ILS SONT NÉS EN 1960 – Ces jumeaux de l’indépendance…SAMBA GUEYE, MAITRE TAILLEUR : « Encore des efforts à faire en santé »

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La stature robuste, teint noir, Samba Guèye effectue des coupes sur les différents tissus qu’il a mis sur la table. Agé aujourd’hui de 50 ans net, ce maître tailleur de la ville de Rufisque fait partie de ces personnes qu’on pourrait nommer « les jumeaux de notre indépendance ». Cette coïncidence de son anniversaire avec le cinquantenaire du Sénégal indépendant, il la trouve « très symbolique ». Le métier de tailleur, il dit l’avoir embrassé en 1975, à l’âge de 15 ans, par le biais de son oncle. Et c’est huit ans plus tard que ce dernier lui donnera l’autorisation de fonder son propre atelier. « Aujourd’hui, confie-t-il, j’ai pu avoir, grâce à mon travail, une maison, me marier et être père de famille ».

Un regard rétrospectif lui permet aussi de voir les changements positifs qui se sont opérés au Sénégal depuis quelques années. Il note d’abord le développement des infrastructures et particulièrement des routes dans tout le pays. Ensuite, le maître tailleur relève avec satisfaction l’implantation de la démocratie, devenue une réalité à travers le « wakh sa khalat « . Ce qui ne se faisait pas, selon lui, du temps du régime socialiste. Ses camarades tailleurs, qui peinaient à avoir des marchés, sont maintenant pris en compte dans tous les appels d’offres. Mais ce « jumeau de notre indépendance » estime pourtant qu’il reste des efforts à faire. Notamment en matière de santé où, dit-il, « les médicaments deviennent de plus en plus chers ». Et c’est avec regret que Samba Guèye note que dans les hôpitaux, celui qui n’a pas d’argent risque de se voir privé de soins.

« Ce n’est pas normal à mon sens. Il faut s’occuper des malades d’abord avant de penser à l’argent », pense-t-il. La cherté des denrées de première nécessité lui tient à cœur. Il aimerait que des mesures soient prises dans ce sens pour soulager la souffrance des populations.

PAPE BABACAR NIANG, TAILLEUR : « Une satisfaction à 100% des besoins n’est pas réalisable »

Témoin de bien des faits dans ce pays, Pape Babacar Niang, un lébou originaire de Bargny, fait ce constat : « le Sénégal s’est beaucoup amélioré au cours de ses cinquante années d’indépendance ». Lui aussi maître tailleur et ami de Samba Guèye en veut pour preuve le développement exponentiel des routes et la construction de nouveaux hôpitaux. Ce cinquantenaire analyse avec philosophie cette insistance des populations à être satisfaites sur tout et à tout prix.

« Cela n’est guère réalisable, soutient Pape Babacar. On ne peut pas satisfaire à 100% la population. Et même dans les pays comme les Etats-Unis et en Europe, il reste encore beaucoup à faire ». Et Pape Babacar d’ajouter qu’aujourd’hui, même si bien des choses se sont améliorées, il reste que les besoins des personnes sont devenus « nombreux et différents ».

Pour lui, le salut du Sénégal se trouve dans le travail. « Si tout le monde s’acquitte de sa tâche, le pays peut atteindre le développement », conseille-t-il. Pour autant, ce tailleur professionnel ne se prive pas d’être l’avocat de son corps de métier. Il demande ainsi une plus grande implication de l’Etat dans le secteur artisanal à travers des subventions. Ce qui pourrait leur permettre d’exposer leurs modèles hors de leur lieu de travail. Lui qui a commencé l’apprentissage de son métier en 1973, tout en étant écolier, a dû faire un choix. Aujourd’hui, il ne regrette rien de son choix. Pape Babacar Niang a déjà bâti sa maison et fondé une famille. Deux choses qu’il peut brandir comme les symboles d’une vie à moitié accomplie. Aujourd’hui, pour préparer sa retraite, il a misé sur ses enfants sur qui, il espère pour prendre la relève. Ce qui lui assurerait un repos mérité.

PAPE NDIAYE, MENUISIER : « Les gens souffrent au plan social »

Vêtu de son bleu de travail, les pieds minus de chaussures de sécurité, Pape Ndiaye coordonne et supervise les activités des apprentis menuisiers. Une quinzaine de ces derniers travaille dans son atelier. A cinquante ans, ce père de trois enfants, s’est battu pour avoir son propre toit. Aujourd’hui, c’est chose faite. Mais en ce moment, ce menuiser professionnel constate une baisse de ses revenus à cause, principalement, des produits importés qui ont investi le marché local. Ce qui a pour corollaire de diminuer les commandes des clients. Au plan social, même s’il constate un développement des infrastructures et apprécie le projet comme le Plan « Jaxaay », il s’attend encore à plus d’efforts de la part des autorités.

Comme beaucoup d’autres pères de famille, Pape Ndiaye trouve anormale l’augmentation des prix des produits de première nécessité.

« Au plan social, les gens souffrent », dit-il dans un ton ferme. Pour lui, le meilleur cadeau que la population pourrait avoir en ce cinquantenaire, c’est la diminution de ces denrées de première nécessité. Notamment le riz, l’huile et le savon.

Maguette NDONG
lesoleil.sn

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