Inscription du Monument de la Renaissance Africaine au patrimoine mondial: La statue loin des critères

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Après son édification, un intense lobbying est entrepris pour inscrire le monument de la Renaissance africaine dans le patrimoine mondial de l’Organisation des nations unies pour l’éducation la science et la culture. Faudrait-il maintenant que l’œuvre soit une merveille relevant du génie créateur de l’homme en plus de ne souffrir d’aucune contestation pour ainsi cadrer avec l’un des critères fondamentaux de l’Unesco.

Le président de la République, Me Abdoulaye Wade a affirmé, récemment en Conseil des ministres, que le monument de la Renaissance africaine allait être classé patrimoine mondial de l’Unesco. C’est encore un coup de bluff. En réalité le discours lu par Alioune Traoré, le 03 avril dernier, lors de l’inauguration du monument de la Renaissance africaine n’engage en rien l’Organisation des nations unies pour l’éducation la science et la culture (Unesco), renseigne une source proche de cette institution. Traoré qui gère le prix Houphouet Boigny à l’Unesco a lu le « soit disant discours de l’Unesco » à son nom propre, insiste notre source. D’ailleurs entre l’affirmation de Abdoulaye Wade devant ses nombreux ministres et la déclaration du représentant de l’Unesco il subsiste un énorme fossé. M. Traoré a formulé une demande en direction de l’institution internationale que Wade a prise pour argent comptant. Pour Alioune Traoré, « le monument de la renaissance africaine, par le message de paix, de pardon et d’ouverture qu’il diffuse, doit être inscrit au patrimoine mondial ». Selon lui, « la statue symbolise une expression culturelle et politique nouvelle. Elle matérialise la volonté de l’Afrique d’assurer son développement dans le concert des nations et celle d’un peuple de se tourner vers le progrès ». Il perd certainement de vue que cela ne suffit pas pour qu’une œuvre soit inscrite dans le patrimoine mondial.

La mission principale de la liste du patrimoine de l’Unesco est de faire connaître et de protéger les sites que l’organisation considère comme exceptionnels. La statue bâtie sur la colline des Mamelles de Dakar n’en est pas un. Dans un souci d’objectivité, ont été mis en place un certain nombre de critères qui faisaient office de référence jusqu’en 1978. Puis dans le but de rééquilibrer la localisation du patrimoine mondial entre les continents, sont apparus les sites naturels et quatre nouveaux critères. Enfin, en 2005, tous les critères ont été fondus en dix (critères) uniques et applicables à tous ces sites. Le premier et le plus déterminant de tous est que le patrimoine doit représenter un chef-d’œuvre du génie créateur humain. Ce qui est loin d’être le cas des colosses qui trônent au dessus des Mamelles. La statue de la Renaissance est, à tout point de vue, une horreur architecturale et une catastrophe en matière de bonne gouvernance et de corruption. Elle est loin d’être un travail de génie encore moins une merveille. Du coup, rien ni personne ne pourrait plaider et obtenir sa classification dans le lot des patrimoines de l’Unesco. Le lobbying aussi intense qu’il puisse être sera vain.

Car cette statue dont le montage est des plus obscurs ne cadre avec aucun critère de l’instance mondiale. Après dix bonnes années à la magistrature suprême, la personnalité du président Wade est aujourd’hui bien cernée par le commun des Sénégalais. Le chef de l’Etat, depuis qu’il est au pouvoir, a toujours pris pour « fait déjà matérialisé », ses idées et ses pensées. Mais personne n’est dupe !

Donald Payne refuse d’être mêlé à la controverse

Par ailleurs, des sources révèlent que les vrais leaders de la diaspora sont horrifiés par les scandales autour du monument de la Renaissance. Elles sont catégoriques : « la diaspora est choquée et outrée par le choix des Coréens du nord au détriment des Africains comme le sculpteur Ousmane Sow ». D’ailleurs, nos sources confient que beaucoup de personnalités parmi celles qui ont honoré de leur présence l’événement du 03 avril dernier ont été convaincues par deux faits : « l’avion gratuit et les perdiems ». Jesse Jackson, l’homme qui a été présenté comme l’un des représentants des Afro-Américains, soulignent des sources proches de sa communauté, « est aujourd’hui marginalisé du fait des scandales qui l’entourent ». Le minimum de considération dont il jouissait, auprès de la communauté Black s’est effrité. Il n’est plus aussi respecté et les Noirs américains ne se sont pas sentis représentés par Jesse Jackson ou par Mel Foote, perçus comme des lobbyistes blacks sans envergure. En vérité, Me Wade avait choisi Donald Payne du Black Caucus comme parrain de la célébration de la Renaissance à défaut de Barack Obama. Là également, l’échec est total. Les deux icones américaines (Obama et Payne) n’ont pas voulu être associés à la controverse. Payne, selon des sources afro-américaines, a même convoqué la communauté noire pour informer sur les raisons de son refus de faire le voyage de Dakar.

Alioune Badara COULIBALY
Lagazette.sn

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