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Guinée-Bissau : Révélations sur les dessous des accusations contre l’ex CEMGA
Par Frédéric Tendeng
Des révélations commencent à tomber sur les dessous de la lettre d’accusation envoyée au procureur de la république incriminant l’ex Chef d’Etat Major des Armées Bissau-guinéenne, Zamora Induta et Samba Djaló, Directeur des renseignements de l’armée à la suite du coup de force militaire du 1er Avril dernier.
Une source militaire à Bissau indique que le contenu de cette lettre serait le résultat des aveux extorqués pour l’essentiel à Samba Djaló par la Commission d’enquête formée par l’état-major Bissau-guinéen de fait et dirigée par Antonio Indjai. Cette Commission qualifiée d’illégale par la Ligue Bissau-guinéenne des droits de l’homme utiliserait des méthodes violentes pour tenter d’obtenir des confessions tendant à blanchir Antonio Injai qui était jusqu’au 1er Avril dernier le second de Zamora Induta. Samba Djalo, a été arrêté en même temps que Zamora Induta et enfermé à Mansoa, avant d’être transféré plus tard à la Base aérienne de Bissalanca, à Bissau. Là-bas, Dinfosemil, le nouveau patron des renseignements aurait convaincu Samba Djalo d’accepter de coopérer avec la Commission et d’éviter les supplices infligés à son ancien patron. A la suite de sa coopération avec la commission d’enquête militaire, Djaló a pu bénéficier d’un suivi médical à l’hôpital militaire de Bissau. Il faut dire qu’Antonio Injai avait désespérément besoin de la coopération de Samba Djalo. Le nouvel homme fort de l’armé était près de la dèche lorsqu’il fut établi qu’il était trempé dans une vaste affaire de trafic de drogue saisie à Cúfaro au début du mois de Mars. Il avait même signé des aveux officiels dans un document rendu public par la télévision nationale Bissau-guinéenne. Son coup de force a mis fin à cette affaire rangée depuis aux oubliettes jusqu’à ce que les Etats Unis le mentionnent comme trafiquant de drogue international.
Pour se dévêtir de cette réputation qui lui colle sur la peau, Antonio Indjai fait maintenant usage de la Commission d’enquête qu’il a formé pour obtenir des éléments de preuve impliquant Zamora Induta et légitimant son coup de force. Notre source indique que cette commission utilise « des méthodes interrogatoires très durs » pour obtenir des aveux d’Induta dans les divers délits supposés dont il est accusé. Le nouvel homme fort de l’armée Bissau-guinéenne a même donné l’ordre de procéder à l’interdiction absolue de toute visite à Induta. Malgré les appels de la Ligue Bissau-guinéenne des droits de l’homme, attirant l’attention sur la faiblesse de l’état de santé et le besoin urgent d’un traitement médical en faveur de l’ex CEMGA, Antonio Indjai continue de refuser tout compromis et Zamora Induta reste encore détenu dans le camp de Mansoa, une base militaire à l’intérieur du pays.
Signalons que le président Bissau-guinéen, Malam Bacai Sanha préfère passer sous silence et s’accommoder les aveux signés et tous les délits commis par Antonio Injai. Les deux hommes se sont même rendus ce Samedi à Tripoli pour une visite officielle de 24 heures.
