Joue-la comme Khalifa Sall !

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La tournée de trois jours d’une délégation du bureau politique du Parti socialiste (Ps) à Louga s’est effectuée, le week-end dernier, sans le secrétaire général du parti, Ousmane Tanor Dieng. Mais il y avait Khalifa Ababacar Sall, secrétaire à la vie politique, et la ferveur militante était là. Même si Mamadou Faye a bien joué sa partition de chef de délégation, c’est le maire de Dakar qui a été la principale attraction dans la capitale du Ndiambour. Et non pas parce qu’il s’est épanché en paroles, lors de ce périple. Loin de là. Il a été d’ailleurs le seul membre du bureau politique à n’avoir pas pris la parole, lors de l’Assemblée générale des militants socialistes au «Complexe Omar Bongo de Louga ». Si !

Un peu quand-même. Mais, c’était juste pour résumer sommairement, à l’invite d’Aminata Mbengue Ndiaye, un projet de jumelage entre Louga et Dakar, initié sur place. Le Secrétaire national à la vie politique du Ps a soigneusement évité de se prononcer sur les questions politiques. Pourtant, il n’est pas du genre habitué à faire des gaffes communicationnelles. L’homme est trop intelligent, sinon trop précautionneux, pour tomber dans le travers. En fait, il sait que ses prises de paroles sont épiées, comme du lait sur le feu, par les militants et observateurs.

A son corps défendant peut-être, Khalifa Sall a été le chouchou des militants. Poignées de mains par-ci, communion avec les militants par-là, crépitements de flashs des photographes aux côtés de camarades et/ou fans par ailleurs. Seul Barthélémy Dias, chouchou des filles, lui faisait « la concurrence » sur ce terrain.

Même s’il n’a encore décliné aucune prétention pour devenir le patron du parti à l’issue du prochain congrès du parti, force est de reconnaître que Khalifa Sall semble avoir le profil de l’emploi. L’ex-ministre chargé des Relations avec les Assemblées du Président Abdou Diouf est un fils de lait du Ps. Qui plus est, il a franchi tous les paliers chez les « Verts », après avoir été, pendant plusieurs années, Secrétaire national chargé des jeunes et avoir blanchi le harnais plutôt sous le harnais du mouvement des pionniers.

En face, on retrouve Ousmane Tanor Dieng qui siège au pouvoir depuis le congrès « sans débats » de 1996. Le secrétaire général du Ps garde encore une bonne cote chez les militants et à la direction du parti. Il n’empêche qu’il a quand même perdu deux élections présidentielles, voire trois, si on comptabilise celle de 2000 où il a été directeur de campagne du candidat Abdou Diouf. Il faut ajouter à ce bilan très peu reluisant que les dernières législatives gagnées par le Ps datent de 1998.

Dans le présupposé « mortal kombat » pour la direction du Ps, l’actuel édile de Dakar, crédité déjà d’un « bilan positif » par ses camarades, a aussi l’avantage d’incarner une rupture générationnelle et est susceptible d’apporter du sang neuf à un parti qui a su, pour l’essentiel, préserver son implantation nationale. Khalifa Sall n’affiche par ailleurs pas « une docilité » – certains parleront de loyauté – égale à celle de certains apparatchiks du Ps, vis-à-vis de Tanor. Un couteau à double tranchant du reste. Mais, il croit en son étoile. Et pour réguler le tout, il se la joue, non pas perso, mais douce et fait sienne cette maxime senghorienne tirée de la sagesse wolof : « Celui qui guette ne tousse pas».

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