de soustraire les services présidentiels des missions d’audit de l’Agence de régulation des marchés publics ?
Aujourd’hui, en plus de la nébuleuse qui entoure la réfection de la Pointe de Sangomar, est venu s’ajouter le mystère qui mure l’achat de l’Airbus A 319, d’une capacité de 30 places et d’une autonomie de vol de 7 000 km.
Ensuite, quel est le sort qui est réservé à la Pointe de Sangomar ? Un avion dont les Sénégalais cherchent encore les traces et dont la réfection aurait coûté 17 milliards de francs Cfa, en 2002. Depuis qu’il a été déclaré en «panne technique», il a disparu du parking de Léopold Sédar Senghor, sans que personne ne sache aujourd’hui, à quoi il sert.
Aussi, il n’est pas superflu de poser la question de l’urgence d’une telle opération menée à coup de milliards de francs Cfa. Etait-il réellement devenu un impératif de doter le chef de l’Etat d’un appareil, qui plus est, retiré du service par la France, après un usage de plus de 8 ans. Combien son réaménagement va-t-il coûter au contribuable sénégalais ? Et qui seront les maîtres-d’œuvre ? Autant d’interrogations qui vont, sans doute, rester sans réponses, comme pour la Pointe du Sangomar.

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