Il faut sauver le Colonel Ndaw !

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Dans sa nouvelle intitulée ‘’Mateo FALCONE’’, parue en mai 1829, Prosper MERIMEE (1803 – 1870), raconte une histoire corse qui se passe dans le maquis.

Mateo FALCONE est craint par sa femme, ses enfants et son entourage pour sa brutalité et ses facilités avec les armes. Il n’a peur de personne. Mateo ne respecte que la Loi du maquis, conforme à la définition de l’Honneur corse. Dénoncer un criminel aux autorités françaises, était la pire atteinte à cet honneur.

A l’instar de la communauté, le fils de Mateo âgé de dix ans, adore et respecte son père. Or, le jeune enfant se laisse tenter par un joli cadeau et dévoile la cachette d’un criminel corse. Dès lors, Mateo se trouve dans la situation où son nom est lié à celui d’un traitre qui n’est autre que son fils.

Il ne lui reste qu’une solution pour sauver son honneur ; tuer le coupable. Sans aucune forme de procès, Mateo tue son propre enfant. La Justice, dans son entendement corse d’alors, est rétablie.

Le colonel Abdoulaye Aziz NDAW n’est pas le petit Mateo. Mais sa ‘’décapitation’’ est programmée parce qu’il a dénoncé, dans son livre, les agissements criminels et criminogènes de personnes

armées de privilèges exceptionnels pour protéger et servir ce pays qui les a tout donnés. Ce qui ne serait pas une première.

Les sorties des hautes autorités de l’Etat sont une indication que le Colonel NDAW est d’ores et déjà voué à la géhenne. L’argument de massue est qu’il aurait adopté un comportement fautif pour avoir enfreint la règle du silence.

Je présume que pour déterminer la faute commise par le Colonel NDAW, les ministres Oumar YOUM et Augustin TINE ont procédé à une analyse critique du message de son livre. Il y a que sur cette affaire, les positions publiques de ces ministres de la République, trahissent leur non prise en considération plus fine des enjeux inhérents au contexte de ce qu’ils qualifient de faute par rapport à l’intérêt public arrimé aux informations mis en cause.

En l’espèce, le livre du Colonel NDAW est une DENONCIATION au sens qu’il est une communication factuelle, conçue et transmise dans l’intérêt supérieur des entités publiques et privées du Sénégal, pour déclencher une «alarme» sur un corps (la Gendarmerie) dont l’intégrité est gravement entamée.

Le livre «Pour l’Honneur de la Gendarmerie» est une réplique de l’expression anglaise Whistleblowing, formulation métaphorique d’une pratique d’alerte civique en usage dans le monde anglo-saxon – comme dans les cas d’Edward SNOWDEN ou de Wikileaks. C’est une démarche qui témoigne d’un souci de prévenir les autorités et l’opinion, sans détour, pour leur permettre de corriger une situation équivoque, actuelle ou appartenant à un passé récent, acceptée pour illicite, immorale ou contraire à l’intérêt public.

Dans le processus de détermination de la faute supposée, il est opposé une tension entre la loyauté de corps du Colonel Abdoulaye Aziz NDAW et sa loyauté d’affiliation nationale, celle qui fait de lui un citoyen sénégalais. Pour faire simple, le Colonel aurait violé le secret lié à sa profession en parlant à ses concitoyens.

Disons-le sans détour, le secret professionnel n’est pas un privilège ou un droit, mais un devoir et une obligation de se taire assortie de sanctions pénales pour celui qui ne le respecte pas. Le secret professionnel est une exception à l’obligation générale de concourir à la recherche de la vérité. C’est un renoncement immédiat du partage d’une information pour garantir la stabilité de l’ordre social.

Mais cette stabilité ne peut être assurée, à moyen et à long terme, en l’absence de protection de certaines valeurs sociales, particulièrement celles qui bâtissent la relation de confiance entre la Gendarmerie et la population sénégalaise autour de la loi qui est égale pour tous. Ce corps qui participe à la répression de la criminalité et du grand banditisme ne saurait être, ad vitam, un paradis pour des imposteurs qui abusent du secret professionnel auquel leurs Frères d’arme sont soumis.

Le problème est donc réglé. Car, entre un silence coupable et sa loyauté à la Nation sénégalaise, le Colonel NDAW a vite fait son choix et l’a assumé. Il a opté pour un sacrifice au bénéfice de la justice, pour éviter que le Sénégal reste soumis aux pouvoirs destructeurs de ceux qui adoptent des
comportements mafieux sous le masque de l’Uniforme, sans jamais être inquiétés, parce que ceux qui doivent les dénoncer sont soumis à l’obligation de réserve.

Au lieu de s’attarder maintenant sur ce qu’il n’aurait pas dû faire et sur ses motivations, les autorités de la République du Sénégal gagneraient à organiser un processus de captation approprié des thématiques visées dans le livre, à assurer un traitement diligent des révélations par une vérification du bien-fondé des allégations et à répondre promptement aux faits déviants avérés, par des mesures de redressement adéquats.

L’honneur commande d’agir avec courage, dignité et loyauté au Drapeau, des valeurs indispensables à la jeune génération de citoyens majoritaires de ce pays qui sont témoins tous les jours de l’incivisme de ceux-là même censés être la référence. Et puisque ‘’Pour l’Honneur de la Gendarmerie’’ doit

pousser à agir pour respecter et faire respecter les valeurs communes partagées par tous les sénégalais, je vous dis ‘’Mes respects, mon Colonel !’’

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1 COMMENTAIRE

  1. « Chaque fois qu’un homme défend un idéal, ou une action pour améliorer le sort des autres ou s’élever contre une injustice, il envoie dès lors une petite vague d’espoir. » Robert Fitzgerald Kennedy

    Sauvons nos universités publiques du naufrage.
    (leral.net 9 oct. 2012 de Citoyen)

    Malgré les moyens substantiels mis à la disposition de l’enseignement supérieur de notre pays, les résultats sont qualitativement et quantitativement loin des normes de l’UNESCO. Nos institutions d’enseignement supérieur ont surtout un problème de management (mal gouvernance, corruption, népotisme, dépenses de prestige, gestion solitaire en lieu et place de la gestion démocratique et légale, non respect des lois et des règlements, etc.) avec la complicité active ou passive de la communauté universitaire (avantages indus, intimidations, etc.), des autorités étatiques qui, jusqu’à présent, feignent de ne rien savoir (n’ont-elles pas les moyens de savoir ce qui se passe ?) pour éviter la confrontation avec ceux (les amis politiques !) qui sont nommés à la tête de ses structures et qui agissent parfois comme des monarques en gérant la chose publique à leur guise.
    Face à la démission de l’État, nos universités croulent sous le poids de dettes dues aux créanciers (banques, hôpitaux, Sonatel, Senelec, SDE, fournisseurs divers) et chaque corporation s’évertue à demander toujours plus pour « améliorer ses conditions d’existence » et parfois au détriment des intérêts de la communauté. Ainsi donc, la crise est donc une conséquence logique de l’inaction de l’État.
    En effet quand les dirigeants (nommés par les autorités) gèrent la chose publique en dehors des normes établies sans être inquiétés le moindre du monde (pour ne pas dire promus à des stations plus juteuses), les syndicats demanderont des chosent hors normes et c’est le début du CHAOS.
    A l’État de faire l’état de la gestion de ceux qu’il a nommé, punir ceux qui se sont montrés indélicats et récompenser les autres, ensuite il serait facile de demander aux syndicalistes de faire preuve de mesure et enfin sévir dans le respect de la loi si de besoin. Il est temps de restaurer l’État de droit (et donc des devoirs) ; il est indispensable, avant toute promotion, d’étudier sérieusement la gestion présente et passée du pressenti.
    L’État ne peut continuer à protéger et promouvoir ceux qui mettent à genoux nos institutions d’enseignement supérieur et jeter en pâture les syndicats. Je pense que les responsabilités sont partagées.
    Des assises de l’Éducation avec ceux qui bloquent le système pour des raisons personnelles ou émotives ne serviraient à rien, je proposent des assises des anciens (Recteurs, Professeurs ou hauts cadres à la retraites) du système pour faire des propositions objectives. Il est souvent difficile d’être juge et parti.
    Il n’est jamais trop trad pour bien faire un devoir citoyen.

    Universités entre violence et impunité
    21 décembre 2013 – 1 h 50 min

    La loi ne devrait-elle pas s’imposer à tous ? aux autorités ? aux étudiants ? aux enseignants ?
    Les formes de cette violence sont nombreuses notamment celles qui sont plus sournoises, plus pernicieuses et plus dévastatrices qui engendrent cette forme visible nommée tout simplement violence.

    Que Dieu sauve le Sénégal.

    LE RAPPORT D’AUDIT QUI MET À NU LA GESTION DE MARY TEUW NIANE
    (rapport commandité conjointement par les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et de l’Économie et des Finances, sur financement de la Banque mondiale)
    sur ndarinfo
    UGB-de-Saint-Louis-Le-rapport-d-audit-qui-met-a-nu-la-gestion-de-Mary-Teuw-Niane
    __________

    «LA JUSTICE DOIT FAIRE LA LUMIERE SUR L’ARGENT INJECTE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR»
    BIRAHIM SECK DU FORUM CIVIL
    sur seneplus
    la-justice-doit-faire-la-lumiere-sur-l%E2%80%99argent-injecte-dans-l%E2%80%99enseignement-superieur, Publication 16/09/2013
    Actuellement, la polémique fait rage entre le Saes et ministère de l’Enseignement Supérieur sur l’utilisation des milliards injectés dans l’enseignement privé pour l’orientation des bacheliers. Qu’est ce que cela vous inspire ?
    Le Saes a tout à fait raison de demander des comptes au gouvernement sur l’argent injecté dans l’enseignement supérieur pour la prise en charge des bacheliers orientés dans les universités privées. Les dirigeant du Saes n’ont usé que des dispositions des articles 14 et 15 de la Déclaration des droits de l’Homme et des peuples qui fait partie intégrante du préambule de notre constitution qui prône la bonne gouvernance et la transparence. Il ne devrait y avoir même pas de polémique. Les autorités devraient même rendre compte avant que le Saes ne le demande. Les étudiants également doivent demander des comptes parce que les services sont pour eux. De plus, mon étonnement est plus grand sur le silence affiché par le gouvernement par rapport aux différents audits publiés sur l’enseignement supérieur qui intéressent les autorités de l’enseignement supérieur et au plus haut niveau. C’est grave et inquiétant au moment où nous dit que l’Etat veut injecter 302 milliards dans le domaine de l’enseignement supérieur.
    La justice traque des citoyens sénégalais et quand on produit des audits qui intéressent les membres du gouvernement ou des administrateurs, l’Etat ferme les yeux. Ce sont ces pratiques que les Sénégalais ont combattues. La justice sénégalaise doit également faire la lumière sur l’argent injecté dans l’enseignement supérieur. Les rapports d’audit sont là.
    Cependant la Banque mondiale est également interpellée car il ne sera logique ni acceptable que de l’argent soit à nouveau injecté sans que la vérité ne soit connu sur les faits invoqués dans ces rapports d’audit sur l’enseignement supérieur. Le Saes est bien dans son rôle et il appartient à l’Etat d’éclairer les Sénégalais si on veut avoir un enseignement supérieur de qualité dans un espace de sérénité et de lumière.
    _________
    «MARY TEUW NIANE MENE LE PRESIDENT DROIT AU MUR»
    SEYDI ABABACAR NDIAYE, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU SAES
    Oumar KANDE | Publication 23/08/2013
    sur seneplus «mary-teuw-niane-mene-le-president-droit-au-mur »
    « Seydi Ababacar Ndiaye, continuant son interpellation, demande quelle suite sera donnée à l’audit des universités où il a été noté une mauvaise gestion généralisée, «y compris la gestion du ministre actuel quand il était recteur de l’Ugb».
    «Est-ce qu’on peut continuer à faire confiance à des dirigeants qui ont été épinglés par différents rapports ? IL Y A AUSSI UN AUTRE DOCUMENT COMMANDITÉ PAR L’ACTUEL RECTEUR DE L’UGB AU NIVEAU DE LA DÉLÉGATION POUR LA RÉFORME DE L’ETAT ET DE L’ASSISTANAT TECHNIQUE (DREAT), QUI ÉPINGLE LE MÊME MINISTRE.
    Ce document à montré que l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur, quand il était recteur à l’Ugb, son jeu favori c’était de créer des postes de responsabilité, de direction. Il en avait créé dix-neuf dans une petite université comme l’Ugb et il y avait des conséquences sur la masse salariale car tous ces directeurs avaient l’équivalent d’un million d’indemnité. Ces manquements devraient édifier qu’il faut faire les bonnes enquêtes et prendre les individus qu’il faut pour les missions importantes. Quelqu’un qui dirige une simple université et qui a ces types de comportement, on lui confie le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Il y a lieu de se poser des questions», a dit Seydi Ababacar Ndiaye. »

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