Le «pari fou» engagé, depuis, par la Loterie nationale sénégalaise d’interdire aux mineurs le Pari foot est encore loin de connaître les résultats escomptés. Aussi, la boîte continue-t-elle son pari tout en comptant dans son combat sur la collaboration des parents. Un message fort lancé par le secrétaire général de la société, Birane Ndao, qui a présidé ce dimanche à l’hippodrome Diaw Macodou Diop de Thiès le Grand prix de la Lonase.
Certifiée jeu responsable, la Loterie nationale sénégalaise (Lonase), membre du World loterie association (Wla), a mis en place, selon son secrétaire général, Birane Ndao, un programme d’éthique qui interdit l’organisation de jeux qui ne respectent pas les normes. Il s’agit, explique ce dernier, d’interdire aux jeunes de moins de 18 ans tous les produits que les sociétés développent ou mettent en exploitation, mais également de faire en sorte que les jeux n’entraînent pas l’addiction chez des parieurs. Ainsi pour éviter pareille situation, la Lonase, dès le lancement du produit Pari foot, a mis en place, selon M. Ndao, «tout un dispositif pour éviter effectivement la fréquentation des mineurs dans les game centers, les mini-shops, les magasins ou autres points de ventes Lonase». Des dispositions qui ont fait que «le lancement du produit a été fait sans aucune publicité. C’est le seul produit qui n’a pas connu de campagne de lancement. C’est de manière sobre que le lancement a été fait dans nos salles de jeu parce que nous savons comme cela se passe partout, le support du Pari foot étant le football, donc qu’il est maîtrisé par les enfants». Aussi, des «signalétiques qui interdisaient les jeux aux jeunes de moins de 18 ans ont été affichés dans les salles, mais également tout un système de sécurité a été mis en place pour empêcher aux enfants d’accéder à ces jeux. Il fallait même lever son identité avant d’y accéder», renseigne le secrétaire général de la Lonase. Mieux, poursuit M. Birane Ndao, «nous avions mis en place une structure que l’on appelle cellule de veille au niveau de la Lonase. Une cellule qui a comme travail de visiter et d’inspecter les salles de jeu pour vérifier si le dispositif mis en place est respecté». Sans compter, confie-t-il à la presse, que «nous avions insisté au niveau des vendeurs sur le fait que les jeux ne sont ni admis ni tolérables pour les enfants, et qu’en cas de constat avéré sur ce plan-là, l’agrément serait purement et simplement retiré». Ainsi, ajoute-t-il, «la cellule de veille a été redynamisée et instituée en structure. C’est maintenant une cellule qui dépend directement de la direction générale, et le personnel de la cellule doublé. Un ensemble de moyens logistiques a été mis à leur disposition pour accompagner le développement du produit».
La cellule de veille a déployé ses équipes
Malgré tous ces efforts, regrette M. Ndao, «nous avons remarqué qu’il y avait un non-respect de la part d’un certain nombre de nos partenaires vendeurs. Ce qui fait qu’en août passé, le produit a été retiré carrément du réseau pour empêcher ainsi aux détenteurs de kiosque de le commercialiser. Nous avons ensuite restreint la commercialisation du produit aux différents sites de la Lonase, à savoir les points de vente qui se trouvent dans les agences, mais également les game centers, les mini-shops et les magasins». Aussi, «un système de contrôle a été mis en place pour accompagner cette politique parce que dans ces sites, il y avait la possibilité d’y accéder, de contrôler et de maîtriser. Le système a donc marché pendant quelque temps et puis, parallèlement, nous avons développé une collaboration avec la coordination des vendeurs pour nous entendre. Lesquels s’engagent solennellement à ne pas vendre le Pari foot aux jeunes de moins de 18 ans. Chacun d’entre eux ayant signé cela et c’était la condition pour laquelle on a remis le produit dans ces points de vente. Et depuis une semaine, la cellule de veille a déployé ses équipes à travers le territoire national parce qu’il y a des périodes de pics où le Pari foot se développe, car les matchs étant très intéressants. Et cela est bien suivi par nos équipes pour, à cette occasion, développer des campagnes».
La Lonase ne compte pas en rester là, selon M. Ndao qui ajoute : «Nous savons que les uns et les autres s’organisent toujours pour contourner la réglementation et les dispositifs qui sont mis en place. C’est pourquoi nous comptons sur les parents. La Lonase n’est pas la police. Elle ne peut pas également remplacer les parents. Il y a une question d’éducation, de sensibilisation qui relève d’abord de l’autorité parentale. Il faut donc que les parents insistent sur cet aspect. Cela, pour dire que la Lonase, à travers sa direction du marketing, a organisé des campagnes pour décourager et déconseiller les jeux. Cet appel a été entendu. Il appartient aux parents d’être le relais auprès des enfants», a-t-il souhaité.
Elle va construire un hippodrome national moderne
La Lonase, en partenariat avec les courses hippiques françaises, s’engage à construire très bientôt un hippodrome national moderne. L’annonce été faite ce dimanche lors d’un point de presse par son ?secrétaire général. Et Birane Ndao de signaler que la Lonase reverse 2% de ses recettes au Comité national de gestion (Cng) des courses hippiques pour lui permettre d’améliorer la race chevaline, mais également d’assurer l’entretien et la réhabilitation des hippodromes ainsi que les haras de Dahra Djoloff et de Kébémer.
Par ailleurs, indique M. Ndao, «la Loterie nationale sénégalaise est en train d’étudier la possibilité d’organiser un pari mutuel urbain local au Sénégal, à l’image des courses hippiques françaises».
