Groupe consultatif – Tout Dakar se bouscule pour Paris : Vers une Seine de théâtre

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La réunion du Groupe consultatif des bailleurs de fonds et autres partenaires au développement qu’organise le Sénégal à Paris, les 24 et 25 février 2014, suscite un grand engouement. De nombreux bailleurs de fonds ont confirmé leur participation et les autorités sénégalaises ne voudront pas, elles non plus, être en reste.
La rencontre sera présidée par le président de la République, Macky Sall, assisté de nombreux membres de son gouvernement en charge des secteurs d’activités dans lesquels des investissements sont prévus, ainsi que des responsables d’administrations publiques. De nombreux autres milieux nationaux sont aussi très intéressés à prendre part à la rencontre. Et c’est là où des risques de dérives pourront être observés. En effet, toutes les franges de la société se donnent rendez-vous à Paris et on est tenté de se demander si on ne va pas fermer la «maison Sénégal» pour aller tous à Paris, le temps du Groupe consultatif. La réponse naturellement devrait être négative et il semble nécessaire que les organisateurs du Groupe consultatif se montrent plus rigoureux, intransigeants même, quant aux participations qui viendraient du Sénégal. La rencontre devrait être dédiée en priorité aux investisseurs institutionnels et à des personnes qui auront à jouer un rôle actif dans la présentation des dossiers et dans leur explicitation à la communauté des investisseurs. C’est dire que l’on devrait prendre garde à ne pas l’ouvrir à des foules de curieux ou de militants politiques, des laudateurs qui souhaiteraient être témoins simplement d’un événement historique.
De toute façon, la logistique ne saurait s’y prêter. La salle de conférence de la Banque mondiale à Paris ne peut accueillir plus de 200 personnes et généralement, pour les rencontres du genre, le premier tour des sièges, environ une cinquantaine, est réservé exclusivement aux grands investisseurs traditionnels. Quand on sait que plus de 400 partenaires techniques et financiers ont déjà confirmé leur participation, on devine aisément qu’il ne restera pas assez de places, même pas pour les membres du gouvernement sénégalais, encore moins pour d’autres. Devant l’affluence annoncée, les organisateurs travailleraient à louer une salle au niveau des salons de l’Hôtel des arts et métiers, située sur la même Avenue d’Iéna, à quelques encablures du siège de la Banque mondiale dans la capitale française, afin d’y installer certains invités qui suivraient les discussions de la première journée du 24 février 2014, par un système de vidéo conférence. Cette première journée est réservée aux investisseurs publics. Le Sénégal escompte recueillir des engagements de financements de la part des partenaires techniques et financiers pour un montant de 1853 milliards de francs Cfa. La rencontre prévue avec le secteur privé, le lendemain 25 février, devrait être organisée dans un lieu plus ouvert, comme le siège de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris par exemple. Le Sénégal attend du secteur privé des investissements d’un montant de 1111 milliards de Francs Cfa, pour boucler le financement additionnel de ses grands projets de développement prévus pour la période 2014-2018.
Il s’avère donc nécessaire pour le gouvernement du Sénégal de veiller scrupuleusement à faire un véritable tri des participants à accréditer pour éviter notamment d’encombrer inutilement les lieux des travaux et d’y convoyer des personnes qui ne seraient que des figurants. Les lieux et les circonstances ne se prêtent nullement à de la mobilisation politique ou à des mondanités, du folklore pour ne pas dire comme notre cher ami, Ibou Fall, au trait de plume caustique, «se livrer à des Sénégalaiseries», du genre des concerts de Bercy, popularisés par l’artiste Youssou Ndour. Il y a également lieu d’éviter de contrarier les bailleurs de fonds, car la réussite du Groupe consultatif dépendra entièrement de leur participation et de leurs bonnes dispositions à l’endroit des autorités du Sénégal. On ose espérer que le Président Macky Sall, pourra limiter au niveau de l’aéroport du Bourget ou même dans le cadre d’un meeting politique à la fin des travaux du groupe consultatif, les effusions de ses militants en Europe qui battent déjà le rappel de leurs troupes.
Sur un autre registre, il semble superflu de convoyer aux frais du contribuable sénégalais des dizaines de responsables syndicaux, des dirigeants d’associations diverses, de personnalités de la société civile, de militants politiques pour juste une villégiature en France et surbooker les hôtels. Il serait d’ailleurs judicieux que les hommes d’affaires sénégalais qui désireraient prendre part aux rencontres avec des partenaires potentiels, puissent payer de leur poche les frais nécessaires à leurs déplacements. Une telle façon de procéder dissuaderait ceux qui n’iront à Paris que pour du tourisme. Le maître d’œuvre, le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, devrait choisir de faire de nombreux frustrés plutôt que de risquer de provoquer une situation qui pourrait causer un échec. Ils peuvent être enthousiastes à participer au raout de Paris, mais ils seraient très prompts à décrier le moindre échec. Placées devant une situation pareille, les autorités ivoiriennes avaient choisi l’efficacité et tous ceux qui avaient été laissés en rade ont par la suite pu se rattraper, à l’occasion de Journées économiques organisées à Abidjan.

lequoditien.sn

2 Commentaires

  1. Il serait même judicieux que la RTS fasse un flash back sur les autres rencontres qui eurent lieu ces dernières années entre ce Club et les représentants d’autres pays : Tunisie, Maroc, Côte d’Ivoire et autres ! Cette rencontre, c’est du sérieux, or j’ai quelques appréhensions sur une éventuelle mobilisation des militants APR qui pourraient donner une mauvaise image de notre pays ! Prions quand même , dans toutes les langues pour que nos autorités reviennent avec autant de milliards que la Côte d’Ivoire!

  2. que tte la population senegalaise soit a paris ca nous interesse peut. dite nous aux populations il y a quoi dans ce plan emergent? que compte faire l’etat sur ce plan d’ici 2017 /2025 afin que les populations puissent connaitre au profondeur ce plan et de prendre les mesures necessaire lors des prochains elections a savoir si l’etat a mis parcourt a respecté ce plan et le canevas qu’il on décliné au lieu de nous parlé des chiméres.mais sadaga diop je regarde tes commentaires mais tu n’est j’amais satisfait j’amai tu n’a donné une idée positive tt est néegatif pour toi. tu es trop politicien.

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