Grand Serigne de Dakar El Hadji Alioune Diop annonce sa candidature

La succession de El Hadji Bassirou Diagne Marième Diop au poste de Grand Serigne de Dakar n’en finit pas de compter les candidats. Hier, en plein cœur de la Médina, au Pinthie de Theurigne, El Hadji Alioune Diop a déclaré sa candidature.
C’est d’abord une question de cérémonial. Quand El Hadji Alioune Diop, probable futur Grand Serigne de Dakar débarque en tenue d’apparat, flanqué de ses souteneurs, il y a ces roulements de tambours caractéristiques des Lébous. Gris-gris réglementaires, sabre protocolaire, bonnet Fès haut perché, cape ancestrale, démarche calquée sur le rythme des tam-tam, El Hadji Alioune Diop, taille majuscule, débarque, adoubé par une foule composite. D’une oreille attentive, il capte les airs des batteurs qu’il prend la peine de corriger, d’adapter à sa convenance. Pour lui, la charge de Grand Serigne de Dakar est un sacerdoce que l’on se passe de père en fils. Lui-même fils de El Hadji Ibrahima Diop Youssouf, chef suprême de la collectivité léboue de 1932 à 1969 et de Sokhna Dié Fall, descendante de Cheikh Ibra Fall, revendique une légitimité qui supplante celle de ses challengers au poste. Il déclare : «J’ai le meilleur profil pour assurer les fonctions de Grand Serigne parmi tous les candidats déclarés. Après le décès de Massamba Coki Diop, je fais légitimement partie de ceux qui doivent lui succéder pour continuer l’œuvre de El Hadji Ibrahima Diop.» El Hadji Alioune Diop présente une carte de visite bigarrée : ancien militant de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), membre du bureau confédéral de cette même Cnts, Secrétaire général national des travailleurs de la Caisse de Sécurité sociale, représentant des travailleurs du Sénégal au Conseil d’administration de la Caisse de Sécurité sociale. Pour ce comptable de formation, le jeu en vaut la chandelle. Aux yeux de El Hadji Alioune Diop, les fonctions de président de la République ne valent pas celles de Grand Serigne.
Il compte surfer à fond sur ses multiples pérégrinations et des connexions étroites avec plusieurs familles religieuses, incidemment avec plusieurs régions du pays. Au-delà de cette volonté affichée de briguer le poste de Grand Serigne de Dakar, il déclare avoir plusieurs atouts en mains. Parmi ceux-ci, une forte capacité de mobilisation, «de réunir des gens de Dakar au Baol, en passant par le Sine et le Saloum, de Tivaouane à Layène, de Niassène à Thiénaba». Ce défi qu’il ambitionne de relever est un autre après ses expériences politiques et syndicales. Le candidat affirme que pour le bonheur des Lébous, plus rien ne sera comme avant. Il dit : «Plus rien ne se fera sans les Lébous. Leurs préoccupations et leurs problèmes sont nombreux, il est temps de les prendre en charge. Leur terre a été spoliée et ils se retrouvent en train de louer. Quand je serai élu, je promets à chaque Lébou son terrain. Ce sera une chose facile. Il faudra redorer le blason terni de la collectivité léboue en concertation avec l’Etat.»
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