Habib Demba Fall ou les trésors d’un récit fondamental

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La littérature appartient à notre héritage historique et possède une aura précieuse, celle de construire un imaginaire créateur puissant pour dessiner les contours de notre récit culturel. À l’intérieur de ce patrimoine littéraire, il existe des voix singulières qui viennent rythmer nos existences, qui bouleversent notre pensée, qui vont puiser en profondeur dans la complexité de nos images, dans l’expression de nos émotions, pour nous rendre différents et nous faire renaître.

Assurément, Habib Demba Fall fait partie de ces auteurs qui imposent une couleur esthétique personnelle et qui, dans le même temps, explorent l’horizon de notre imaginaire. Poète majeur de la nouvelle génération, Habib Demba Fall nous transporte, cette fois-ci, par ses capacités créatrices qui embellissent le genre romanesque. Même si la poésie n’est jamais loin – elle est même centrale dans l’écriture d’Habib Demba Fall-, un style polymorphe, entre récit poétique et réalisme, est en train de naître. Les images, créées par la langue et par une atmosphère étonnante, sont ancrées dans notre mémoire, comme une litanie sacrée et cadencée. Elles doivent leur virtuosité au talent d’Habib Demba Fall. Car celui-ci connaît la voie céleste des magiciens du verbe, de la fiction et de l’authenticité.

Dès le début, on est emporté par un univers, à la fois sombre et lumineux, qui raconte au-delà de la réalité, entre songe et naturalisme, une histoire augmentée par la créativité d’Habib Demba Fall. On pense très sincèrement à la naissance d’un réalisme magique africain, pluralité d’un univers littéraire ancestral et moderne.

Ainsi, on est immédiatement captivé, encerclé par le tourbillon de la langue et par l’habilité de l’auteur à nous emmener loin, très loin.
Pris dans la poussière de cette terre inconnue, par ces paysages de beauté et de secrets, ces rites spectaculaires des métamorphoses de l’épopée séculaire, on plonge amplement dans une sorte d’addiction pour vivre une traversée épique où l’on se sent soi-même participer. Phénomène rarissime en littérature !

L’écriture d’Habib Demba Fall dégage tellement de mystère, de contrastes étranges, des coins éclatants, des recoins assombris par les ravages de l’histoire réinventée, que l’on est saisi par tant d’inventivité majestueuse, audacieuse et nouvelle.

Chaque mot posé et chaque phrase déclamée sont des joyaux littéraires qui, comme une œuvre qui raconte les soleils essentiels, constituent un tableau dont la signification nous est personnelle.

Ce premier essai romanesque est un coup de maître qui assure à Habib Demba Fall d’entrer au panthéon de la littérature sénégalaise contemporaine. Avec une écriture écorchée mais belle, il parvient à nous convaincre de bout en bout, sans jamais nous perdre, sans jamais nous abandonner.

Cette fougue littéraire est la preuve d’un véritable travail d’orfèvre qui ne laisse rien au hasard, tout en nous faisant croire à l’éblouissement d’un talent quasi surnaturel.

Il faut lire Habib Demba Fall qui inscrit sa voix dans notre champ littéraire et culturel.

Par l’intensité du récit et par la transcendance qui traverse l’esthétique de sa plume, Habib Demba Fall contribue à la constitution de notre patrimoine littéraire renouvelé. Il entre, de manière ardente, sonore et poignante, dans le cercle culturel du récit africain pluriel.

Par Amadou Elimane Kane
écrivain poète et fondateur de l’Institut
Culturel Panafricain et de Recherche de Yene
– lesoleil.sn

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