Gestion des urgences dans les structures hospitalières: Un secteur difficile à maîtriser

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SUD QUOTIDIEN – Un Conseil régional de développement (Crd) sur la prise en charge des urgences dans les structures hospitalières a été tenu hier, jeudi 23 février à Dakar. Une occasion pour le ministre de la santé et de l’action sociale de donner quelques recommandations pour améliorer le système qui reste un véritable problème de gestion.

Le ministère de la santé et l’action sociale compte renforcer la régulation  pour une meilleure prise en charge des malades au niveau des urgences dans les structures hospitalières, ainsi que le renforcement de la logistique et l’augmentation de la capacité d’accueil. Des centres de santé seront aussi mis en contribution pour aider à désengorger ces structures. Cette mesure a été avancée par le ministre, Awa Marie Coll Seck, hier, jeudi 23 février, lors du Conseil régional de développement (Crd) sur la prise en charge des urgences dans la région médicale de Dakar.   De son avis, certes, ce maillon de la santé est un problème un peu partout dans le monde, mais il ne faut pas s’en tenir là. «Tout ne sera pas réglé, mais nous  allons essayer d’améliorer le système. Aujourd’hui, la mutualisation  pour les urgences s’imposent et toutes les structures qui gravitent autour comme les sapeurs pompiers, le ministère, le (Samu) puissent travailler ensemble à travers une bonne coordination», a-t-elle fait savoir.

Et de poursuivre : «nous avons un problème de ressources humaines et quand on parle d’urgence, on pense à un médecin urgentiste. Nous avons un nombre en formation pour la spécialisation et bientôt, ils pourront renforcer le personnel existant pour le bien des malades».  Le ministre a aussi annoncé au cours du Crd, qu’un comité d’orientation pour la mise en œuvre du suivi des recommandations sorties de cette réunion, sera mis en place. En attendant, elle a appelé les acteurs de la santé, les responsables à mettre le focus sur la communication en se rapprochant de la presse pour informer les populations sur les procédures à suivre, le dispositif mis en place pour la prise en charge des urgences au niveau des structures sanitaires.

Hôpital psychiatrique de Thiaroye

Pour cette réunion, l’hôpital psychiatrique de Thiaroye n’a pas été oublié. Pour les préfets de Dakar, c’est la croix et la bannière pour faire accepter  cette frange de la société  dans les urgences des structures hospitalières. Au niveau de l’hôpital de Thiaroye, spécialisé dans la prise en charge des personnes mentales, il y a un problème de places qui se pose. De l’avis de son directeur, seuls huit box existent et les six sont occupés par des malades qui ont fini de faire de cet hôpital leur demeure.

«Nous ne connaissons pas et n’avons aucune information concernant leurs familles. Ce sont des malades que nous ne pouvons pas laisser sortir, de peur qu’ils ne retournent dans la rue. Ils sont toujours  à l’hôpital et on continue le suivi médical avec eux», a t-il fait savoir.
Et de poursuivre : «nous sommes un hôpital psychiatrique, mais quand le malade présente d’autres pathologies, nous sommes obligés de les référer dans les structures hospitalières pour une meilleure prise en charge». Pour le ministre, ce département sera renforcé avec la construction d’autres box, mais aussi l’ouverture  d’autres services pour des pathologies.

«Des analyses et certaines maladies de ces personnes déficientes doivent pouvoir être traitées sur place. Nous allons travailler à amener d’autres spécialistes pour ces dernières qui bénéficieront de soins dont elles ont besoin», a déclaré la ministre Awa Marie Coll Seck.

Les problèmes des urgences

D’après la réforme hospitalière, les structures de sanitaires sont tenues en substance d’accueillir  toute personne de jour comme de nuit, en urgence si l’état du malade ou du blessé le justifie.  Cependant, cela n’est pas le cas pour plusieurs intervenants du (Crd) car, soutiennent-ils : «l’accueil dans les urgences reste un véritable problème». Pour la brigade des sapeurs pompiers, il arrive que pour un malade d’immobiliser le véhicule pour toute une journée.

«Dans les structures hospitalières, les raisons sont toujours un problème de place. Conséquences : le malade est fatigué, la prise en charge devient plus difficile et il arrive même que certains succombent avant d’être vus par un spécialiste. C’est des cas qui arrivent très souvent et dès fois, il faut l’intervention des personnes très placées pour voir son patient accepté dans les hôpitaux», lance le sous préfet de Dakar plateau. Un autre problème reste les formalités qui sont souvent très contraignantes avant de débarquer un malade. Pour les sapeurs pompiers, elles doivent être allégées pour leur permettre de prendre d’autres urgences en attente.

La gestion des urgences dans la région médicale de Dakar

Pour le médecin de région, docteur Ndeye Maguette Ndiaye, Dakar, a elle seule, totalise 172 médecins pour une population de 3.529.300 habitants. Pour la gestion des urgences, les structures qui entrent dans l’intervention sont le Samu national qui a une mission de régulation et prise en charge, l’assistance publique de Pikine, pour le transfert, 14 services d’accueil des urgences (Sau) des établissements publics de santé (Eps) et 22 centres de santé pour la prise en charge. Parlant des actions développées, docteur Ndeye Maguette Ndiaye a souligné, l’existence d’un bureau des usagers, la mise en place d’un système de téléphonie  articulé au Samu, mais aussi le renforcement du dispositif et financement du plan stratégique du Samu ainsi que la mise aux normes des (Sau) existants et construction  de (Sau) et (Uau) répondant aux normes entre autres. Pour ce qui est des contraintes, la faiblesse de la capacité d’accueil de la plupart des unités d’accueil des urgences, l’insuffisance de communication entre les acteurs, le retard dans le recours aux structures de soins mais aussi le non respect de la pyramide sanitaire.

AFFAIRE DU DECES DE L’ENFANT DE 6 ANS A HOGGY : Awa Marie Coll Seck attend le dossier 

En marge du Crd, le ministre de la santé et de l’action sociale, la professeure Awa Marie Coll Seck s’est prononcée sur le décès de l’enfant de 6 ans à l’hôpital général de Grand Yoff pour «négligence médicale» comme le déclare les parents du défunt.
«Je ne peux pas parler  tant que je n’ai pas le dossier. Néanmoins, ce que je peux dire: c’est dommage ce qui est arrivé  à l’enfant. Une amputation est toujours délicate. Cependant, les responsabilités seront situées dans cette affaire et d’ici peu, on pourra communiquer sur le dossier» a déclaré la ministre.
L’autre problème reste  la tension qui règne dans les hôpitaux de la paix avec les grèves des blouses blanches. Pour la ministre, l’hôpital de la paix a été fermé pendant très longtemps. «Nous avons pris la décision de les ouvrir et de les rendre fonctionnels. Toutefois, il y a des choses  à améliorer», soutient-elle. Et de faire comprendre : «il y a un problème de scanner. Si je prends l’hôpital de Ziguinchor, il y a l’hôpital régional à quelques mètres et je pense qu’en planifiant et en travaillant ensemble le temps d’en disposer, aiderait  régler le obstacle. C’est un problème d’organisation, très bientôt, ils seront dotés de scanner mais attendant, ils doivent explorer d’autres voies» a-t-elle indiqué.

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