Dans l’indice 2010 de la fondation Mo Ibrahim lancé ce lundi de manière simultanée à Dakar, New York, Johannesburg, Accra et Nairobi, le Sénégal se classe à la 12e place sur 53 pays. Il perd ainsi trois places par rapport à 2005.
Dans l’indice Ibrahim 2010 sur la gouvernance africaine publié lundi, les premières places sont occupées dans l’ordre par l’île Maurice, les Seychelles, le Botswana, le Cap Vert. Ces pays réalisent les scores les plus élevés et arrivent de loin devant le Sénégal qui pointe à la douzième place.
Avec un score de 57 points, le Sénégal réalise cependant un score supérieur à la moyenne continentale qui est de 49. Il obtient son rang le plus élevé dans la sous-catégorie des droits et le plus bas dans celle de la sécurité nationale.
Dans la catégorie Sécurité et souveraineté du droit, le Sénégal chute de deux rangs. Il occupe la 19e place contre 17 en 2005. S’agissant du critère de développement humain, notre pays ne perd qu’une place passant de la 20e à la 21e place entre 2005 et 2010. En revanche au chapitre du développement économique durable, le Sénégal réalise une performance, selon la Fondation. Il améliore son score et fait un bond de 4 places. De 2005 à 2010 le Sénégal passe ainsi de la 17e à la 13e place.
Le paradoxe sénégalais
Un score qui peut surprendre vu la chute drastique de la croissance économique qui a atteint 2,2% en 2009 et 3,4% en 2010 contre plus de 6% en 2000 et au moment où le déficit budgétaire atteint 5%. Seulement, Ebrima Sall, un des présentateurs de l’indice, veut voir dans la performance du Sénégal en matière de développement économique les progrès réalisés dans l’accroissement des opportunités économiques et la possibilité de création d’entreprises.
En Afrique de l’ouest, le Sénégal occupe la 4e place. Dans cette région, il se classe derrière le Cap vert, le Ghana et Sao Tomé et Principe. Le cap Vert, quatrième au plan africain, demeure le pays le plus performant de la région dans les quatre catégories alors que la Guinée est le pays le moins performant de la région ouest africaine pour la qualité globale de la gouvernance.
Globalement, l’indice Ibrahim 2010 un bilan mitigé selon le fondateur et président de la Fondation. L’indice met en exergue l’amélioration des performances en matière de développement économique et humain. Toutefois, il indique un recul au plan démocratique notamment dans les droits politiques, de la sécurité des personnes et de la souveraineté du droit. Les pays ayant réalisé une amélioration nette de leur score sont l’Angola, le Libéria et le Togo tandis que l’Erythrée et Madagascar réalisent les reculs les plus remarquables. D’une manière générale, de l’indice Ibrahim 2010, il ressort que la qualité de la gouvernance en Afrique n’a pas connu de changement par rapport aux années précédentes. Aucun pays n’ayant reculé dans les catégories développement économique et développement humain.
L’Indice Mo Ibrahim évalue la qualité de la gouvernance des 53 pays africains et les classe à la lumière des critères se rapportant au développement économique durable (gestion publique, secteur privé, environnement), au développement humain (santé, éducation), sécurité et souveraineté du droit et enfin participation et droits de l’Homme (droits, parité). Il mesure la fourniture des biens et services publics aux citoyens par les gouvernements et les acteurs non étatiques à travers 88 critères répartis en quatre catégories.
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