Kenya : violences après la présidentielle, deux manifestants tués à Nairobi

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La tension monte au Kenya, où les partisans de Raila Odinga manifestent contre les résultats provisoires de l’élection présidentielle, entachés selon eux de fraude électorale. Deux manifestants ont été tués mercredi par la police à Nairobi.

Le Kenya va-t-il basculer à nouveau dans la violence ? La tension montait mercredi 9 août dans le pays, où l’opposant Raila Odinga rejette en bloc les résultats provisoires d’une élection présidentielle manipulée selon lui par piratage informatique, le sortant Uhuru Kenyatta étant crédité d’une confortable avance.

La police kényane a abattu deux manifestants dans le bidonville de Mathare à Nairobi, a indiqué à l’AFP un responsable policier.

« Ils faisaient partie d’un groupe qui manifestait dans ce secteur et les policiers ont été envoyés sur place pour restaurer l’ordre. On nous rapporte que plusieurs d’entre eux étaient aussi des voleurs qui profitaient de la situation (…) Deux d’entre eux ont été tués », a déclaré le responsable qui a requis l’anonymat. Un photographe de l’AFP a vu le cadavre de l’une des deux victimes, touchée par balle à la tête.

Selon Reuters, la police kényane a tiré à balles réelles dans la ville de Kisumu sur des manifestants partisans de Raila Odinga, qui lançaient des pierres et protestaient contre le résultat de l’élection. L’AFP indique de son côté que les forces de l’ordre ont tiré des grenades lacrymogènes en direction de plusieurs centaines de manifestants à Kisumu ainsi qu’à Nairobi, dans le bidonville de Mathare et le quartier adjacent Huruma.

Le spectre des violences de 2007

La Commission électorale (IEBC) a publié mercredi à la mi-journée les résultats transmis électroniquement par plus de 95 % des bureaux de vote, créditant Uhuru Kenyatta de 54,35 % des suffrages, contre 44,78 % pour Raila Odinga, sur un total de 14,4 millions de votes comptabilisés. Ces résultats provisoires doivent encore être validés sur la foi des procès-verbaux des bureaux de vote.

« Il s’agit d’une fraude d’une gravité monumentale, il n’y a pas eu d’élection », a déclaré à la presse Raila Odinga, le candidat de la coalition d’opposition Nasa. Des accusations qui, combinées aux manifestations, faisaient ressurgir le spectre des violences de la présidentielle de 2007.

Il y a dix ans, une précédente élection présidentielle, dont Raila Odinga avait là aussi contesté le résultat, avait été suivie de violents affrontements ethniques qui firent plus de 1 200 morts à travers le pays.

Avec Reuters et AFP

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