Journée Mondiale du Tourisme , 27 Septembre 2013 Thème: “Le Tourisme et l’Eau; protèger notre avenir commun”. par Elhadji Abdoul Aziz Guèye

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Journée Mondiale du Tourisme , 27 Septembre 2013

Thème: “Le Tourisme et l’Eau; protèger notre avenir commun”.

Une contribution d’ Elhadji Abdoul Aziz Guèye,

Coordonnateur, Bureau de Promotion touristique du Sénégal

        (Senegal Government Tourist Office) – USA.       E: [email protected]

  Même si cela pourrait paraitre quelque peu théorique de cerner en 24heures (une journée) les multiples enjeux de l’activité touristique, comme pour beaucoup d’autres secteurs, une Journée, le 27 Septembre, est dédiée au Tourisme.

L’édition de 2013 marque la  33ème  célébration de ce grand évènement..

En dédiant une journée au Tourisme , l’Organisation Mondiale du Tourisme, OMT , désormais institution spécialisée du système des Nations Unies, a voulu rappeler à la conscience universelle que le Tourisme, dans ses dimensions sociale, culturelle, économique et politique, joue un role de premier plan dans les mutations en cours dans les sociétés modernes du Sud comme le Sénégal.

Le Pays de la Téranga , fort d’une position privilègiée à l’extrémité occidentale du Continent Africain, et doté d’un parc hotelier conséquent et d’infrastructures de qualité, s’est très tot constitué destination de tourisme international, en optant pour une valorisation de ses atouts physiques comme immatériels, par une politique hardie de développement harmonieux de l’Industrie du Tourisme. L’homme d’Etat et poète le Président Léopold Sédar Senghor grand chantre du métissage, avait surtout théorisé la Civilisation de l’Universel , c’est-à-dire avant l’heure, le phénomène de la Mondialisation.

Toutefois, au moment ou le Tourisme s’est mondialisé,_ le cap du milliard de touristes a été franchi en 2012_, le Sénégal destination touristique n’échappe pas aux multiples défis que connait le secteur et qui ont noms entre autres, deficit de gouvernance et de promotion, obsolescence des infrastructures, difficultés d’application de la règlementation, manque de surveillance de la capacité de charge des sites face à la massification.

C’est dire que les nombreuses préoccupations exprimées ces dernières dizaines d’années à propos du tourisme n’ont pas épargné le Sénégal qui, il n’y a guère longtemps, était pourtant la première destination long courrier du marché français des voyages et du tourisme.

  La gestion de l’eau, objet de géopolitique s’il en est, est particulièrement laborieuse dans ce pays du Sahel tributaire d’une pluviométrie désormais abondante et incontrolable, directe conséquence du changement climatique global.

Les dernières semaines écoulées, nous avons enregistré dans le pays bien des sinistres et dégats à la suite d’ inondations.

Cet état de fait, à en croire le Docteur Mame Cheikh Ngom de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar qui reconnait aussi des causes anthropiques à certaines formes d’inondation, perturbe _c’est le moins qu’on puisse dire_ l’alimentation en eau douce de la Capitale, avec le risque de mélange des eaux usées avec l’eau d’alimentation domestique, cette dernière étant déjà en quantité insuffisante, pour ne pas dire de pénurie.

Dès lors, il devient très critique de prendre aussi en compte les besoins en eau du secteur du Tourisme. Et le dilemne s’installe ainsi pour les Gouvernants, saisis entre l’obligation de satisfaire une forte demande sociale interne et l’exigence de se conformer aux normes dans l’hotellerie ou l’approvisionnement correct en eau pour les besoins du client est inclus dans le contrat d’hébergement.

A l’ère du changement climatique, la demande mondiale en matière de séjours touristiques s’est certes largement modifiée pour tenir compte des exigences de rationalisation des ressources naturelles comme l’Eau justement, et de préservation de l’environnement ; de plus en plus, les motivations de voyage s’inscrivent dans les formes “vertes” plus durables comme le tourisme nature, l’écotourisme, le tourisme culturel et toutes les variantes de tourisme responsable. En parallèle à cette évolution dans le comportement du voyageur, le stress hydrique, indicateur du degré de rareté de l’eau, demeure préoccupant au Sénégal, comme ailleurs dans le Sud “périphérie de loisirs”.

Et la confrontation des prévisions d’experts ne rassure point, quand il s’agit de l’évolution future des flux touristiques internationaux comparée à la disponibilité prévue en eau à l’échelle de la planète.  Dans les vingt ans  à venir en effet, _quand nous serons plus de 8 milliards sur la planète_,le volume de tourisme international va croitre de manière exponentielle; à l’inverse, durant la même période, la réserve mondiale d’eau disponible par habitant, déjà très inégalement répartie, sera trois fois moins importante qu’en 1950.

 Mettre cote à cote ces paramètres relatifs à la denrée Eau et aux données sur le Tourisme international, peut induire à penser que le thème de cette Journée est pure utopie.

Cela ne fait cependant que constituer un rappel à la nécessité de partage de la ressource Eau,

D’autant que les moyens financiers indispensables pour accèder à l’eau font presque défaut au Sud ou le bilan hydrique penche vers le négatif.

Le partage de l’eau entre les nations de la planète s’avère ainsi incontournable, puisque pour bien des pays du Sud et pour le Sénégal, l’option de développement d’un tourisme durable parait irréversible, à coté da la satisfaction des besoins élémentaires des populations..

Le partage n’est-il pas le fondement-même du Tourisme?

Par l’intitulé du thème, “protèger notre avenir commun” par une gestion saine de l’Eau, l’Organisation Mondiale du Tourisme invite les pays et organisations membres, de façon plus large toutes les nations parties prenantes du Tourisme, à oeuvrer à garantir un avenir décent à l’Humanité.

A cette fin, le Partage, combiné à une plus grande prise de conscience par tous les acteurs, nous semble être la voie obligée.

C’est alors le lieu à notre avis, pour les entreprises de tourisme d’adopter le Corporate  Social Responsibility, CSR, qui induit un comportement éthique vis-à-vis de l’environnement, couplé à l’amélioration de la qualité de vie aussi bien parmi les travailleurs, qu’au sein des membres de la communauté.

C’est le lieu aussi, pour les Autorités étatiques des  pays membres de l’OMT, d’adopter et de vulgariser aux fins d’adoption, le Code Mondial d’Ethique du Tourisme.

Ce serait-là une indication touristique de l’engagement à “protèger notre avenir commun” .

                                                                                                                     Elhadji Abdoul Aziz Guèye

1 COMMENTAIRE

  1. Ce pays reçoit le même nombre de touristes qu´il y a 20 ans. En plus, ils demandent des visas pour entrer dans un des 15 pays les plus pauvres du monde. Décidément,le ridicule ne tue pas et l´incompétence n´a pas de limite.

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