Ibrahima Fall : un ‘’NdongoDaara’’ à la conquête du fauteuil présidentiel

Date:

Démarche posée, visage inexpressif, mise correcte et sobre, Ibrahima Fall est loin du tintamarre qui accompagne généralement les hommes politiques. Ce qui ne devrait pas surprendre, dans la mesure où cet aspirant à la magistrature suprême est un produit de ‘’Daara’’, l’école islamique qui tue chez ses pensionnaires tout comportement tapageur.

Teint noir, une chevelure à la coupe afro, taille et corpulence moyennes, l’homme impose le respect et la considération dès le premier regard. Les gestes posés, la mine à la limite de la froideur, Ibrahima Fall 69 ans, un des 14 candidats à la présidentielle porte en bandoulière une riche carrière sur le plan national et international, un homme qui revendique encore son parcours de ‘’ndongodaara’’.

Né en 1942 à Tivaouane dans la région de Thiès (Ouest), sa prime enfance est marquée par l’éducation coranique reçue dans le ‘’Daara’’ de Sokhna Rokhaya Malick, fille de El Hadji Malick Sy, bien qu’il fut mouride, homonyme de Cheikh Ibrahima Fall. Une étape de son enfance rythmée par l’apprentissage et la mémorisation du Coran, les travaux champêtres, les corvées domestiques, l’éducation religieuse rythmée par de fréquentes privations de nourriture et la mendicité.

Pour le candidat à la présidentielle, la mendicité a des vertus pédagogiques et formatives pour l’enfant. ‘’La mendicité est une question complexe qui relève de l’enseignement religieux, de l’éducation et de la formation à la vie puisque c’est un moment où on inculque aux jeunes un certain nombre de qualités’’, explique-t-il.

Il cite ainsi parmi ces qualités, l’endurance, le respect de l’autorité, la droiture entre autres.

‘’Tout n’est pas mauvais dans la pratique de la mendicité, parce que j’ai été talibé, mon père m’a enlevé de la maison pour me confier à la famille d’Elh Malick Sy où j’ai fait plusieurs années, je n’avais même pas le droit de retourner à la maison même en mendiant le soir’’, indique-t-il.

Le candidat de TakhawTemm retient du ‘’Daara’’, l’‘’école de formation un peu à la spartiate’’. ‘’J’ai même fait ce qu’on appelle le +norwaane+’’, se souvient-il, nostalgique. Une sorte de migration pendant la saison sèche, d’une ville à une autre.

‘’Tout n’est pas mauvais’’, répète –t-il. Ce qui est mauvais, c’est le fait d’exploiter ce système de formation à des fins purement commerciales sous prétexte que l’Etat ne lui apporte pas de soutien. Pour le candidat Fall, si on n’arrive à donner à l’école, à la formation en arabe cette noblesse, en relevant l’enseignement religieux et en l’incluant dans le système publique, on arrivera à lutter, au moins en partie, contre la mendicité.

De l’école coranique, il passe à l’école française, avec en bandoulière les enseignements coraniques et la formation à la vie. Il entre ainsi en 1957 au lycée Faidherbe de Saint-Louis (nord), devenu lycée El Hadj Omar El FoutiyouTall, où il obtient le Brevet d’études du premier cycle (BEPC) en 1960 et le Baccalauréat en 1963.

De 1975 à 1990, il a occupé les fonctions administratives et gouvernementales suivantes : doyen de la Faculté des sciences juridiques et économiques de l’UCAD, ministre de l’Enseignement supérieur et ministre des Affaires étrangères, sous le président Abdou Diouf.

Il a été sous-secrétaire général aux droits de l’homme des Nations unies et directeur général adjoint de l’Office des Nations unies, à Genève (Suisse), sous-secrétaire général aux affaires politiques des Nations unies, à New York (Etats-Unis) en charge des affaires politiques africaines, sous-secrétaire général et représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la région des Grands Lacs (basé à Nairobi) et envoyé spécial du président de la Commission de l’Union africaine en Guinée.

Aujourd’hui, l’homme qui a bouclé entre 1992 et 2010, un parcours de fonctionnaire international, est revenu devant ses amis, ses parents et sympathisants, le 9 juin 2011 pour annoncer, sa candidature à la présidentielle de 2012.

Marié et père de 5 enfants, l’homme brigue aujourd’hui la magistrature suprême sous la bannière de la Coalition ‘’TakhawTemm’’.

3 Commentaires

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

CAN 2023

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE

France : Stéphane Séjourné sur le franc CFA, « Si les pays africains se mettent d’accord pour changer le nom, c’est de la souveraineté des...

XALIMANEWS-Le ministre français Affaires étrangères Stéphane Séjourné a accordé un entretien...

Football-Match amical : le Sénégal en maîtrise face au Gabon (3-0)

XALIMANEWS-Ce vendredi soir à Amiens au stade de la...