Hommage à une mère de Pikine (Par Cheikh Bamba Dioum)

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Cette prise de parole post cérémonie de présentation de condoléances, est le prétexte saisi pour témoigner au nom des amis de Ndeer, de notre amitié cinquantenaire qui n’a pas souffert de l’ascension sociale du maire membre de ce cercle qui prend ses sources depuis l’enfance.

Ce jour-là, à Guédiawaye, le Sénégal en miniature s’est retrouvé au bord de la mer pour rendre hommage à maman Penda, emportée par les vagues d’un âge avancé. Fouta et Touba ont rejoint Pikine et Guédiawaye pour présenter leurs condoléances au Maire Abdoulaye Timbo qui venait de perdre sa mère.

J’ai beaucoup apprécié le beau geste du Président de la République qui n’a pas hésité à se déplacer pour compatir et s’associer au deuil. En le faisant, il a non seulement honoré cette famille qui est aussi la sienne mais surtout le Sénégal pour avoir respecté une dimension sociale chère à tout un peuple. Il pouvait se contenter de se faire représenter par son frère Alioune Sall, Maire de Guédiawaye. Personne dans ce  cas n’aurait à dire de son absence et de cette représentation compte tenu de ses lourdes charges de Chef de l’Etat.

Evidemment, les imams des départements de Pikine et Guédiawaye avaient droit à la parole pour prier pour le repos de l’âme de la mère du maire. C’était le moment pour eux de remercier à nouveau le Chef de l’Etat et les édiles des deux départements pour y avoir construit deux grandes mosquées, joyaux qui font la fierté de leurs habitants. J’ajouterais dans ce sens que la laïcité de la république ne pouvait demeurer un éternel alibi pour sevrer une population de sa nourriture spirituelle. La reconnaissance est un acte de gratitude qui repousse les frontières de l’ingratitude. 

J’ai aussi bien apprécié les paroles émouvantes et responsables du Président de la République en présentant ses condoléances en y associant ses autres collaborateurs ou militants présents sur les lieux et qui ont perdu de proches parents.

Si le locataire du Palais n’a jamais demandé à la presse pourquoi elle faisait du Maire de Pikine son oncle, il n’a pas manqué avec tact, de s’interroger cette fois-ci ou d’interroger celui-là qui faisait de l’un, le grand père de l’autre avec force démonstration. Les liens très étroits entre oncle, frangins ou cousins qui les imbriquent, permettent toutes les extrapolations.

Cet aveu non négligeable du chef de l’Etat n’a pas échappé aux oreilles attentives: « S’il s’avère que je suis de Fatick, je reconnais que la majeure partie des membres de ma famille réside entre Pikine et Guédiawaye. »

Il faut souligner que la réponse de l’oncle du président (selon la presse) a été à la hauteur. Le Maire Timbo a simplement rendu grâce au Bon Dieu au nom de sa famille d’où est sorti un fils devenu Président de tous les Sénégalais.

L’homme devenu politique pour les causes des liens du sang, n’a pas su immerger l’homme social raisonnable et averti, qui a toujours eu la tête sur les épaules et les épaules bien en place.

Cet homme formaté à la source protectrice de Ndeer, un cercle d’amis, accro aux débats d’idées et aux études, à l'époque où une certaine jeunesse de la banlieue était une proie facile aux attractions et déviances juvéniles, ne pouvait que rester un digne fils de Pikine. Les jeunes membres de ce cercle se voulaient adossés aux valeurs de « diom » et de « ngor » incarnées jadis par les femmes du glorieux village de Ndeer qui, au moment d’une agression esclavagiste, ont préféré la mort collective à l’humiliation.

Abdoulaye a très tôt pris le train du risque aux heures difficiles du macky pour soutenir  un parent au destin présidentiel incertain,  et participer courageusement à son virage miraculeux du tourbillon au trône. C’est là un bel exemple de solidarité pour ceux qui veulent bien servir leur famille et leur pays.

L’œuvre de la maman tant aimée que nous venons de perdre est sans doute à la base de tout cela. Maman Penda dont nous nous  rappelons des valeurs d’hospitalité, de tolérance et de calme  qui la caractérisaient et qui lui permettaient de supporter les nuits blanches longues  et bruyantes qui berçaient nos vacances scolaires. Qu’Allah l’accueille dans Son Firdawsi et vous assiste ta sœur Aïssatou et toi comme l’a si bien dit son Excellence.

Certes, lors de cette cérémonie, ma conscience ne pouvait me permettre dans ces circonstances d’un protocole exceptionnel de me prêter à un tel exercice de témoignage. C’est la raison pour laquelle j’ai pris le prétexte de cette tribune pour faire une incursion dans les sillons d’un long compagnonnage entre une mère, un fils et des amis. A Dieu maman Penda.

Nous espérons vous retrouver un jour autour des délices du paradis ainsi que tous nos pères et mères disparus, nos frères et amis de Ndeer (Sény, Mamadou, Habib, Bécaye, Ndongo, et Babou Gaye) qui nous ont quittés prématurément, nous laissant continuer au crépuscule de notre vie, le court chemin qui nous reste.

Cheikh Bamba Dioum

(Khadim)

Un natif de Pikine, résident de Guédiawaye

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