Inondation dans la banlieue : A trois mois de l’hivernage, c’est la psychose chez les populations de la banlieue.

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A quelque trois (3) mois de l’hivernage, les populations de la banlieue qui pataugent dans les eaux sont sur le qui vive. Elles ne dorment que d’un seul œil. Beaucoup de quartiers sont sous les eaux et craignent le pire en cas de nouvelles inondations.

En cette matinée du samedi 27 mars, le quartier Maguette Diallo se réveille petit à petit. Le brouhaha vient de partout. Les enfants qui ne sont pas partis à l’école fleurtent avec les saletés sans se rendre compte des dangers qu’ils encourent. Les rues et les ruelles sont inondées, l’eau qui y stagne depuis longtemps est devenue verdâtre et dégage une odeur nauséabonde. Par endroit il faut marcher sur des briques et des sacs de sable comme sur un promontoir. Ce décor prouve que ces lieux étaient prisonniers des récentes inondations. Nous sommes en plein cœur de Guinaw Rail Nord. Mais derrière se cache une peur bleue.

Certes l’hivernage n’est pas encore arrivé, mais c’est la psychose totale chez les populations. Ce jeune sous couvert de l’anonymat, âgé d’une trentaine d’année fait remarquer : « Nous avons peur, quand on pense à l’hivernage on ne dort pas. Vous voyez il y’a de l’eau partout. Elle est devenue verdâtre et sent mauvaie. Imaginez qu’il pleuve et que l’eau déborde, ça va donner quoi » se demande-t-il. Il lance un cri de détresse : il faut que la mairie nous aide au moins à évacuer cette eau avant l’hivernage .Babou Diadhiou dit la même chose : ici tout le monde a peur, c’est la triste vérité.

Au quartier Demba Coumba Mbaye, après plusieurs bifurfications nous voilà dans la maison de Fatou Ndiaye, une jeune dame d’une quarantaine d’année. Sa maison est coupée en deux : une partie inondée et une autre remblayée. Elle dit s’attendre au pire « vous voyez la situation de ma maison, je suis parvenue à remblayer une partie et l’autre est toujours dans l’eau .Regardez toutes ces maisons aux alentours, elles sont inhabitées, il y a toutes sortes de reptiles .C’est dieu qui nous protège. » Parlant de ces difficultés, les larmes aux yeux elle souligne : « j’ai tout vécu dans cette maison. C’est en pleine inondation que mon mari est décédé en 2005 ». C’est dur dit- elle.

Djidah Thiaroye kao les populations s’attendent à tout.

Les inondations n’ont pas épargné cette commune d’arrondissement. D’ailleurs c’est l’une des plus touchées de la banlieue. Sur soixante cinq (65) quartiers, soixante (60) sont sous les eaux. Devant une maison, un groupe de quatre jeunes s’apprêtent à prendre le thé. A .Diouf habillé en body gaillard, qui cache mal ses vingt ans : « ici nous vivons toujours dans les eaux. Les maisons inondées et /ou abandonnées sont nombreuses. ». Il poursuit : « pour ne pas être surpris par d’éventuelles inondations, ceux qui ont les moyens se préparent en conséquence, ils procèdent au remblaiement et à la construction de diguettes pour se protéger. C’est une question très sérieuse et les autorités au plus haut niveau doivent réagir rapidement », fait il remarquer.

Il est vrai que face à l’ampleur des dégâts causés par ces inondations les autorités ne sont pas restées insensibles. Dans le département de Pikine des travaux de canalisation sont entamés depuis longtemps. M. Sow enseignant de son état rencontré à Fass 3 explique : « Si ces travaux finissent avant l’hivernage, les eaux qui stagnaient seraient évacuées et certaine grandes artères de Pikine seront libérées. Mais il est convaincu que ces travaux ne sont pas la seule solution de ces inondations ». Pour lui, l’Etat doit être ferme et catégorique pour restructurer les quartiers inondables en déplaçant les populations vers d’autres zones.

TROIS QUESTIONS A MAMADOU MACTAR SECK MAIRE DE GUINAW-RAIL NORD :

« Nous voulons une deuxième unité de pompage des eaux ».

Certes l’hivernage n’est pas encor arrivé, mais à votre niveau quelles sont les dispositions prises pour ne pas être surpris par d’éventuelles inondations ?

Vu les épreuves difficiles que nous avons vécues pendant les hivernages passées, cela nous a inspiré un certain nombre de mesures. Nous sommes en train d’assainir les principales artères de la commune en y mettant des tranchées, cela nous permettra d’évacuer les eaux vers les points bas. Nous travaillons avec les associations de jeunes. Mais nous sommes confrontés à un manque d’espace, c’est pourquoi nous demandons la construction d’une deuxième unité de pompage des eaux. Nous n’avons qu’une seule unité de pompage qui se trouve sur la route des Niayes en face du marché de Thiaroye. Et cette station ne peut pas contenir toutes les eaux de Guinaw-Rail. Nous comptons également beaucoup sur l’enveloppe de la mairie (100 millions) dont une bonne partie sera utilisée dans le volet de la lutte contre les inondations.

A votre avis, peut-on éradiquer les inondations dans la banlieue ?

Oui ! Mais il faut une réflexion très approfondie en impliquant les professionnels en la matière.

Comment appréciez-vous les initiatives prises par les autorités étatiques pour soulager les sinistrés ?

Positivement. Toute action visant à soulager les victimes des inondations est salutaire. Des décisions sont prises lors du conseil présidentiel sur les inondations, nous attendons leur concrétisation. J’espère que cela ne va pas tarder à se faire.

africanglobalnew.com

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