Le tabac continue de nuire à la santé des populations. Rien que l’année dernière, en effet, l’Hôpital général de Grand-Yoff (Hoggy) a consulté 110 personnes atteintes de cancer des poumons. Selon le Dr Omar Bâ, pneumologue audit établissement, 95% de ces victimes du cancer sont des fumeurs. Aussi, ajoute-t-il, 7 parmi les femmes atteintes sont victimes du tabagisme passif.
Pis, indique le Dr Omar Bâ, la majeure partie de ces malades du cancer était irrécupérable, parce que reçue en consultation à un stade très avancé de la maladie. Seul, indique-t-il, le tiers des malades a pu bénéficier d’une chimiothérapie, dans le cadre du traitement, qui n’est pas à la portée de tous les malades. Il estime à 200 000 francs Cfa, le coût d’une seule cure de désintoxication. Au total, Dr Bâ chiffre à 10 millions de francs Cfa, le coût global du traitement. Alors que 65% des cas de cancer causé par le tabac peuvent être évités, surtout avec la stratégie de prévention préliminaire.
Le pneumologue a dressé ce sombre tableau hier, à l’occasion d’une conférence de presse, en prélude à la Journée mondiale sans tabac, célébrée mardi prochain au Sénégal, à l’instar de la communauté internationale.
Insistant sur les méfaits du tabac, surtout chez les jeunes – garçons et filles compris -, il rappelle que son plus jeune patient mort du cancer des poumons généralisé était âgé de 28 ans. Ce qui est, à ses yeux, une particularité du Sénégal, parce que nulle part autre dans le monde, il n’existe de patients atteints de cancer des poumons à cet âge si …jeune. D’où son appel à la sensibilisation et à l’information à l’intention de la jeune génération, très poussée vers le tabac, surtout au niveau des écoles.
Il a ainsi invité l’Etat à trouver des alternatives pour réduire drastiquement le tabagisme des jeunes, avant que les conséquences au plan sanitaire ne deviennent plus prégnantes.
D’ailleurs le principal message de cette journée mondiale sans tabac sera axé sur l’obligation des Etats d’appliquer toutes les dispositions du traité que constitue la Convention cadre de l’Oms pour la lutte contre le tabac, afin de protéger les générations actuelles et futures contre les conséquences sanitaires, sociales, environnementales et économiques dévastatrices du tabagisme actif et passif.
Pour Omar Ndao, point focal de la lutte contre le tabac au ministère de la Santé, il s’agira durant cette journée et durant toute l’année 2012, d’inciter le Sénégal à mettre le traité au cœur de son dispositif de lutte contre l’épidémie de tabagisme. Invitant ainsi, les associations de lutte contre le tabac au Sénégal, de s’employer pour l’application de la Convention cadre de l’Oms.
Venues également assister à cette rencontre, ces associations ont réitéré leur farouche apposition au développement de l’industrie du tabac au Sénégal. Pour leurs responsables, c’est la seule façon de mieux combattre la fumée toxique, pour protéger les populations.
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