Inconsistance et décadence

On connaissait le « Yoonu Yookuté » (chemin de l’émergence), voici le « Yoonu Yakkoulé » (chemin de la décadence. Macky Sall cherche, tant bien que mal, à faire sien le premier slogan, même si le déroulé de son programme de campagne ne rassure pas tout le monde. Son allié de la coalition Bennoo Bokk Yakkar, Idrissa Seck, risque d’habiter entièrement le second « slogan » s’il n’y prend garde. Quatrième président autoproclamé de la République du Sénégal, le maire de Thiès en est tristement réduit à s’accrocher à la locomotive du pouvoir pour donner un semblant de consistance à son rêve. Cela s’appelle, chez nous, du « Yobaléma ».

Alors que tout le monde s’attendait à ce que le fils déchu de Wade se posât en alternative crédible à la tontine qui se distribue des parcelles du pouvoir au sein de BBY, Idrissa Seck a déserté le sentier de son avenir politique, s’est enfermé dans un silence coupable et tente de maintenir le peu de cohésion qui reste dans son parti en légiférant par des signes du menton. Ses militants sont débauchés par ses propres alliés et certains des responsables de son parti sont habités par le doute. Au point de jeter l’éponge, comme Serigne Babacar Diop.

Idy, quatrième président de ses propres rêves, possible cinquième chef de l’Etat du Sénégal, aurait-il renoncé à son ambition ? Comment pourra-t-il s’exfiltrer d’une coalition dont il est comptable des actes de gestion pour développer un discours alternatif en 2017 ? L’ancien Premier ministre, en plus d’être aphone, est devenu une question sans réponse dans le landerneau politique sénégalais. Et, au rythme où vont les choses, la décadence sera la juste récompense de son inconsistance politique.

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