Jugé hier pour escroquerie au visa : Lamine Bâ de la Gc bénéficie de la relaxe

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Membre du cabinet du ministre d’Etat Karim Wade et de la Génération du concret, Lamine Bâ a humé hier l’air de la liberté. Il a été relaxé par le Tribunal des flagrants délits de Dakar devant lequel il était jugé pour escroquerie au visa. Le sieur Lamine Bâ, membre du cabinet du ministre d’Etat Karim Wade et de la Génération du concret, a retrouvé les siens depuis hier après quelques jours de prison à Rebeuss. Répondant du délit d’escroquerie au visa, le tribunal l’a relaxé au bénéfice du doute.

Devant la barre du Tribunal des flagrants délits où il comparaissait pour ce chef d’inculpation, il a nié les faits qui lui sont reprochés en soutenant qu’il n’avait pas pris l’engagement avec la partie civile de trouver des visas aux quatre enfants qu’on lui a présentés. Son engagement se limitait à la formation des candidats, soutient-il à la barre. Ce qu’a confirmé Mamadou Diop, la partie civile.

En fait, Lamine Bâ, membre actif de la Génération du concret, était à la tête de l’Association interculturelle union africaine en Espagne courant 2008. Une association qui avait pour but de développer l’entraide des émigrés, leur encadrement, leur insertion et leur participation à des activités d’assainissement. Mais pour asseoir une meilleure collaboration, la partie  sénégalaise a signé un protocole d’accord avec l’Espagne dans le cadre de la lutte contre l’émigration clandestine. Ainsi, pour être admis au voyage, il y avait des préalables qui passaient nécessairement par une formation professionnelle moyennant la som­me de 250 000 francs Cfa. C’est dans ce sens que Lamine Bâ  a créé une école de formation où tous ceux qui y sont admis devaient payer, pour les besoins de leur formation qui dure trois mois, la somme indiquée. Et c’est à l’issue de cette formation que les dossiers sont proposés à la partie espagnole. Car sans ces dossiers, on ne peut pas délivrer un visa au candidat.

Avec la crise économique qui a touché l’Europe ces dernières années, ce projet a connu un échec après le premier groupe d’émigrés qui est parti en Espagne. Devant une telle situation, le deuxième lot ne pouvait pas voyager. Mamadou Diop a indiqué à la barre qu’il n’était nullement convenu avec le prévenu de trouver des visas à ses frères, mais il était question d’une formation payée à 250 000 francs.
Au début, la partie civile avait même proposé au prévenu la somme de 3 millions de francs pour faire voyager ses frères. Une proposition rejetée par Lamine Bâ qui lui a indiqué qu’il ne se limite qu’à la formation. Rentrant dans ces fonds après l’échec de cette collaboration, Mamadou Diop s’est désisté et a retiré sa plainte.

Mais selon le Parquet, Lamine Bâ a usé du faux pour escroquer. «Il a profiter d’un voyage avec le président de la République en Europe pour créer cette association», accuse-t-il. Ainsi, selon le ministère public, le prévenu a usé d’une fausse qualité. Il requiert six mois ferme.

Une sanction jugée trop sévère par la défense. Et selon Me Bamba Cissé, le préjudice n’existe pas. Donc, il n’y a pas d’infraction. On cherche seulement à faire monter l’adrénaline, car il est de la Génération du concret, dit-il. La défense rappelle aussi qu’il n’y avait pas d’assurance pour l’obtention de visa. De ce fait, on ne peut pas parler d’une obligation de résultat. La défense a plaidé pour la relaxe. Une requête qui va rencontrer la volonté du tribunal.

lequotidien.sn

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