In-Justice chronique

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Réaménagement du gouvernement : Elhadj Amadou Sall paie pour sa trop grande «liberté»
Le chef de l’Etat a retouché hier le gouvernement de Souleymane Ndéné Ndiaye en procédant à un léger réaménagement. Une retouche qui consacre le retour de Cheikh Tidiane Sy au ministère de la Justice avec le même grade de ministre d’Etat et le limogeage de El Hadji Amadou Sall à qui on reprocherait sa ‘liberté’ dans la gestion de certains dossiers comme le cas de Massaly ou le procès des policiers contre les journalistes Kara et Kambel.

Alors que l’on s’attendait à un véritable remaniement ministériel avec de grands chamboulements – surtout avec l’arrivée annoncée de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck et de ses proches – le chef de l’Etat a procédé, hier, à un petite retouche du gouvernement de Souleymane Ndéné Ndiaye. En effet, en fait de réaménagement, le chef de l’Etat s’est juste séparé de son ancien ministre porte-parole du Palais devenu, par la suite, ministre de la Justice. El Hadji Amadou Sall, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été limogé hier par décret en début d’après-midi d’hier. Sur les raisons de son départ du gouvernement, on évoque sa gestion de certains dossiers judiciaires. ‘Il y a des dossiers dans lesquels, ce sont des affaires d’Etat. La chancellerie ne doit pas prendre trop de libertés. Le ministre avant de prendre certaines décisions, doit avoir l’avis du palais. Tel n’a pas été le cas’, indique une source contactée par le site politicosn.com qui cite en exemple l’affaire Massaly ou d’autres dossiers judiciaires encore. ‘Wade a voulu faire revenir un homme de poigne, en l’occurrence Cheikh Tidiane Sy’, poursuit la même source.

Pourtant en nommant El Hadji Amadou Sall au ministère de la Justice en remplacement de Moustapha Sourang, Me Wade cherchait un ministre qui a de la poigne pour piloter certains dossiers brûlants à l’époque. Notamment avec l’affaire Farba Senghor et les journaux L’As et 24 h Chrono, le dossier de Kambel et Kara contre les policiers, etc. D’ailleurs dès sa prise de fonction, Me Sall avait laissé entendre qu’il ne voulait plus ‘quelque suspicion que ce soit sur la Justice’. Certains proches du chef de l’Etat estimaient à l’époque que Sourang était trop cartésien et difficilement ‘maniable’.Il semble donc que Me Sall n’est pas le ‘bon’ ministre de la Justice que Me Wade cherche depuis le départ de Cheikh Tidiane Sy qu’il a finalement fait revenir avec le même grade de ministre d’Etat. L’homme connu pour sa poigne et sa rigueur a géré le département de la Justice de 2005 à 2009 avant d’atterrir au ministère de l’Intérieur en mai 2009. Après son départ du gouvernement, Cheikh Tidiane Sy qui voulait ‘se reposer’, était nommé président du conseil d’administration de la Société africaine de raffinage (Sar).

Georges Nesta DIOP REFLET
In-Justice chronique

C’est à se demander si Me Wade sait ce qu’il veut. En l’espace d’une année, trois ministres de la Justice ont emprunté les marches du building pour assurer la garde de nos sceaux. Madické Niang appelé à d’autres fonctions, Wade confie la Justice à Moustapha Sourang. Universitaire de haut rang et juriste à la réputation sans tache, l’ancien doyen de la Fac de Droit se verra reprocher son ‘approche trop scientifique’ de la justice. Il n’aura donc pas le temps de se familiariser avec son nouveau job que le président de la République lui retire la chancellerie pour la confier à un élément du barreau connu pour être fort en thèmes. N’est-ce pas à Amadou Sall que Me Wade avait confié la lourde responsabilité de porter sa parole ? Mais, devant la réalité de la gestion quotidienne des dossiers judiciaires et face à un pouvoir qui veut avoir l’œil sur tout, il lui fallait, plus que de la gueule, une certaine souplesse dans le traitement des dossiers. Ce qui, apparemment, lui aurait fait défaut. Au point de recevoir, comme un boomerang, la guillotine sur sa tête. Les intérêts étatiques et ceux des lobbies sont si imbriqués qu’une maîtrise en droit et un certificat d’aptitude à la profession d’avocat ne sont pas les seuls gages pour faire un ‘bon’ ministre de la Justice sous le Sénégal de 2010. Elhadj Amadou Sall et Moustapha Sourang sont, ainsi, les preuves personnalisées de ce que la science académique ne constitue qu’un pourcentage infime dans la grille d’appréciation des Cv.

Ibrahima ANNE
WALF.SN

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