Groupe consultatif de Paris : Karim Wade demande l’audit de la gestion des finances publiques du Sénégal

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XALIMANEWS: Wade fils est loin d’etre emballer par la gestion des finances publiques du Senegal sous la présidence de Macky SALL. Et cela il l’a bien fait savoir. En effet, Karim Wade n’ a pas hésité à adresser une correspondance aux bailleurs du Groupe Consultatif de Paris, auprès de qui il sollicite un audit de la gestion des finances publiques du Sénégal. Voici l’intégralité de la correspondance.

À quelques semaines de l’élection présidentielle du 24 février 2019 et à la veille de la réunion du groupe consultatif organisée par le chef de l’Etat sortant, M. Macky SALL, pour tenter de dissimuler l’ampleur de la crise et la situation de quasi faillite dans laquelle il a plongé le Sénégal, j’ai le devoir d’attirer votre attention sur la réalité de la situation économique et financière du pays.

Je vous écris en tant que candidat du premier parti d’opposition, le Parti Démocratique Sénégalais, et de la coalition Karim Président 2019 pour demander la réalisation immédiate d’un audit des finances publiques et d’un état des lieux de la situation économique et financière. Il est impératif que le Président de la République, qui sera très probablement issu de l’opposition, puisse connaître l’étendue des dégâts causés par son prédécesseur.

La plupart de nos indicateurs économiques et financiers sont dans le rouge, la situation est alarmante et les Sénégalais le ressentent fortement dans leur vie quotidienne. Nos finances publiques accusent une tension de trésorerie extrême, les arriérés de dette intérieure et extérieure atteignent un niveau record, la situation monétaire est caractérisée par une grave crise de liquidité bancaire qui affecte surtout les banques les plus engagées dans le financement de l’économie et menace l’existence des PME/PMI. Il convient également de relever la chute du volume des exportations, le ralentissement de l’activité industrielle ainsi que le quasi-arrêt des projets de l’Etat qui n’arrive plus à payer ses prestataires et ses fournisseurs.

M. Macky SALL a commis de très graves erreurs, notamment dans la gestion du secteur de l’énergie, qui menace à très court terme l’approvisionnement du pays en hydrocarbures et, par conséquent, la fourniture de la population en électricité. Des créances importantes des acteurs du secteur privé national sont aujourd’hui impayées, ce qui ralentit fortement l’activité économique et engendre un chômage devenu endémique.

Il a également fortement endetté notre pays depuis son arrivée au pouvoir en 2012, hypothéquant l’avenir des générations futures et de notre vaillante jeunesse. Dès 2014, il a accéléré cet endettement en mettant le Sénégal en danger d’insolvabilité et de défaillance vis-à-vis de ses créanciers. Il a également créé de la dette en toute illégalité sans autorisation de l’Assemblée nationale en contournant le code des marchés publics afin de donner des marchés surfacturés à son clan en émettant pour des centaines de milliards de F. FCFA de lettres de confort. Le plus grave est que notre pays ne retrouve aucune contrepartie de cette accélération de l’augmentation du stock de la dette, en termes d’amélioration du bien-être de la population, d’augmentation du pouvoir d’achat, de satisfaction de la demande sociale et de construction de nouvelles infrastructures publiques dans les secteurs prioritaires. Sous la gestion de Macky SALL, notre pays a aussi modifié dangereusement la structure de son endettement en termes d’échéance, de taux d’intérêt, de type de bailleurs et de devises.
Cette crise n’est pas sans danger pour l’ensemble du système économique et social avec notamment :

les deux dernières campagnes de commercialisation des produits agricoles qui n’ont pas été financées, plongeant ainsi le monde rural dans le désarroi ;
son incapacité à créer des emplois, en particulier pour les jeunes qu’ils soient ou non diplômés ;
son incapacité à respecter les accords que le Gouvernement a signé suite aux demandes récurrentes des enseignants et des personnels de santé ;
son incapacité à régler les dettes dues aux hôpitaux et aux centres de santé, qui manquent de médicaments et d’équipements ;
son incapacité à régler les arriérés de 16 milliards de F.CFA dues à des écoles professionnelles et supérieures privées qui sont obligées de renvoyer 40.000 étudiants ;
son incapacité à augmenter le pouvoir d’achat des ménages. En 7 ans, il n’a pas revalorisé une seule fois les salaires réels des travailleurs alors que le train de vie de l’Etat s’est accru de manière vertigineuse et qu’il nous fait croire que l’Etat du Sénégal disposerait de prétendues liquidités au niveau de la banque centrale, alors que ces ressources n’existent pas ;
son incapacité à réduire les prix de l’’électricité, de l’eau et des denrées de première nécessité ;
les nombreux scandales économiques et financiers impliquant la famille et le clan du Chef de l’Etat avec notamment la Caisse des Dépôts et Consignation à la tête de laquelle il a nommé son frère et qui prête à ses affidés et militants, si bien que cette caisse connaît aujourd’hui des difficultés financières alors qu’en 2012, elle disposait d’une situation de trésorerie largement positive ;
la perte de plusieurs milliers de milliards de F.CFA pour l’économie nationale suite à la mal gouvernance et la corruption dans le secteur des ressources naturelles. Concernant le pétrole et le gaz, le Chef de l’Etat, Macky SALL a octroyé à la société unipersonnelle de son frère des permis qu’il contrôle par un jeu de poupées russes de sociétés écrans logées dans les paradis fiscaux et par l’utilisation de prête-noms. Ces permis pétroliers et gaziers ont été immédiatement revendus à travers des opérations d’affermage ;
l’insécurité et l’insalubrité devenues des questions préoccupantes pour nos populations.

Compte tenu des liens étroits que le Sénégal a entretenus depuis des décennies avec les pays membres du FMI et les institutions financières internationales appuyant le développement économique et social de notre pays, je sollicite l’implication des partenaires privilégiés pour réaliser, avant la prochaine élection présidentielle, un état des lieux sans complaisance et en toute transparence des finances publiques, un audit de la dette publique sénégalaise et un recensement des nombreux arriérés publics, dont personne ne connaît aujourd’hui le montant réel.

Ce travail impératif sera salutaire, pour éviter une dégradation de l’image du Sénégal déjà fortement écornée sur le plan international. Sa réalisation sera d’autant plus nécessaire que M. Macky SALL aurait donné son accord pour que l’Etat, après l’élection présidentielle, applique un programme sévère d’austérité comportant notamment l’augmentation du prix des carburants, du prix de l’électricité et des prix de certaines denrées de première nécessité, ainsi que l’augmentation des prélèvements sociaux pour financer les dérives de ses graves erreurs de gestion. Je ne demande pas l’arrêt de votre aide financière au Sénégal, mais que les Sénégalais puissent disposer d’un état des lieux contradictoire, fidèle et réel de leurs finances publiques, que les responsabilités soient situées et que le Chef de l’Etat, Macky SALL cesse de mentir aux sénégalais et de manipuler l’opinion internationale.

Je vous remercie de l’attention que vous voudrez bien réserver à ma demande, que j’ai cru devoir vous adresser à ce moment décisif de l’histoire de notre pays.

Karim Meïssa WADE
Candidat de la Coalition Karim Président 2019

2 Commentaires

  1. Encore un charabia subjectif.
    Quand on parle de la situation d un pays,il ne faut pas être aussi aérien .
    Donnez nous des chiffres et comparez les a ceux que vous avez laissés en partant.
    Après ceux qui réfléchissent apprécierons .
    Vous ne respectez même pas ce pays que vous avez pille,un groupe consultatif n’a aucun droit sur nos finances publiques.


  2. Quelle est la différence entre le Groupe de la Banque mondiale et le FMI ?
    Le Groupe de la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) ont été créés lors de la Conférence de Bretton Woods, en 1944. Leurs missions sont complémentaires. Le Groupe de la Banque mondiale œuvre aux côtes des pays en développement pour réduire la pauvreté et accroître la prospérité partagée, tandis que le FMI veille à la stabilité du système monétaire international et exerce une surveillance sur les politiques de change. Le Groupe de la Banque mondiale fournit des financements, des conseils stratégiques et une assistance technique aux pouvoirs publics, et s’attache également à renforcer le secteur privé dans les pays en développement. Le FMI suit l’évolution économique à l’échelle mondiale et nationale, apporte une assistance financière aux pays confrontés à des problèmes de balance des paiements et fournit une aide technique à ses pays membres. Un pays doit d’abord devenir membre du FMI avant de pouvoir adhérer au Groupe de la Banque mondiale. Les deux institutions comptent actuellement 189 pays membres.
    Groupe de la Banque mondiale
    Le Groupe de la Banque mondiale est l’une des principales sources de financement et de savoir pour les pays en développement. Il se compose de cinq institutions engagées en faveur de la réduction de la pauvreté, d’un plus grand partage de la prospérité et de la promotion d’un développement durable.
    La BIRD et l’IDA forment la Banque mondiale, qui fournit des financements, des conseils stratégiques et une assistance technique aux pouvoirs publics des pays en développement. L’IDA se concentre sur les pays les plus pauvres du monde, tandis que la BIRD aide les pays à revenu intermédiaire et les pays pauvres solvables.
    L’IFC, la MIGA et le CIRDI s’attachent à renforcer le secteur privé dans les pays en développement. Par le biais de ces trois institutions, le Groupe de la Banque mondiale apporte aux entreprises privées (y compris aux établissements financiers) des financements, une assistance technique, des services d’assurance contre les risques politiques et des mécanismes de règlement des différends.
    Fonds monétaire international (FMI)
    Le FMI s’emploie à encourager la coopération monétaire internationale, à assurer la stabilité financière, à faciliter le commerce international, à favoriser un niveau élevé d’emploi et une croissance économique durable et à faire reculer la pauvreté dans le monde.
    L’objectif premier du FMI est de veiller à la stabilité du système monétaire international, c’est-à-dire au système international de paiements et de change qui permet aux pays (et à leurs citoyens) d’échanger des biens et des services. À cette fin, il suit l’évolution économique à l’échelle mondiale et nationale, apporte une assistance financière aux pays confrontés à des problèmes de balance des paiements et fournit une aide technique à ses pays membres.

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