GUERRE DE SUCCESSION AU PDS Mamadou Seck, un Joker pour Wade et une cible pour les conspirateurs ?

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La guerre de succession ouverte en vérité depuis le 19 mars 2000 au sein du Parti démocratique sénégalais (Pds), s’emballe à six mois de la présidentielle. Les masques tombent. Si certains brident encore leurs ambitions, d’autres cherchent à prendre au contraire les devants en portant les premiers coups. Dans ce contexte, les clans qui se font et se défont au gré des alliances et mésalliances libérales, s’entredéchirent. La bataille fait rage devant un arbitre de plus en plus impuissant et dépassé. Personne n’entend cependant, faire la courte échelle au fils. Une situation grosse d’une crise de régime avec un Mamadou Seck, « Joker » pour Wade et cible pour les conspirateurs libéraux ?.

Me Wade, le candidat déclaré de la mouvance présidentielle à sa (re) succession voit sa prétention récusée par toute l’opposition et par des pans entiers de la société civile pour cause d’inconstitutionnalité. Si au sein de sa formation politique, le Parti démocratique sénégalais (Pds) et dans son camp : l’Alliance Sopi pour toujours et la Cap 21, on s’accorde publiquement à défendre cette « curieuse » candidature controversée, à six mois de la présidentielle, la guerre de succession y fait rage néanmoins. Les masques tombent. Les clans qui se font et se défont au gré des alliances et mésalliances libérales, s’entredéchirent.  Il ne se passe pas un jour, sans que la plupart des responsables libéraux s’entredéchirent. Invectives, dénonciations publiques, petites phrases assassines, déballages, tous les coups sont permis pour « terrasser » l’adversaire et succéder au Vieux. Les clans se forment et se défont dans un tel contexte.

Un ministre d’Etat, auprès du président de la République qui s’en prend ouvertement au Président de l’Assemblée nationale, Mamadou Seck accusé de marcher « masqué ». Un Premier ministre qui lui fait écho en traitant le même président de l’Assemblée nationale pourtant de leur bord, de « machin ». Si cela n’augure pas d’une crise du régime, cela lui ressemble assurément. Invité par le « frère » Secrétaire général national du parti, Abdoulaye Wade en personne, à conduire les opérations de renouvellements des instances de l’Union des jeunesses travaillistes libérales (Ujtl) et celui du Mouvement des femmes libérales entre autres tâches importantes, Mamadou Seck a pris du galon au point de passer pour un véritable n° 2 qui ne disait pas son nom. Un numéro 2 qui, malgré sa suppression de la « Nomenklatura » libérale aux départs successifs d’Idrissa Seck et de Macky Sall, n’en était pas moins nécessaire pour la marche et la gestion du parti. D’aucuns ont tôt fait de voir déjà en lui le nouvel homme de confiance du président Wade.

Mamadou Seck, l’homme à abattre

Une position également raffermie par les vives félicitations du chef de l’Etat et du Pds à l’issue des opérations de renouvellements des instances de l’Ujtl, même si on a dénoncé dans certains cercles libéraux et pas des moindres, « une parodie électorale» au profit du nouveau leader des jeunesses libérales, Bara Gaye estampillé Génération du Concret. Il se rapporte également que le maire de Mbao, avait été pressenti parmi les colistiers possibles du candidat Wade dans le cadre du projet du ticket présidentiel étouffé dans l’œuf par le Mouvement du 23 juin. Même si d’autres comme lui étaient dans cette short-list présidentielle, on semble lui reprocher sa position privilégiée au près du chef. Il est aujourd’hui dans le collimateur de certains de ses frères de parti. Il semble également faire les frais d’une relative indépendance vis-à-vis du  ministre d’Etat Karim Wade.

Dans le camp de ce dernier en effet, on lui reprocherait une certaine ingratitude à l’encontre du leader de la Génération du concret.  Pour ce camp, Mamadou Seck qui certes, doit au chef de l’Etat sa fulgurante ascension au sein des institutions et des instances du parti, est aussi redevable à Karim Wade qui ne s’est pas opposé à cette ascension s’il ne l’a pas encouragée. Alors, le président de l’Assemblée nationale ne doit pas attendre des « ordres » de ce dernier, il se doit de les devancer. En ne prenant même pas ses ordres, il donne l’impression de vouloir s’affranchir et de ne rouler que pour lui, alors il devient un potentiel adversaire. A  abattre donc. Une situation qui expliquerait la « neutralité », voir l’encouragement tacite du camp du Fils devant les attaques de plus en plus virulentes des adversaires déclarés du maire de Mbao.

Ces derniers qui n’ont pas manqué de se saisir de la contestation d’une frange des jeunes libéraux contre le verdict des renouvellements de leurs instances, ne veulent pas le voir conduire le renouvellement des instances des femmes libérales ainsi que recommander pourtant par le patron du parti.  Ils ont ainsi dénoncé un parachutage et ont indexé Mamadou Seck qui aurait roulé pour eux pour le candidat de Karim Wade et risquerait par conséquent d’en faire de même pour les femmes. Mme Aminata Lô qui lui dispute le leadership libéral en banlieue, parlant du renouvellement de la direction des jeunesses libérales de lancer : «  ces renouvellements ont été tout sauf démocratiques ». Elle gagne des galons aussitôt.

Un réaménagement ministériel inattendu, la fait passer des Relations avec les Institutions à un ministère plus important budgétairement, celui de  l’Action sociale et de la solidarité nationale préalablement occupé par sa sœur libérale « mbouroise », Thérèse Coumba Diouf. Un rééchelonnement qui la venge aussi « d’un micro coupé » lors d’une séance plénière à l’Assemblée nationale où elle s’est offert la prérogative d’intervenir dans un débat qui n’était point le sien. Une promotion ressentie comme une opération destinée à affaiblir le président de l’Assemblée nationale en attendant l’estocade finale. Son camp n’entend pas laisser « égorger » son leader sans réagir vigoureusement et le fait savoir bruyamment.

Chacun pour soi, tous contre Karim

La guerre des tranchées fait rage. Même si le leader libéral jusqu’ici de la Banlieue, victime de la confiance affichée de Wade fait l’objet d’un tir groupé de la part de certains de ses frères et sœurs de parti qui laissent croire qu’il est l’homme à abattre actuellement, il n’en demeure pas moins qu’une guerre sans merci se mène entre tous les camps libéraux. Dieu sait qu’ils sont nombreux.  Au « clan » de Président du Sénat, Pape Diop où on loge le ministre d’Etat, Samuel Sarr, le ministre chef de cabinet, Pape Samba Mboup, celui de la Justice, Cheikh Tidiane Sy et d’autres militants libéraux du temps des braises, faut-il opposer celui du Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye dont certains de ses partisans pensent qu’il n’y a pas de raison qu’il ne joue pas un rôle à la dimension de ses prédécesseurs, Idrissa Seck et Macky Sall qui entendent briguer le suffrage de leurs concitoyens le 26 février prochain, ou celui du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Me Ousmane Ngom moins bruyant pour l’heure mais qui n’en a pas moins des ambitions. Ou encore celui de l’axe Saint-Louis-Dagana constitué par le duo Ousmane Masseck Ndiaye-Oumar Sarr qu’on dit complices.

Tous ces camps et d’autres moins distincts font face cependant à celui du fils. Même si c’est un chacun pour soi dans cette bataille, ils ne s’accordent que sur une seule chose : tous contre Karim Wade. Malgré le fait que l’on cherche à bien cacher son jeu, en faisant acte d’allégeance au ministre d’Etat, ministre des Infrastructures, de la coopération internationale, de l’Energie et des transports aériens (Ouf !), on n’en travaille pas moins à lui faire sa « fête ». A la première occasion la meute se jettera sur lui. Espérons que le Conseil constitutionnel n’en fournisse l’occasion en invalidant la candidature de son père. Le Pds comme pris de convulsions dans sa dance du ventre, écartelé entre courtisanerie alimentaire et ambitions inavouées et inavouables s’entredéchire entre ses différents camps de conviction fébrile devant le regard impuissant d’un arbitre dépassé qui semble incapable d’endiguer la crise.

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