Gouvernance des entreprises privées : Des entrepreneurs plaident pour un Code « contraignant »

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ENQUÊTE – En collaboration avec l’Institut sénégalais des administrateurs (ISA), la Société financière Internationale (SFI) a lancé hier, à Dakar, son « Programme de gouvernance d’entreprise ». Lors de cette rencontre, des participants ont « vivement » milité pour que le Code de gouvernance soit « contraignant » à l’égard des entreprises privées.

La rencontre de la Société financière internationale (SFI) axée sur ‘’Gouvernance d’entreprise : un vecteur de croissance au Sénégal’’ a été une tribune d’échanges sur le Code des entreprises dans le secteur privé. Tenue hier, à Dakar, cette rencontre s’inscrit dans le cadre du ‘’Programme de gouvernance d’entreprise’’ initiée par la SFI, en collaboration avec l’Institut sénégalais des administrateurs (ISA). Selon le représentant du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, pour le secteur privé, le Code de gouvernance n’a pas un caractère ‘’contraignant’’. Mamadou Makhtar Diagne explique qu’il ‘’laisse le choix aux entreprises d’apprécier l’opportunité de s’y conformer ou non’’. ‘’C’est pourquoi, poursuit-il, il me semble judicieux de réfléchir ensemble sur les modalités pratiques pour garantir son application effective et la plus inclusive possible par l’ensemble des entreprises.

L’obligation d’appliquer le Code aura pour conséquence d’améliorer la performance de l’entreprise, d’apporter la confiance et le respect mutuel entre les différents acteurs de l’entreprise et de garantir l’accès au marché financier avec un taux d’intérêt réduit.’’ Cette approche, a-t-il expliqué, permet à l’entreprise d’avoir une ‘’meilleure’’ position pour atteindre ses objectifs ‘’stratégiques’’ de développement et de rentabilité. Suffisant pour lui de mentionner qu’il est ‘’important’’ de mettre en place un mécanisme ‘’efficace’’ dans l’objectif de bannir les ‘’mauvaises’’ pratiques. De l’avis de M. Diagne, le Plan Sénégal émergent (Pse), référentiel du pays en matière de politique économique depuis 2014, accorde une ‘’haute’’ priorité au secteur privé qui, a-t-il constaté, doit jouer un rôle ‘’déterminant’’ dans la mise en œuvre des ‘’projets structurants’’ dans le cadre de la création de richesses et d’emplois.

Mamour Fall: « L’entreprise privée est le moteur de la croissance »

Selon le collaborateur du ministre Amadou Bâ, au Sénégal, le niveau d’investissement moyen enregistré sur la période 1981-2014 s’élève à près de 20%. ‘’Un investissement public de qualité contribue à attirer les investissements privés. Lorsque l’investissement privé augmente de 1%, le Pib s’accroît de 0,26% tandis qu’un accroissement de 1% de l’investissement public entraîne une hausse de 0,16% du Pib’’, a détaillé M. Diagne. A ses yeux, une bonne gouvernance consiste, pour l’essentiel, à la conjugaison d’organes transparents et responsables, de solides qualifications et compétences des administrateurs et dirigeants. Il s’y ajoute qu’elle vise une volonté ‘’fondamentale’’ de faire ce qui est juste pour l’intérêt social etc.

Le secrétaire permanent de l’ISA a, quant à lui, indiqué que la gouvernance d’entreprise est le levier qui permet aux entreprises d’asseoir des décisions ‘’correctes’’ dans leur gestion et stratégie. ‘’S’il n’y a pas une bonne gouvernance, il ne peut y avoir des décisions correctement prises… L’entreprise privée est le moteur de la croissance et du développement économique dans un pays. (…) Je pense qu’on peut même améliorer pour mieux articuler le Pse avec le secteur privé sénégalais pour lui permettre de prendre des parts encore plus importants dans les projets de développement envisagés par l’Etat’’, a suggéré Mamour Fall. Cette proposition, a-t-il pensé, permettra aux acteurs qui ont créé des richesses à travers les projets de développement de pouvoir réinvestir de manière virtuelle dans le pays.

ABDOURAHMANE TOURE, PCA DE LA SENELEC

« Le service d’accueil de la boîte est très mauvais »

Le président du conseil d’administration de la Senelec a pris part hier, à Dakar, à la rencontre de la Société financière internationale (SFI). Axée sur ‘’Gouvernance d’entreprise : un vecteur de croissance au Sénégal’’, elle a permis à Abdourahmane Touré de déceler des failles de la boîte et de relever certains de ses bonds en avant. ‘’Aujourd’hui, nous sommes en mesure de produire suffisamment d’électricité dans des conditions convenables. Le service d’accueil de la Senelec est très mauvais. Il n’y a même pas de chaises pour accueillir les personnes âgées. (…) La logique syndicale et celle managériale ne vont pas ensemble.

Récemment, elle s’est associée avec une entreprise pour régler les défis auxquels elle fait face’’, a-t-il informé. Avant de faire savoir que la Senelec perd plus de 19 milliards de F Cfa par an à cause de la fraude, c’est-à-dire des gens qui se connectent sans payer. Selon M. Touré, à l’intérieur du conseil d’administration, tous les acteurs sont animés par l’intérêt de la Senelec et les décisions se prennent dans un climat consensuel. ‘’Il y a des contraintes économiques, politiques, sociales…qui pèsent sur nos entreprises africaines. Elles évoluent dans un environnement assez pauvre. Donc, il y a un discours d’organisation à tenir, un redéploiement à faire, pour vérifier le système de gouvernance, l’utilisation des moyens optimales’’, a-t-il pensé.

Enqueteplus.com

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