INTERVIEW + PHOTOS: Le mannequin Mame Diarre Dieng dit tout sur le milieu de la mode à Dakar et en Europe

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C’est dans hôtel huppé de la capitale économique italienne, Milan, que nous a reçus ce top model sénégalais : Mame Diarra Dieng.  1,80m de taille, teint noir, forme svelte,  cette jolie fille de Yeumbeul ne traine aucun complexe devant ses copines mannequin. Elle a osè et s’est imposée dans ce milieu. D’un regard foudroyant, Diarra comme l’appellent ses proches, force le respect et l’admiration. Vêtu d’un jean noir, d’un chemisier et d’un jacket blancs, Mame Diarra affiche la pleine forme en dépit du froid glacial qui a imposé sa loi aux milanais. Confortablement assise dans un canapé, le mannequin a répondu volontiers à toutes nos questions. (Regardez les belles photos de Mame Diarra Dieng)

Qui est Mame Diarra Dieng ?

Je suis une fille de la banlieue, qui a grandi dans un milieu modeste. Je suis issue d’une famille griotte où j’ai grandi en toute  tranquillité.

Pourquoi avez vous choisi le métier de mannequin?

J’aimais la mode depuis mon enfance et j’ai la  chance d’avoir une grande taille. Je devais donc exploiter cet atout naturel. C’est la raison pour laquelle j’ai épousé  ce métier. Je me sens à l’aise dans le mannequinat. C’est une passion de tout temps chez moi. Toute petite, je regardais les fashions TV et j’avais envie de me jeter dans le milieu.

Est ce que le mannequinat rapporte beaucoup?

Oui, cela rapporte mais cela dépend. En fait, si on arrive à décrocher des contrats on s’en sort bien. J’ai eu la chance d’avoir des personnes comme Axel Ba qui m’a épaulée, qui a pu me décrocher des contrats de défilé. Et je me sens bien dans le milieu. Collé Arda Sow  est exemplaire dans le milieu de la mode, elle paie bien les mannequins. Tout ce que je gagnais je l’épargnais. J’ai quitté le Sénégal pour m’installer ici en Europe. C’est un milieu qui rapporte si tu sais ce que tu veux.

Selon vous pourquoi les gens pensent que c’est un métier de débauche?

«L’habit ne fait pas le moine». On juge dès fois trop sans pour autant savoir les hauts et les bas de ce milieu. C’est un métier comme les autres. L’essentiel, c’est de savoir ce que l’on veut. Même s’il y a de la débauche comme disent certains. Je prends mon exemple. Le fait que je rase ma tête où que je porte certaines tenues cela ne veut rien dire. Les gens doivent avoir un esprit de dépassement. Il y a des mannequins qui sont très bien respectées dans le milieu, cela dépend de l’éducation reçue.

Qu’est ce qui vous a le plus marqué dans le milieu?

C’était lors de la soirée Sira Vision avec de jeunes créateurs à Dakar. Ce jour là, je n’avais pas de tenue. Les gens avaient le complexe des filles de teint clair. C’est comme s’ils fuyaient la couleur noire. Et c’est un paradoxe. Parce qu’en Europe, les Agences et les stylistes préfèrent les filles fines et noires dans leurs défilés. A Dakar, on sélectionne une fille de teint noir et l’enlever dés qu’une autre de teint clair arrive.

Vous travaillez avec quel styliste à Dakar?

Actuellement non, je suis plus concentrée en Europe. Mais j’ai travaillé dans le passé avec Mame Fa guèye, Colle Adro Sow, Ndiaga Diaw, Sadiya Guèye…

Est ce que Mame Fa Gueye vous payez bien?

Oui pas mal! La seule chose qui m’a marquée, c’est elle qui m’a ouvert les portes de la collection de la haute couture.

Que faites vous en Italie?

Je suis dans le milieu de la mode pour continuer ma carrière.

Pensez-vous pouvoir réussir en Europe dans le mannequinat?

Bien sur sinon je ne serai pas ici. Je suis trop optimiste. Je crois bien en mes capacités et je sais que je peux percer ici pour préparer mon grand retour au pays natal.

Quelles sont les agences qui vous ont sollicitée en Europe?

J’ai eu à travailler avec ICE Management et Urban Management

Etes-vous mariée?

Non, je n’ai pas encore trouvé le prince charmant.

Qu’aimeriez-vous changer dans le milieu ?

Que les anciennes cèdent la place à la nouvelle génération. Que les filles soient plus naturelles, bien organiser le milieu pour ne pas voir n’importe qui se présenter comme mannequin.

Quelqu’un que vous avez adoré dans le milieu?

Katoucha Niane, elle était fière de sa couleur noire, Noami Campbell. Pour terminer, je remercie ma famille, ma mère en particulier qui m’a toujours soutenue sans oublier ma copine Aida Ndiaye qui me manque beaucoup…Le Sénégal me manque beaucoup, j’ai vraiment la nostalgie.

bitimrew.net

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